Le 30 septembre 2012, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) comptait 445 856 personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) en raison du conflit. Nombre d’entre elles vivent dans des établissements informels de Kaboul et des environs, mais il est difficile d’en déterminer le chiffre exact.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) rassemble actuellement des données concernant la taille de ces établissements et les lieux où ces décès se sont produits, afin d’accroître ses réserves d’aide pour l’hiver en conséquence, a dit à IRIN le directeur adjoint du bureau de l’OCHA en Afghanistan, Arnhild Spence.
L’Autorité nationale afghane de gestion des catastrophes est en train de collecter et de faire la synthèse des données sur les mesures de préparation mises en place dans les provinces par les différents ministères.
Les risques naturels (inondations, sécheresses, avalanches, etc.) sont récurrents en Afghanistan. Les Afghans les plus pauvres — non seulement ceux qui vivent dans des établissements urbains informels, mais aussi ceux qui se trouvent dans les régions montagneuses avalancheuses du Nord-Est, du Centre et de l’Est — sont donc d’autant plus vulnérables.
Selon la mise à jour de l’état de préparation hivernale de l’équipe humanitaire afghane du 22 octobre 2012, le gouvernement a transféré 90 millions d’afghanis (1,6 million de dollars) à chacune des 34 provinces du pays afin de parer à toute situation d’urgence au cours de l’hiver.
Selon son porte-parole, Mohammad Nader Farhad, le HCR prévoit, en coordination avec les autorités afghanes et d’autres organisations d’aide humanitaire, de distribuer des couvertures, des bâches, du charbon de bois, et des vêtements chauds à 240 000 habitants des zones rurales les plus reculées où des PDIP et des réfugiés de retour du Pakistan et d’Iran vivent dans des conditions difficiles.
La Société du Croissant-Rouge afghane est en train de mettre sur pied quatre unités d’intervention en cas de catastrophe, auxquelles ont été assignés environ 3 300 bénévoles, pour apporter de l’aide en cas d’urgence au cours de l’hiver.
Alors que la saison froide 2012-2013 commence, l’OCHA estime que le risque de conditions climatiques extrêmes est élevé, voire très élevé, dans 13 provinces.
« Nous nous attendons en Afghanistan à un hiver légèrement moins rigoureux que celui de l’année dernière, qui a été exceptionnellement froid », a dit M. Spence.
« Une tragédie qui aurait pu être évitée »
Une coalition de 30 organisations non gouvernementales (ONG), dont Amnesty International, le Conseil norvégien pour les réfugiés et le Conseil de coordination des secours à l’Afghanistan, a publié le 18 octobre une lettre ouverte appelant à une aide d’urgence pour les personnes déplacées en situation de vulnérabilité. La coalition a notamment rappelé qu’au moins 100 personnes — principalement des enfants — étaient décédées l’année dernière dans les seuls établissements de réfugiés de Kaboul.
« La tragédie de l’année dernière aurait pu être évitée et doit rappeler à tous qu’une aide doit être fournie immédiatement, avant que l’hiver n’arrive », a dit Polly Truscott, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.
Nassim Majidi, codirectrice de Samuel Hall Consulting, une organisation de recherche et de conseil basée à Kaboul, a dit à IRIN que les conditions des PDIP s’étaient légèrement améliorées depuis deux ans grâce au fait que les bailleurs de fonds reconnaissaient de plus en plus qu’il était nécessaire d’intervenir pour faire face à la situation désespérée des PDIP en milieu urbain et grâce au travail des organisations humanitaires. Pourtant, a-t-elle remarqué, les logements — des maisons en terre et des tentes — ne sont toujours pas adaptés aux conditions hivernales difficiles de Kaboul. Les accusations selon lesquelles les dirigeants locaux ne distribuent pas les produits d’urgence de manière appropriée n’ont pas aidé, a-t-elle ajouté. « Les familles sont évidemment très préoccupées par l’hiver qui approche ».
Le ministère des Réfugiés et des Rapatriements rédige actuellement un projet d’orientation national concernant les PDIP qui devrait être rendu public en mars 2013. Selon les organisations humanitaires, il s’agit d’une étape importante dans la reconnaissance de l’étendue du problème des PDIP et cela permettra d’élargir l’attention des parties prenantes au-delà des établissements urbains informels de Kaboul pour intégrer les besoins des PDIP à travers tout le pays. Selon Amnesty, une action immédiate est maintenant nécessaire.
« Nous invitons vivement le gouvernement afghan, les bailleurs de fonds internationaux et les organisations humanitaires concernées à lancer immédiatement une campagne d’aide hivernale afin d’assurer la planification et la préparation nécessaires pour sauver la vie de centaines de milliers de PDIP en Afghanistan au cours des prochains mois, qui vont s’avérer décisifs, » ont écrit les organisations dans la lettre ouverte.
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