« Le Somaliland sera présent parce que 44 nations seront là et ce sont elles que nous devons approcher pour leur expliquer la nécessité de reconnaître le Somaliland ; nous considérons que c’est une opportunité, » a déclaré Abdillahi Jama Geeljire, ministre des Pêcheries et des Ports du Somaliland.
Selon une déclaration mise en ligne sur le site Internet du Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCO) du gouvernement britannique, la conférence de Londres, organisée par le gouvernement du Royaume-Uni, est censée rassembler « de hauts représentants de plus de 40 gouvernements et d’organisations multilatérales… l’objectif étant d’adopter une nouvelle attitude internationale vis-à-vis de la Somalie. »
« Le Somaliland a été invité sur un pied d’égalité avec les autres nations participantes ; c’est une opportunité en or pour notre pays et cela va nous donner une visibilité qui va nous permettre d’exposer notre cas. Nous aurons ainsi la possibilité de partager notre expérience avec nos frères somaliens et de leur montrer comment nous avons bâti la paix et la stabilité que nous connaissons aujourd’hui et auxquelles ils aspirent, » a fait remarquer M. Geeljire.
La Somalie est empêtrée dans des conflits depuis 1991 et n’a pas eu de gouvernement fonctionnel depuis. L’un des objectifs de la conférence est d’aider à préparer la voie à une administration permanente qui remplacerait l’instance de transition qui doit expirer en août.
Photo: Wikipedia Commons |
Le Somaliland s’est déclaré indépendant du reste de la Somalie en 1991 |
Des réactions mitigées
La présence du Somaliland a nécessité l’annulation de l’interdiction légale[qui empêchait ce pays] de participer à ce genre de conférences internationales. Au cours d’une séance commune des deux chambres du parlement qui a eu lieu à Hargeisa le 5 février, 101 législateurs ont approuvé le changement, avec seulement trois voix contre.
« C’est une erreur et nous ne devrions pas y aller [à la conférence de Londres], » a déclaré l’un des députés, Ahmedyassin Sheikh Ali.
Selon M. Ali, si le Somaliland a prospéré au cours des 20 dernières années, « c’est parce que nous avons évité ces conférences [sur la Somalie] et c’est ce que nous aurions dû faire cette fois-ci encore. »
La décision du parlement, a t-il dit, est « une erreur du même calibre que celle que nous avons faite en 1960, » quand le Somaliland – alors indépendant, après avoir été un territoire britannique - a choisi de se joindre au reste de la Somalie qui venait d’obtenir son indépendance de l’Italie.
Pour M. Ali, le meilleur résultat qu’on puisse attendre de la conférence serait que les représentants du Somaliland « rejettent toute décision qui impliquerait [leur pays]d’une façon ou d’une autre dans le chaos somalien. »
Mohamed-Rahsid Muhumud Farah, un journaliste chevronné, a dit à IRIN que la conférence devrait concerner les échanges directs entre Somaliens. Mais, a t-il ajouté, la conférence de Londres est un spectacle « où le gouvernement britannique va dicter [ce qu’il faut faire] et où les Somaliens n’auront pas voix au chapitre. »
« La seule conférence à laquelle le Somaliland devrait participer devrait être une conférence où les Somaliens peuvent se parler directement. Qu’ils se décident ou non pour la sécession ou la réunification n’a pas d’importance, mais ce qu’il faut c’est qu’ils parlent entre eux, » a indiqué M. Farah.
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