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Les enfants continuent à souffrir des suites des inondations de 2010

A portrait of two young girls in Sultan Colony, an encampment of people displaced by Pakistan's potent monsoon floods, in Punjab Province, near the city of Multan UN Photo/Evan Schneider
Un an après les ravages provoqués par les inondations les plus désastreuses de l’histoire du Pakistan dans une zone de la taille du Royaume-Uni le long de l’Indus, et qui, selon les Nations Unies, ont frappé au moins 18 millions de personnes, une série de rapports d’organisations humanitaires affirment que les victimes de ce désastre continuent de souffrir.

Oxfam signale que 800 000 familles ne disposent toujours pas d’abri correct et déclare : « Alors que le Pakistan essuie une autre saison des moussons et s'expose à de nouvelles catastrophes, le pays n'est pas préparé. De nombreux facteurs ayant entravé l'aide et les efforts de reconstruction sont toujours présents, tels qu'un système inadéquat de gestion des catastrophes et un manque de leadership et de coordination dans l'aide d'urgence. »“

Il est de plus en plus évident que les enfants sont parmi les plus affectés par cette incapacité à fournir une assistance adéquate. « De nombreuses familles ont perdu leurs animaux dans les inondations ; certaines ont vu leurs récoltes emportées par les crues et n’ont pas encore réussi à surmonter leurs pertes. Le résultat : moins de nourriture pour les familles et ce sont souvent les petits enfants qui souffrent le plus, » a dit à IRIN Amina Bibi, une « visiteuse sanitaire » de 40 ans, qui travaille dans le cadre d’un programme gouvernemental avec les femmes et les enfants de Thatta, l’un des districts les plus durement touchés de la province du Sindh. « Les gens n’ont tout simplement pas assez de nourriture à manger eux-mêmes ou à donner à leurs enfants, » a t-elle ajouté.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le gouvernement provincial du Sindh ont révélé la présence de malnutrition aiguë, exacerbée encore par les inondations six mois après les inondations ; cette malnutrition met « des centaines de milliers d’enfants en danger », selon Kristen Elsby, responsable de la communication de l’UNICEF. Des taux de malnutrition de 23,1 pour cent ont été mesurés dans le nord du Sindh et de 21,2 pour cent dans le sud ; des taux bien supérieurs au seuil d’urgence de 15 pour cent fixé par l’Organisation mondiale de la Santé et qui n’ont rien à envier à certaines des zones les plus pauvres de l’Afrique sub-saharienne.

Des cliniques mobiles

Depuis, des efforts ont été réalisés pour tenter de faire face à la crise. L’UNICEF, avec son partenaire d’exécution, l’organisation britannique d’assistance médicale Merlin, gère un programme qui permet à des cliniques mobiles d’atteindre « les villages même les plus petits, les plus isolés » ; ces cliniques mobiles répondent aux besoins des enfants malnutris et fournissent des services de santé de base. Toutefois, malgré les efforts, les problèmes restent graves.

Rajesh Narwal, directeur médical de Merlin, a parlé à IRIN du siège de l’organisation, situé à Londres : « Les travailleurs sanitaires de Merlin traitent actuellement plus de 9 500 cas de malnutrition à travers le Pakistan, notamment dans le Sindh, où les eaux de crue stagnent sur place parfois jusqu’à six mois, ruinant les réserves alimentaires et dévastant les récoltes…

La malnutrition est la cause sous-jacente de près de 40 pour cent des décès chez les enfants de moins de cinq ans. Non seulement la malnutrition exacerbe la mortalité et la morbidité, mais elle provoque également des retards de développement physique et mental qui ont à leur tour d’importantes conséquences socio-économiques, en particulier dans les régions déjà pauvres et démunies. La malnutrition est aussi source de carences en micronutriments [zinc, fer, vitamine A] qui endommagent sévèrement le système immunitaire, laissant les enfants plus vulnérables aux maladies et à la diarrhée, ce qui aggrave encore la malnutrition. C’est un cercle vicieux. »

A mother gives her child a bowl of clean water in Charsarda District, in Pakistan's northwestern Khyber-Pakhtunkhwa Province, an area severely affected by monsoon floods. The United Nations Children's Fund (UNICEF) is providing safe drinking water to floo
Photo: UN Photo/UNICEF/ZAK
Un an après, la malnutrition est toujours un problème
« Mon fils, à un an, refusait de manger et souffrait en permanence de diarrhée. Il pesait à peine le poids d’un bébé de six mois. Les docteurs d’une clinique mobile m’ont dit qu’il ne mangeait pas les bons aliments et nous ont donné de la nourriture en sachets. Maintenant, il va beaucoup mieux et il est plus actif, » a dit à IRIN Aroosa Bibi, 35 ans, dans un village du district de Thatta.

Comme Oxfam, Merlin a également mis en garde en insistant sur la nécessité de mettre en œuvre de nouvelles mesures pour conjurer la malnutrition et se préparer aux catastrophes. Dans un communiqué de presse, le directeur de Merlin pour le Pakistan, Marco Aviotti, a déclaré : « La malnutrition au Sindh est une crise humanitaire comparable à celle qui touche certaines des régions les plus pauvres de l’Afrique sub-saharienne. Les inondations ont eu un impact catastrophique sur la santé d’une population qui était déjà vulnérable. » Selon lui, la sous-alimentation a rendu les femmes les enfants et les personnes âgées encore plus susceptibles aux maladies.

Le travail des enfants

La situation des gens à la suite des inondations a aussi provoqué d’autres problèmes. Selon certains articles de presse, Save the Children UK a tiré le signal d’alarme: « Le nombre d’enfants obligés de travailler a augmenté dans les régions les plus durement touchées par les inondations jusqu’à atteindre un tiers de plus.. Parce que leurs parents sont encore dans l’incapacité de trouver du travail, les enfants sont envoyés dans des zones dangereuses à la recherche de la moindre possibilité de revenus [dont les familles ont]désespérément besoin. »

D’autres parents ont tout simplement dû retirer leurs enfants de l’école. « Ma femme est malade. Nous avons besoin d’argent pour les médicaments. Je n’ai pas de récoltes à vendre et je ne peux vraiment pas me permettre de garder mes trois enfants à l’école, » a dit Ghulam Nabi, 35 ans, habitant d’un village proche de la ville de Khairpur, dans la province du Sindh. « La situation est désespérée et tout le monde souffre, surtout les enfants, » a t-il ajouté.

« Avec une crise d’une telle ampleur, la réponse a été compliquée et difficile, mais elle a aussi été dans une certaine mesure une réussite grâce à la collaboration, la coopération et la coordination entre le gouvernement, l’ONU et les autres acteurs humanitaires qui ont fait tout leur possible pour assister les millions de personnes affectées par les inondations, » a déclaré l’ONU dans un communiqué de presse le 28 juillet.

kh/cb - og


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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