1. Accueil
  2. East Africa
  3. Sudan

L’enrôlement forcé « demeure une réalité à Khartoum »

Part of a weapons haul collected in the past couple of months as part of the DDRRR process in the eastern Democratic Republic of Congo Guy Oliver/IRIN
Part of a weapons haul collected in July and August 2011 by the DDRRR process in eastern DRC
Les groupes rebelles qui combattent le gouvernement du Soudan du Sud ont renforcé leurs rangs en ayant recours à l’enrôlement forcé de Sud-Soudanais à Khartoum, selon un haut responsable de Djouba, un « chef » rebelle et un homme qui a échappé à l’enrôlement forcé dans la capitale du Soudan.

Bien que les enrôlements forcés ne semblent plus être pratiqués depuis qu’une série d’enlèvements a été signalée à la fin du mois de décembre, le ministère de l’Information et porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud Barnaba Marial Benjamin a indiqué que les enrôlements forcés se produisaient toujours de manière sporadique.

Ils se produisent « de temps en temps, à l’improviste ; ils ne sont pas organisés. Même si l’on constate une diminution [en fréquence], que rien ne se produit pendant deux ou trois jours, une semaine plus tard, on entend dire que la même chose s’est passée, encore et encore », a-t-il dit à IRIN.

M. Benjamin a accusé « les autorités nationales de sécurité de la République du Soudan [d’avoir] poussé les milices de Khartoum à enrôler certains des étudiants [originaires du sud] de l’université de Khartoum de force » et de les avoir envoyés dans des camps d’entraînement pour « qu’ils se joignent aux miliciens » qui combattent le gouvernement de Djouba.

Bien que le Soudan ait nié toute implication, M. Benjamin a indiqué qu’une délégation gouvernementale avait fait le voyage de Djouba à Khartoum en janvier pour exiger « que ce type d’activité prenne fin. Mais il semble que rien n’ait changé ... et je pense que cela va vraiment à l’encontre de l’idée de construction de relations entre les deux États ».

À la fin du mois de décembre, Simon*, un Sud-Soudanais âgé de 49 ans qui vit à Khartoum, a dit à IRIN qu’il avait échappé au recrutement.

« Sept d’entre nous se trouvaient au cœur d’un grand marché de Khartoum aux environs de 14h00. J’ai vu sept hommes venir vers nous. Deux d’entre eux avaient des pistolets sous leurs vestes. “Suivez-nous“, nous ont-ils dit. Ils nous ont ensuite conduits en pick-up dans une maison vide de l’ouest d’Omdourman.

« Il y avait cinq autres prisonniers. Ils nous ont mis des chaînes aux pieds et ne nous ont laissé qu’un jerrican vide pour faire nos besoins. Ils nous ont dit qu’ils voulaient nous emmener dans le Sud pour combattre le SPLA », a-t-il dit en référence à l’Armée de libération du peuple soudanais, l’armée régulière du Soudan du Sud.

Simon dit qu’il doit sa liberté à ses employeurs, qui ont versé l’équivalent d’environ 1 500 dollars pour que ses ravisseurs le laissent partir.

Il est difficile de quantifier le nombre des enlèvements. Un travailleur humanitaire présent à Khartoum a dit qu’à la fin du mois de décembre, « Les ambassades, les informations de presse, les organisations locales et les organisations non gouvernementales (ONG) ont indiqué que quelque 200 à 300 Sud-Soudanais auraient été enlevés à Khartoum au cours de ces deux derniers mois. Il n’y a pas de chiffres officiels, seulement des rapports non officiels ».

Un homme présenté à IRIN comme un commandant rebelle du Sud, William Goikang, a dit qu’il avait participé à la planification des enlèvements.

« Nous enlevons désormais des étudiants. Certains d’entre eux nous suivent sans offrir de résistance et d’autres nous obligent à faire usage de la force ... Nous n’enlevons que des hommes âgés de 20 à 30 ans », a-t-il dit à IRIN à la fin de l’année 2011.

M. Goikang a indiqué que les conscrits étaient emmenés dans l’un des six centres d’entraînement des États d’Unité et du Jonglei au Soudan du Sud, mais il a nié que des rançons aient été demandées ou que le gouvernement de Khartoum ait joué un quelconque rôle dans les recrutements.

Le porte-parole du ministère soudanais de l’Information Rabbie Abdellati Ebait a dit à IRIN que son gouvernement s’opposait « à tous les crimes, et notamment aux enlèvements. Si des enlèvements se produisent, la police est là pour retrouver les criminels et les arrêter. Cela n’a rien à voir avec la politique ».

*Un nom d’emprunt

mg-hm/am/mw-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join