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Les bailleurs de fonds annoncent une aide pour la Syrie et exigent un meilleur accès*

More than half a million people have fled Syria for neighbouring countries, even Iraq (Domiz camp, Kurdistan region, Iraq) Jodi Hilton/IRIN
Domiz refugee camp, Kurdistan region, Iraq (Dec 2012)
À l’occasion de la plus grande conférence organisée pour collecter des fonds de l’histoire des Nations Unies, la communauté internationale a annoncé hier plus de 1,5 milliard de contributions pour l’aide humanitaire destinée au peuple syrien.

Après la conférence, Cheikh Sabah Al-Khalid Al-Hamad Al-Sabah, le ministre des Affaires étrangères au Koweït, qui a accueilli la conférence, a déclaré lors d’une conférence de presse : « …Nous avons assisté à la conférence d’aujourd’hui au monde entier se rassemblant pour montrer sa solidarité à l’égard du peuple syrien et alléger ses souffrances. C’est ce que nous pouvons faire tout de suite, en plus de la voie politique ».

Les bailleurs de fonds les plus généreux ont été les États du Golfe (l’Arabie saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis ont chacun promis 300 millions de dollars), les États-Unis (155 millions) et l’Union européenne (136 millions de dollars), mais des pays comme l’Iran, la Chine et le Botswana ont également annoncé des contributions.

La majorité des fonds servira au Plan d’action régional des Nations Unies destiné à aider plus de 700 000 réfugiés syriens dans les pays voisins et au plan d’aide humanitaire dans le pays, mais certaines contributions iront aussi au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et aux ONG des pays donateurs, tandis que d’autres n’ont pas encore été allouées.

La conférence marque une importante évolution du centre des préoccupations des principaux acteurs internationaux qui pendant des mois, selon les travailleurs humanitaires, ont été plus intéressés par l’aspect sécuritaire et politique du conflit sans répondre aux appels à l’aide concernant l’impact sur le plan humanitaire.

« Il est important, même à l’heure de débattre de problèmes politiques majeurs et d’élaborer une stratégie sur la marche à suivre, de ne pas oublier la crise humanitaire qui se déroule en Syrie et le long de ses frontières, crise qui s’est fortement aggravée », a déclaré Robert Ford, l’ambassadeur américain en Syrie.

Au moins 2 millions de personnes sont déplacées en Syrie, et 700 000 autres sont enregistrées comme réfugiés dans les pays voisins, où la capacité d’accueil de leurs hôtes a atteint ses limites.

António Guterres, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a déclaré qu’il n’y avait « pas de lumière au bout du tunnel », car les Nations Unies s’attendaient à ce que le nombre de réfugiés dépasse le million en juin.

En Syrie, un quart des écoles et un tiers des hôpitaux publics sont fermés et 40 pour cent des ambulances ont été endommagées. Il y a une pénurie de pain et de médicaments, et des centaines de milliers de réfugiés palestiniens déjà dans le besoin se trouvent désormais davantage en difficulté.

Mais les bailleurs de fonds ont affirmé que l’aide humanitaire en Syrie n’était pas seulement une question de financement, faisant référence à l’accès humanitaire limité et au respect du droit humanitaire international.

Ils ont réitéré leur crainte que l’aide humanitaire ne puisse pas atteindre toutes les régions du pays et certains préconisent davantage d’aide transfrontalière depuis la Turquie quand d’autres insistent sur la nécessité pour les Nations Unies de trouver des moyens d’atteindre plus de Syriens.

« Je vous le promets », leur a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon. « Les Nations Unies vont s’assurer que ces ressources seront utilisées de la manière la plus efficace possible pour distribuer de l’aide vitale à ceux qui en ont besoin ».

Certains bailleurs de fonds ont affirmé qu’ils souhaitaient que l’aide soit aussi distribuée par d’autres moyens.

« Nous sommes prêts à financer tous les moyens qui nous permettraient d’avoir accès à la population », a déclaré à IRIN Kristalina Georgieva, qui occupe le poste de Commissaire européen à la Coopération internationale, à l’Aide humanitaire et à la Réaction aux crises. « Si les organisations humanitaires ont suffisamment de protection et de sécurité pour faire du bon travail dans les zones contrôlées par l’opposition, nous leur fournissons déjà une aide financière ».

D’autres, comme les États-Unis, ont appelé à plus de coordination avec les groupes de l’opposition.

« Nous pensons que la coalition de l’opposition syrienne peut nous aider à assurer un accès sûr aux zones qui ne sont pas sous contrôle gouvernemental afin que les organisations humanitaires puissent avoir accès aux personnes dans le besoin », a déclaré Anne Richard, Secrétaire d’État américaine adjointe à la Population, aux Réfugiés et à la Migration.

La Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valérie Amos, a admis le besoin pour les Nations Unies de renforcer leurs liens avec les groupes de l’opposition qui contrôlent les milices sur le terrain, ainsi qu’avec le bras humanitaire de la coalition de l’opposition, la Coalition nationale syrienne.

En janvier, la Coalition a accusé les Nations Unies de « donner » de l’argent au gouvernement syrien dans le cadre du plan d’intervention humanitaire, des accusations catégoriquement démenties par les Nations Unies qui ont insisté sur leur neutralité.

« Nous ne donnons pas d’aide au gouvernement syrien, nous apportons de l’aide au peuple syrien », a déclaré Mme Amos aux journalistes.

Elle a affirmé qu’il y avait plus d’aide qui arrivait dans les zones contrôlées par l’opposition que ce que l’on pensait. Par exemple, la moitié de l’aide financée par le Programme alimentaire mondial (PAM) était envoyée là où les rebelles contrôlaient des zones ou combattaient, mais a signalé qu’il n’y a avait presque pas de ville en Syrie qui ne soit réellement tenue par l’une des deux parties.

Cependant, les travailleurs humanitaires sont confrontés à d’énormes défis comme les centaines de groupes armés sur le terrain qui ne sont pas forcément coordonnés.

Mme Amos a cité un cas l’an dernier où les Nations Unies ont essayé de faire parvenir un convoi de ravitaillement au cœur de la ville de Homs. Les humanitaires ont dû franchir 21 points de contrôle sur la route depuis la capitale de Damas. Ils ont pu négocier leur passage aux 20 premiers, mais ont dû faire demi-tour au dernier point de contrôle.

Des délégations diplomatiques ont déclaré que l’aide humanitaire ne serait jamais plus qu’une solution d’appoint et ont demandé au Conseil de sécurité de trouver une résolution politique au conflit.

Nabil El Araby, Secrétaire général de la Ligue arabe, a appelé à la convocation d’une réunion internationale pour trouver un accord de cessez-le-feu et au déploiement rapide d’une force de maintien de la paix.

« J’exhorte, une nouvelle fois, les membres du Conseil de sécurité à prendre leurs responsabilités vis-à-vis de l’humanité et de l’histoire », a déclaré M. Ban Ki-Moon. « Nous ne pouvons pas continuer ainsi ».

Mais, a-t-il dit, la responsabilité ultime de l’arrêt des massacres incombe au gouvernement syrien.

ha/oa-fc/amz

*Cet article a été modifié le 2 février pour refléter le fait que la Commission européenne ne finance actuellement aucune opération d'aide transfrontalière en Syrie


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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