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Des difficultés à aider les victimes des inondations

Residents carry their belongings back to their flooded village in the Badin district of Pakistan’s Sindh province, on September 14, 2011 Rebecca Conway/IRIN
Selon les organisations humanitaires, les centaines de milliers de personnes déplacées par les inondations des pluies de mousson survenues en septembre n’ont pas encore pu revenir chez eux.

D’après le dernier rapport de situation de l’Autorité nationale de gestion des catastrophes (National Disaster Management Authority, NDMA), trois des quatre provinces du Pakistan ont été touchées, faisant plus de 4,8 millions de sinistrés et causant des dégâts dans plus de 630 000 maisons.

Trois mois après les inondations, 97 pour cent des personnes déplacées ont regagné leurs villes et leurs villages. Près de la majorité d’entre elles, cependant, continuent de vivre dans des abris de fortune à côté de leurs maisons endommagées.

Les organisations humanitaires et les représentants du gouvernement affirment qu’une aide est essentielle pour les victimes pendant l’hiver.

Selon les travailleurs humanitaires, en l’absence d’abris convenables et de provisions en quantité suffisante dans les zones touchées par les inondations, le froid va certainement mettre à rude épreuve une population déjà sinistrée.

« Les températures chutent et cela entraîne une augmentation des troubles respiratoires et d’autres problèmes de santé », a déclaré Stacey Winston, porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) au Pakistan.

C’est la troisième année consécutive de graves inondations causées par les pluies de mousson mais, contrairement aux années précédentes, le gouvernement n’a pas décrété l’état d’urgence national bien que de grandes parties du pays aient été submergées.

Plus de 485 620 hectares de terres cultivables ont été inondés, un coup dur pour un pays où l’agriculture représente l’un des principaux secteurs économiques et emploie 45 pour cent de la population active. À cause des inondations, près de 860 000 personnes ont besoin d’aide alimentaire et plus d’un million de fermiers, d’intrants agricoles.

Les Nations Unies ont déjà exprimé leurs inquiétudes, car les communautés qui dépendent de l’agriculture vont perdre les récoltes de la saison entière à cause des dommages causés par les inondations des zones cultivables.

Un manque de fonds

Financer cette aide représente un défi majeur. Selon le dernier bulletin d’informations des Nations Unies, l’intervention humanitaire pour les inondations de 2012 requiert 168,5 millions de dollars, mais seuls 86 millions (51 pour cent) ont été annoncés. De cette somme, seuls 49 millions de dollars, soit 29 pour cent du montant total nécessaire, ont été récoltés.

Les travailleurs humanitaires et les administrateurs affirment qu’à cause de la récession économique mondiale, les budgets des pays donateurs alloués à l’aide extérieure sont serrés.

« Il y a tellement de crises humanitaires dans le monde pour lesquelles des budgets nationaux sont affectés. Certaines sont chroniques, à long terme. Certaines se sont amplifiées, comme la Syrie », a déclaré Mme Winston de l’OCHA.

Des centaines de milliers de personnes sont en danger à cause du manque de fonds – la pénurie de logements convenables, de nourriture, d’eau propre et d’assistance médicale entretient un cercle vicieux où ceux qui sont privés des ressources essentielles sont plus vulnérables aux maladies et aux autres complications liées à la malnutrition et au froid.

De plus, la part réservée pour la nutrition représente 28 pour cent ; les services WASH (eau, assainissement et hygiène) comptent pour 8 pour cent, la santé, pour 6 pour cent et les abris, pour seulement 5 pour cent.

Selon les travailleurs humanitaires, sans la reconstruction des habitations et la remise en état des terres cultivables, il faudra beaucoup plus de temps pour redresser l’économie locale et ce sont les plus pauvres qui en souffriront le plus.

Une meilleure préparation ?

Le gouvernement pakistanais a été vivement critiqué pour sa gestion de la catastrophe suite aux inondations de 2011, lorsque le manque de fonds et un manque de moyens combiné à une mauvaise organisation ont menacé l’aide humanitaire apportée à des millions de personnes.

Malgré la réapparition en 2012 de problèmes similaires, les responsables affirment qu’ils ont retenu la leçon des deux dernières années et qu’ils sont mieux préparés pour la prochaine vague de froid.

« Le Pakistan fait partie des pays où différents types de catastrophes naturelles peuvent frapper à tout moment. Ces deux dernières années ont représenté un processus d’apprentissage pour nous et nous essayons de faire en sorte de ne pas répéter les erreurs du passé », a déclaré le porte-parole de la NDMA, Irshad Bhatti.

« Les catastrophes naturelles frappent durement n’importe quel pays, comme les tempêtes aux États-Unis ou le tsunami au Japon. Ces derniers sont des pays développés qui ont plus de moyens. Dans notre situation, nous devons planifier longtemps à l’avance et améliorer notre façon de faire face à de telles catastrophes. Notre but est de devenir le plus autonome possible. L’aide extérieure ne devrait arriver qu’en dernier recours. »

Des représentants de la NDMA et d’autres ministères ont fait pression sur le gouvernement au niveau fédéral et provincial pour que des allocations spéciales de 20 milliards de roupies (205 millions de dollars) réservées aux inondations et aux catastrophes naturelles soient prévues dans leurs budgets annuels. Les montants exacts de ces allocations ne sont pas encore disponibles.

Malgré l’objectif affiché du gouvernement d’assurer le plus haut degré possible de préparation, des problèmes à court terme subsistent et des millions de gens ont besoin d’aide.

« Il est clair qu’il y a des problèmes : nous sommes encore en train d’apprendre. Mais en termes d’intervention, de préparation, de sensibilisation et de coordination, la situation est bien meilleure », a déclaré M. Bhatti. « Mais il faut changer les comportements. Le chemin est long ».

rc/jj/cb-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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