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Des ARV gratuits pour tous en Angleterre

The number of people receiving ARVs in developing countries has more than doubled from 400,000 in December 2003 to about 1 million in June 2005, according to a report released by the World Health Organization (WHO) and UNAIDS. Georgina Cranston/IRIN
Working in the dark
Depuis le 1er octobre, toute personne éligible à un traitement contre le VIH ou le SIDA en Angleterre peut y avoir accès gratuitement, indépendamment de son statut légal sur le territoire. Il s’agit d’une victoire importante pour les groupes de défense des droits des personnes atteintes du VIH/SIDA, qui se plaignent depuis longtemps que le système de santé britannique restreint l’accès des personnes les plus vulnérables au traitement du VIH.

Tous les habitants de la Grande-Bretagne contribuent au financement du service national de santé (National Health Service, NHS) par leurs impôts et peuvent dès lors être soignés gratuitement. Ceux qui n’ont pas la résidence permanente doivent payer pour obtenir des traitements. Il existe cependant deux exceptions : les cas d’urgences ou d’accidents, dont les victimes sont soignées gratuitement dans les hôpitaux, et les cas de maladies infectieuses graves pouvant être transmises à d’autres personnes. Si certaines infections sexuellement transmissibles (IST), comme la syphilis et la gonorrhée, entraient dans cette catégorie, le VIH et le SIDA n’en faisaient pas partie.

Grâce au changement introduit dans la législation, toute personne infectée par le VIH peut désormais être soignée gratuitement. « Nous réclamions ce changement depuis environ sept ans », a dit à IRIN/PlusNews Eleanor Briggs, de l’équipe des politiques et des campagnes du National AIDS Trust (NAT). « Nous nous en réjouissons et nous croyons qu’il s’agit d’un développement très positif. Il était tout simplement anormal que le traitement du VIH coûte de l’argent alors que les personnes atteintes d’autres maladies infectieuses ou IST étaient soignées gratuitement. Les tests de dépistage ont toujours été gratuits, mais nous savons que certaines personnes hésitaient à passer le test parce qu’elles craignaient d’avoir ensuite à défrayer les coûts du traitement. Il est raisonnable de penser que certaines de ces personnes étaient infectées et qu’elles ont transmis le virus sans le savoir. »

Selon les experts, ce ne sont pas les personnes de passage au Royaume-Uni qui bénéficieront le plus de ce changement de politique, mais celles qui vivent sur le territoire britannique et n’ont pas les documents nécessaires, notamment les migrants illégaux, les personnes dont le visa est expiré et les demandeurs d’asile dont la demande a été rejetée mais qui n’ont pas quitté le pays. Nombre d’entre eux appartiennent à la diaspora africaine, une communauté chez qui le taux d’infections au VIH est relativement élevé et dont les membres ont souvent des problèmes de visas.

D’après Jackie Stevenson, de l’African Health Policy Network, la politique précédente limitait l’accès au traitement, même chez ceux qui y avaient droit gratuitement, soit parce qu’ils ne savaient pas qu’ils satisfaisaient aux critères du NHS ou parce qu’il arrive souvent, dans la pratique, que les travailleurs de la santé ne demandent pas d’argent à ceux qui ont de la difficulté à payer.

« Il était tout simplement anormal que le traitement du VIH coûte de l’argent alors que les personnes atteintes d’autres maladies infectieuses ou IST étaient soignées gratuitement »
« Cette politique est beaucoup plus simple, et elle aura sans doute un impact réel sur la quantité de personnes qui se soumettront au dépistage », a dit Mme Stevenson.

Craintes infondées

S’il a fallu autant de temps pour mettre en œuvre ce changement, c’est en partie à cause des craintes liées aux éventuels ‘touristes de la santé’ – c’est-à-dire aux personnes séjournant illégalement au Royaume-Uni pour bénéficier des traitements gratuits – et en partie à cause de la perception selon laquelle les personnes séropositives peuvent transmettre le virus même lorsqu’elles sont en traitement. Selon des recherches récentes toutefois, le traitement du VIH permet de réduire significativement le risque de transmission.

Une autre étude a par ailleurs démontré qu’un tiers des adultes hétérosexuels nés à l’étranger et diagnostiqués séropositifs au Royaume-Uni avaient probablement été infectés après leur arrivée – un chiffre trois fois plus élevé que dans les estimations précédentes. Selon l’auteur principal de l’étude, Brian Rice, spécialiste du VIH auprès de l’Agence de protection de la santé (Health Protection Agency, HPA), les nouveaux chiffres auront un impact sur la compréhension de la prévention. « Si vous mettez l’accent sur les hétérosexuels [infectés], comme nous l’avons fait, vous vous rendez compte que la majorité d’entre eux appartiennent aux communautés africaines. Ces chiffres ont des implications pour l’élaboration des politiques de prévention, car ils montrent que la transmission au sein de ces communautés est beaucoup plus élevée que nous le pensions. »

M. Rice voit lui aussi la nouvelle politique d’un œil favorable. « Du point de vue de la prévention, il est important que tous ceux qui ont besoin d’un traitement puissent y avoir accès rapidement. La nouvelle politique contribuera à l’amélioration de l’accès. »

Le NAT, qui a enquêté sur les préoccupations liées au ‘tourisme de la santé’, a conclu que ces craintes étaient infondées. L’étude indique en effet que les migrants diagnostiqués séropositifs vivent déjà depuis cinq ans, en moyenne, en Grande-Bretagne.

Au moment d’introduire le changement législatif prévoyant la gratuité des traitements antirétroviraux (ARV) pour tous, les autorités britanniques se sont empressées de promettre ce qu’elles ont appelé ‘un contrôle strict’ afin de prévenir les abus du système. Eleanor Briggs, du NAT, considère toutefois qu’il s’agit surtout d’un geste politique. « Je crois qu’elles souhaitaient montrer qu’elles ne prennent pas à la légère la question du ‘tourisme de la santé’, même si de nombreux éléments de preuve viennent confirmer qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter. »

eb/rz –gd/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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