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Millicent Wanyama – Vendeuse de pain en morceaux au Kenya

Millicent Wanyama Kenneth Odiwuor/IRIN

Après avoir perdu son mari en 2008, Millicent Wanyama, aujourd’hui âgée de 35 ans, est désormais seule à devoir nourrir et élever leurs sept enfants.

Millicent qui vit, avec ses enfants, à Nairobi, la capitale, dans l’immense bidonville de Ngomongo, a raconté son histoire à IRIN.

Nom : Millicent Wanyama

Âge : 35 ans

Lieu : Bidonville de Ngomongo à Nairobi

Est-ce que votre époux vit avec vous ? Non, il est mort.

Quelle est votre activité principale ? Je vends du pain en morceaux.

Quel est votre salaire mensuel ? 5 000 shillings [58 dollars].

Quel est le montant total de vos revenus – y compris le salaire de votre époux, ainsi que toute autre source de revenus supplémentaire ? Environ 5 000 shillings [58 dollars].

Combien de personnes vivent chez vous – quels sont vos liens de parenté ? Huit personnes c’est-à-dire moi et mes sept enfants.

Combien de personnes dépendent de votre revenu ou du revenu de votre époux – quels sont vos liens de parenté ? Mes [sept] enfants et, parfois, j’envoie un petit peu d’argent à ma mère qui est restée dans notre village.

Combien dépensez-vous par mois pour la nourriture ? 4 000 shillings [47 dollars].

Quel est votre aliment de base principal – combien vous coûte-t-il par mois ? La farine de maïs qui coûte 150 shillings [1,75 dollar] pour un sachet d’un kilo.

Combien payez-vous pour le loyer ? 800 shillings [9 dollars].

Combien dépensez-vous pour le transport ? Je me déplace tous les jours à pied pour aller travailler.

Combien dépensez-vous par mois pour l’éducation de vos enfants ? Environ 1 500 shillings [17,50 dollars] parce qu’ils vont à l’école publique, qui est largement subventionnée.

Après avoir payé toutes vos factures du mois, combien vous reste-t-il ? Il ne reste rien, mais je mets toujours de côté 50 shillings [0,58 dollar] que je place sur ma ‘chama’ [compte permettant à la fois l’accès à l’épargne et au crédit].

Avez-vous, vous ou un autre membre de votre famille, été obligée de sauter des repas ou de réduire les portions de nourriture au cours des trois derniers mois ? Oui, mes enfants boivent du thé sans lait avant d’aller à l’école et nous ne prenons tous que le repas du soir. Nous avons décidé de nous passer de déjeuner pour réduire les dépenses.

Avez-vous été obligée d’emprunter de l’argent (ou de la nourriture) au cours des trois derniers mois pour subvenir aux besoins essentiels de votre famille ? Oui, mais souvent, quand je n’ai pas d’argent, j’achète de la nourriture à crédit chez des marchands du coin et je les paie plus tard ou je leur rends des services en échange.

« Mon mari a été tué par de jeunes voyous qui l’ont attaqué alors qu’il rentrait du travail. Ce jour-là, ma vie et celle de mes sept enfants a basculé et les choses n’ont jamais plus été pareilles pour nous.

« Quand mon mari était en vie, j’étais mère au foyer et il avait toujours du mal à nous faire vivre avec son modeste travail. Mais après sa mort, j’ai dû trouver de quoi nous apporter un revenu. Nous nous sommes souvent couchés le ventre vide et nous avons été expulsés de chez nous parce que nous ne pouvions plus payer le loyer [environ 10 dollars].

« Notre maison est une pièce unique avec des murs en tôle et nous avons du mal à tenir à l’intérieur quand tout le monde est là, mais c’est la seule chose que je peux leur offrir.

« J’ai commencé par travailler comme domestique chez des gens et j’épargnais un peu d’argent sur mon salaire. Quand j’ai pu économiser 12 000 shillings kenyans [environ 140 dollars], j’ai monté une petite affaire. Maintenant, je fais le tour des boulangeries industrielles où je récupère des pains cassés [en morceaux] qui sont jetés et je vais les vendre aux familles qui vivent dans le bidonville. Beaucoup d’entre elles ne peuvent pas se payer de pain correct et ce que je leur vends leur sert de petit-déjeuner.

« Un pain ordinaire coûte 45 shillings [0,52 dollar], mais je vends le mien 20 shillings [0,23 dollar] car ce sont juste des morceaux.

« En un mois, je gagne environ 3 000 shillings [35 dollars], ce qui n’est pas assez pour payer mon loyer, la nourriture et les fournitures scolaires de mes enfants. Je dois compléter ce que je gagne en vendant du pain.

« Je me rends aussi chez des gens riches pour leur demander s’ils ont besoin d’aide pour les tâches ménagères. En une journée, je peux laver des vêtements contre 250 shillings [3 dollars], mais parfois les gens refusent ou me demandent de travailler à crédit et je dois rentrer chez moi les mains vides. Mes enfants ont l’habitude de ne prendre qu’un repas par jour et ils ne se plaignent pas, car ils savent que notre situation est difficile.

« Je m’inquiète pour l’avenir de mes enfants et je ne sais pas si je pourrai tous les envoyer à l’école. Je me pose la question et je n’ai pas de réponse, mais je garde espoir. Je travaille dur pour augmenter mes sources de revenus et pour faire en sorte d’économiser plus d’argent sur mes revenus, et je m’en remets à Dieu ».

ko/rz-fc/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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