Des scientifiques de l’université de Liverpool ont déchiffré le code génétique du blé. Les phytogénéticiens pourront se servir des résultats de leurs travaux pour produire des variétés ayant les caractéristiques souhaitées.
Les chercheurs ont développé une technologie qui permet de lire l’ADN plusieurs centaines de fois plus vite que les systèmes utilisés pour séquencer le génome humain. Cette technologie a permis aux scientifiques de décoder le génome incroyablement complexe du blé, ce qui, avec les méthodes traditionnelles, aurait pris plusieurs décennies. Le projet s’est étalé sur un an seulement, alors que le décodage du génome humain avait pris plus de dix ans.
Les chercheurs ont publié les résultats de leur analyse de plus de 90 000 gènes dans la revue scientifique Nature. Ces résultats aideront les phytogénéticiens qui travaillent sur le blé à produire des variétés plus résistantes aux maladies, aux sécheresses et à d’autres chocs pouvant entraîner des pertes de récoltes, a indiqué une source de l’université.
Selon Anthony Hall, chercheur à l’Institut de biologie intégrative de l’université de Liverpool [University Institute of Integrative Biology] et co-auteur de l’étude, « la compréhension de l’information génétique du blé et la présentation de ses données sous une forme pouvant être utilisée par les phytogénéticiens permettra de développer des variétés de blé possédant des caractéristiques particulières, comme la résistance aux maladies et aux sécheresses. »
« Cette étude s’inscrit dans les efforts actuels visant à résoudre le problème des pénuries alimentaires mondiales » |
Les génomes d’autres céréales de base ont déjà été décodés : celui du riz en 2002 et celui du maïs en 2009.
Par ailleurs, l’université Cornell a annoncé qu’elle avait reçu plus de 25 millions de dollars pour aider les scientifiques africains à adopter une approche de pointe de la sélection des caractéristiques souhaitées par l’analyse du génome du manioc. Cette approche permettrait de produire des variétés plus résistantes de la plante racine. Le manioc est un aliment de base dans plusieurs pays du continent.
L’amélioration des variétés de manioc est un processus généralement très long. Il faut en effet compter presque dix ans pour multiplier et mettre en marché une nouvelle variété. La sélection génomique peut permettre de raccourcir les cycles d’amélioration génétique, d’offrir une évaluation plus précise au stade des semis et de donner aux phytogénéticiens la capacité d’évaluer un nombre beaucoup plus important de clones sans avoir à les planter dans l’environnement cible. En utilisation la sélection génomique, de nouvelles variétés de manioc pourraient être prêtes d’ici six ans seulement.
Les fonds nécessaires ont été versés par la Fondation Bill et Melinda Gates et le Département britannique pour le développement international (DFID).
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