Face à la montée des risques, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a décidé de suspendre ses activités au Pakistan après la découverte du corps d’un responsable du programme santé pour le CICR aux abords de Quetta le 29 avril. Le cadavre était accompagné d’une note indiquant qu’il avait été tué, car les « exigences » n’avaient pas été satisfaites. Khalil Rasjed Dale, 60 ans, avait été enlevé quatre mois plus tôt.
Cette décision sera lourde de conséquences. « Il est difficile de donner des chiffres exacts, mais nous savons que des dizaines de milliers de personnes seront affectées », a dit à IRIN Anastasia Isyuk, porte-parole du CICR au Pakistan. Seul un projet de réhabilitation mené par le CICR dans la partie du Cachemire administrée par le Pakistan est toujours en cours. « Nos opérations sont principalement axées sur la santé, l’eau et l’assainissement », a dit Mme Isyuk. « On ne sait pas encore combien de temps la révision va durer ».
D’autres organisations humanitaires ont également été affectées par la décision du CICR. « Oui, nous évaluons et révisons les mesures de sécurité, comme le font d’autres organisations, mais nous poursuivons notre travail dans le pays », a dit à IRIN Aine Fay, directrice de pays de l’organisation caritative britannique Concern Worldwide.
C’est la première fois que le CICR suspend ses activités au Pakistan depuis son arrivée dans le pays en 1947. Les bureaux de la ville portuaire de Karachi et de Peshawar, dans le Nord, ont été fermés. Le personnel international a été rappelé à Islamabad, la capitale, et le personnel national a été mis en congés payés. Le bureau du CICR à Quetta a été fermé après l’enlèvement de M. Dale.
Selon le PHF, la liste des travailleurs humanitaires attaqués au cours de ces dernières années inclut huit personnes qui travaillaient pour deux organisations et qui ont été abattues lors d’attaques ciblées en 2009, et six personnes tuées dans la province de Khyber-Pakhtunkhwa en 2010. Quatre autres travailleurs humanitaires ont été enlevés et un autre tué lors d’une attaque dans le Balouchistan. Quatorze personnes ont été enlevées en 2011.
Les auteurs de ces crimes n’ont pas encore été arrêtés ou déférés devant la justice, a indiqué le Forum, et sept travailleurs humanitaires sont toujours retenus en otage depuis leur enlèvement en 2011 et 2012.
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