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Les agences appellent à la collaboration pour favoriser le rétablissement

Somali children. For generic use Children and Armed Conflict
Selon l’Organisation de la coopération islamique, le véritable changement doit commencer par la jeunesse somalienne (photo d’archive)
Les responsables de l’Organisation de la coopération islamique (OIC) ont appelé les acteurs humanitaires non traditionnels à travailler avec les Nations Unies et d’autres organisations humanitaires présentes en Somalie afin que la fourniture de l’aide favorise le rétablissement du pays.

« La Somalie passe d’un programme d’aide à un autre sans que cela se traduise par de véritables progrès ; c’est ainsi que nous avons favorisé la dépendance d’une grande partie de la population somalienne à l’aide humanitaire », a dit Atta al Manane, le Secrétaire général adjoint et directeur des affaires humanitaires de l’OIC à l’occasion d’une conférence sur le processus de rétablissement en Somalie.

« Pour insuffler un véritable changement, nous devons d’abord nous adresser à la jeunesse somalienne, qui n’a pour l’instant aucune perspective d’avenir ; la génération des 18-25 ans pense que l’avenir du pays est entre les mains de ceux qui portent des armes et qu’il faut tuer pour survivre.

« La Somalie a longtemps été oubliée ; lorsque l’on parle de la Somalie, les gens disent : "Les Somaliens n’ont pas besoin d’aide, ils ont simplement besoin de paix"! Mais aujourd’hui [en raison de la famine], on note une nouvelle tendance, le pays reçoit beaucoup d’argent et nous devons profiter de cette opportunité pour provoquer le changement », a dit M. Manane. « La situation actuelle est telle qu’il nous faut travailler de manière à apporter un véritable changement en mettant en œuvre des projets de développement qui peuvent transformer la vie de la population ».

« Cela fait 20 ans que la Somalie reçoit des fonds et aujourd’hui nous sommes confrontés à la famine. Pouvons-nous parler du développement alors que le pays est en guerre ? Les acteurs humanitaires peuvent apporter une réponse à cette question ».

Selon lui, les organisations musulmanes accomplissaient un travail colossal en Somalie, mais elles avaient besoin de davantage de compétences, de fonds et de formations.

Hany el Banna, le président du Forum humanitaire, qui a accueilli la conférence du 26-27 septembre avec l’OIC, a indiqué que le rétablissement de la Somalie constituait désormais une « tâche inéluctable » pour les acteurs humanitaires, qui devraient consacrer une partie importante de leurs fonds au renforcement des capacités des organisations somaliennes locales.

« Nous devrions nous concentrer sur les actions qui permettront d’autonomiser les jeunes et de trouver des façons de répondre aux besoins d’une population en pleine croissance », a dit M. Banna. « Nous sommes ici pour trouver une feuille de route pour le rétablissement de la Somalie ».

A doctor[right] attends to a displaced woman at an IDP camp near Mogadishu
Photo: SOYDA/IRIN
Tout plan d’action doit mettre les femmes au premier plan, a dit Hilal Bouh, une administratrice du centre médical Al-Hayatt de Borama (photo d’archive)
Les responsables de 70 organisations humanitaires – y compris des agences des Nations Unies, des organisations de la Croix-Rouge/du Croissant-Rouge, d’organisations non gouvernementales (ONG) islamiques et occidentales internationales, ainsi que des ONG somaliennes – ont participé à la conférence.

Mettre les femmes au premier plan

Hilal Bouh, une administratrice du centre médical Al-Hayatt de Borama, situé dans le Somaliland, a dit : « Tout plan [d’action] devrait mettre les femmes somaliennes au premier plan. Les femmes ont aujourd’hui plus de responsabilités qu’elles n’en ont jamais eues dans la société somalienne. Elles sont les soutiens de famille, prennent soin des leurs et remplissent en outre leurs devoirs de mère ».

Selon elle, les organes de prise de décisions, aussi bien politiques que sociaux, devraient inclure davantage de femmes.

Mme Bouh a indiqué que les filles somaliennes ne recevaient pas une aussi bonne éducation que les garçons, en dépit du fait que de nombreuses familles dépendent du soutien des familles dans le contexte de la diaspora. « Si une famille a les moyens de scolariser un ou deux enfants, elle scolarisera en général les garçons, donc l’éducation des filles devrait devenir une priorité pour nous tous ».

Promesses de fonds

Le 24 septembre, à l’occasion d’un mini-sommet organisé à New York sur la crise de la sécheresse dans la région de la Corne de l’Afrique, le Président de l’Assemblée générale, Nassir Abdulaziz Al-Nasser, a loué les initiatives régionales mises en œuvre par l’Union africaine, l’OIC et d’autres organismes, et a souligné que « l’efficacité dépendra de la capacité des personnes à travailler ensemble ».

Selon les Nations Unies, au moins 13 millions de personnes ont été touchées par la sécheresse et la famine à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya et en Somalie.

La Norvège, la république de Corée, l’Australie, la Suisse, le Japon, l’Irlande, la Finlande, l’Italie, la Belgique, la Russie, le Luxembourg, le Chili et la Hongrie se sont engagés à verser plus de 218 millions de dollars d’aide.

Selon un rapport de situation de la crise publié le 22 septembre par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la situation reste grave en Somalie. L’insécurité alimentaire continue de croître, alors que quatre millions de personnes vivent dans l’insécurité alimentaire, a indiqué l’OCHA, ajoutant que les déplacements internes et externes massifs de populations se poursuivent, celles-ci tentant de fuir la famine et l’insécurité.

js-ah/mw-mg/amz


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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