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Eau potable — le verre à moitié plein

Women fetching water in the Borena zone in Ethiopia's Oromiya region Jaspreet Kindra/IRIN
Women fetching water in the Borena zone in Ethiopia's Oromiya region
Selon les experts, plus de la moitié des Éthiopiens ont accès à un approvisionnement amélioré en eau potable, mais le pays a encore beaucoup de progrès à faire s’il espère atteindre son objectif d’offrir un accès à de l’eau salubre et à des installations sanitaires pour ses 83 millions d’habitants d’ici 2015.

« Malgré l’augmentation du nombre de bénéficiaires, le nombre de personnes n’ayant pas accès aux services d’assainissement et d’hygiène, par exemple, reste le plus élevé en Afrique, si ce n’est dans le monde », a dit Kebede Faris, conseiller en eau et assainissement pour le bureau de la Banque mondiale en Éthiopie. « Un nombre non négligeable d’Éthiopiens sont par conséquent toujours touchés par des problèmes de santé liés à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, et en meurent. »

Selon une étude récemment publiée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), 271 000 enfants de moins de cinq ans sont morts en 2010. Plus d’un tiers de ces décès ont été causés par la pneumonie ou la diarrhée.

Les auteurs ont écrit que des « pratiques simples » comme se laver les mains avec du savon, améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement et offrir des services médicaux adéquats auraient pu sauver la vie de ces enfants. Un problème persiste : « une écrasante majorité des foyers, à savoir neuf sur dix, ne traitent pas l’eau qu’ils consomment » et sont donc exposés à divers problèmes de santé.

L’Éthiopie cherche à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement concernant l’eau, l’assainissement et l’hygiène. Dans cette optique, le pays a mis en place son Plan d’accès universel II, qui vise à offrir un accès à l’eau potable à 98,5 pour cent de la population et un accès à l’assainissement à la totalité de ses habitants d’ici 2015.

Selon l’enquête démographique sur la santé de 2011, à l’échelle nationale, la proportion de foyers éthiopiens ayant un accès amélioré à l’eau potable — c’est-à-dire à un robinet public ou une borne-fontaine, un forage, un puits couvert, de l’eau de source ou de l’eau de pluie — a atteint 54 pour cent. Il existe cependant d’importantes disparités entre les foyers urbains, dont 95 pour cent des membres ont accès à une source en eau potable améliorée, et les milieux ruraux, où seulement 42 pour cent des habitants ont accès à l’eau potable.

Un fossé entre les villes et les campagnes

Comme pour l’accès à l’eau, les données fournies par le gouvernement montrent un large fossé entre les foyers urbains et ruraux en ce qui concerne l’accès aux systèmes d’assainissement. Selon le Plan de croissance et de transformation du pays pour 2010, les installations d’assainissement couvrent 60 pour cent de la population (56 pour cent en milieu rural et 88 pour cent en milieu urbain).

« Construire des latrines ne suffit pas. Mettre en place une approche systématique mettant l’accent sur la qualité ou chercher à satisfaire des normes, un entretien et une utilisation minimum est tout aussi important », a dit M. Faris, de la Banque mondiale, avant de mentionner la nécessité « d’investir maintenant pour sauver davantage de vies à l’avenir et éviter toutes sortes de troubles ».

Une eau et un assainissement de mauvaise qualité sont souvent la cause d’autres maladies. « Dans la mesure où 65 millions d’Éthiopiens vivent dans des zones où le trachome est endémique, nous devons rapidement sensibiliser davantage de personnes aux pratiques adéquates en matière d’assainissement et d’hygiène, car la plupart des cas se sont déclarés dans des zones où l’approvisionnement en eau et les conditions sanitaires sont médiocres », a dit Menebere Alemeu, représentant de l’organisation non gouvernementale (ONG) International Trachoma Initiative en Éthiopie.

Selon cette organisation, plus de 75 pour cent des déficiences visuelles causées par le trachome en Éthiopie sont liées à un manque d’assainissement et d’hygiène.

Le gouvernement a affirmé son ambition d’atteindre les objectifs fixés. « Nous nous concentrons sur les objectifs de notre propre Plan de croissance et de transformation, mais nous sommes également déterminés à atteindre les OMD [Objectifs du Millénaire pour le développement] », a dit le ministre de la Santé, Tedros Adhanom.

Trouver les fonds nécessaires

Le budget alloué par le gouvernement au secteur de l’eau a cependant baissé au fil des ans. Selon l’ONG internationale WaterAid, ce budget « a été réduit de près de la moitié, passant de quatre pour cent en 2006 à 2,5 pour cent en 2010 ». Selon une étude réalisée récemment par le ministère des Finances et les Nations Unies, l’insuffisance du budget attribué à l’eau et le coût croissant de la mise en place de services d’eau et d’assainissement pourraient contribuer à une hausse des coûts de ces services pour le pays.

« Le budget est calculé sur la base des investissements actuels et futurs nécessaires dans ce secteur et nous sommes en bonne voie d’obtenir les financements [nécessaires] », a dit Yohannes Gebremedhin, un fonctionnaire du ministère de l’Eau et de l’Énergie. « Nous nous penchons maintenant sur la question de la durabilité des systèmes que nous mettons en place avec les communautés », a-t-il dit, en ajoutant que cela permettrait de baisser les frais de réparations des infrastructures.

Selon une actualisation récente du plan éthiopien d’accès universel à l’eau et un nouveau plan d’action stratégique en matière d’hygiène et d’assainissement, le coût des mesures nécessaires pour atteindre les objectifs nationaux concernant l’eau, l’assainissement et l’hygiène s’approcherait désormais de 2,4 milliards de dollars, dont 1,75 milliard de dollars seraient réservés à l’approvisionnement en eau en milieu rural.

« Avec ce plan... nous devons nous employer à élaborer des approches novatrices et rentables dans l’ensemble du secteur et à trouver le budget nécessaire à temps pour atteindre les objectifs fixés », a dit Daniel Gelan, expert en eau, assainissement et hygiène de l’UNICEF. « Nous travaillons dur, aux côtés du gouvernement, pour trouver les ressources budgétaires [nécessaires] et tout se déroule bien pour l’instant ».

bt/kr/cb-ld/ag/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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