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Les Maliens déplacés sont un fardeau pour leurs hôtes

Map of Mali showing Timbuktu, Kidal and Gao towns ReliefWeb
Selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à Niamey, la capitale du Niger, quelque 12 000 Maliens ont fui les combats qui se sont déroulés dans les villes de Ménaka et d’Anderamboucane dans le nord du Mali. Ils ont atteint les villages voisins de Tillabéri dans l’ouest du Niger, villages souffrant eux-mêmes d’insécurité alimentaire.

D’après le ministère des Affaires étrangères du Mali, les réfugiés maliens sont répartis entre les villages nigériens de Mangaizé, Chinégodar, Koutoubou, Yassan et Ayorou ; la majorité d’entre eux, estimée à 7 000 personnes, se trouvent à Chinégodar qui compte habituellement 1 500 habitants, a indiqué Franck Kuwonu du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) à Niamey.

Des combats ont éclaté à la mi-janvier entre les rebelles Touareg et d’anciens soldats de Libye d’un côté et l’armée malienne de l’autre. Les groupes rebelles et les anciens combattants libyens auraient récemment acquis de nouvelles armes suite au conflit libyen et lancé un nouveau mouvement, le Mouvement National de Libération de l’Awazad (MNLA) qui réclame la création d’un Etat indépendant comprenant les régions de Gao, Kidal et Timbouctou, situées dans le nord du Mali.

Selon le gouvernement et les agences humanitaires, la région de Tillabéri au Niger a été la plus durement affectée par la sécheresse et les mauvaises récoltes de 2011 et une bonne partie des habitants sont déjà confrontés à une insécurité alimentaire sévère. Les évaluations sont encore en cours, mais le gouvernement a estimé à la fin de l’an dernier que près de la moitié de la population du Niger manquerait de nourriture cette année.

« Chinégodar n’a même pas suffisamment de céréales pour nourrir sa propre population qui n’est pas large, » a dit M. Kuwonu, en faisant remarquer que la banque de céréales contenait [seulement] trois tonnes de millet. Le prix du millet dans la région est de 24 000 francs CFA (50 dollars) le sac de 100 kilos ; il était de 19 000 francs CFA (40 dollars) à la même époque l’an dernier.

Le CICR et l’organisation non gouvernementale (ONG) Médecins sans Frontières [MSF] ont été les plus rapides à répondre aux besoins des réfugiés : Le CICR a réparé les pompes à eau dans les villes sous pression qui accueillent les réfugiés et distribué des couvertures, des matériaux pour faire des abris et de la nourriture ; MSF a délégué une infirmière avec des fournitures médicales de base pour aider les personnes ayant besoin de soins.

Cependant, la logistique est lente, a indiqué M. Kuwonu et il faut davantage de nourriture et d’abris. Le porte-parole du CICR à Niamey, Germain Mwehu, a dit à IRIN que l’aide était suffisante pour assurer les besoins immédiats, mais pas sur le long terme.

Une mission inter-agences de l’ONU a évalué la région la semaine dernière et les représentants des agences vont se rencontrer demain [le 7 février] pour discuter des modalités d’intervention. Oxfam a également évalué la situation. Toutes les agences coordonneront étroitement leurs efforts avec ceux du gouvernement, a dit M. Kuwonu.

En route vers la Mauritanie, le Burkina, la Guinée

Selon PANA Press, quelque 6 000 Maliens ont fui également les affrontements de Léré, Niafunké et Goundam dans la région de Timbouctou au nord du Mali, et se sont réfugiés à Fassala Néré en Mauritanie, à environ 1 260 kilomètres à l’est de la capitale Nouakchott. Parmi eux, un certain nombre d’enfants souffriraient de malnutrition sévère, selon l’Association pour la Recherche et le Développement en Mauritanie (ARDM), une ONG locale.

Les autorités locales et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) sont actuellement en train d’évaluer la situation de façon plus détaillée, a indiqué à IRIN, de Nouakchott, Elise Villechalane, porte-parole du HCR. Un nombre inconnu de Maliens se sont aussi enfuis vers l’est pour se réfugier au Burkina Faso et en Guinée occidentale, a indiqué le CICR au Mali.

Dans le même temps, un nombre inconnu de Maliens fuient vers le sud en direction de Mopti, quelque 640 kilomètres au nord de la capitale Bamako, et vers Bamako même.

Amina Coulibaly, productrice à la radio nationale à Gao, dans l’est du Mali, a parlé à IRIN de la capitale [régionale]: « Les affrontements n’ont pas encore commencé à Gao [ville] mais étant donné que c’est l’un des endroits que les Touareg veulent annexer dans leur république, je préfère partir maintenant. »

Le Mali s’efforce depuis plusieurs années de contenir les groupes rebelles dans le nord, la montée en puissance des factions (AQMI) d’Al Qaïda au Maghreb Islamique et le trafic de contrebande extrêmement répandu dans les régions du nord du pays.

sd/aj/cb-og/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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