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Les pays en développement sont les plus durement touchés par les feux de forêt

Slash-and-burn fire in East Kalimantan, Indonesia. Very often wildfires are spreading from these land-use fires Johann G. Goldammer, GFMC
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 Les feux de forêt détruisent chaque année plusieurs millions d’hectares de végétation dans le monde entier. Ils semblent par ailleurs être de plus en de plus nombreux et couvrir des surfaces de plus en plus vastes. Selon les experts, leur impact sur les pays en développement est particulièrement inquiétant.

Il peut être beaucoup plus difficile pour les populations pauvres de se remettre d’un grave feu de forêt. « Dans les pays en développement, les incendies affectent les moyens de subsistance des habitants beaucoup plus durement que dans les pays riches et ‘assurés’ », a dit Johann Goldammer, directeur du Centre mondial de surveillance des incendies (GFMC), situé en Allemagne. « Un petit incendie peut faire beaucoup plus de dégâts dans un pays en développement qu’il ne le ferait dans un pays riche ». 

Dans les pays en développement, il est courant d’utiliser le feu pour défricher les terres et pour pratiquer l’agriculture sur brûlis. Si ces deux techniques sont importantes pour l’économie locale, elles accroissent cependant le risque d’incendie, selon les experts. « Il arrive de plus en plus souvent que des feux pastoraux échappent au contrôle de ceux qui les ont allumés...Il faut faire plus pour éduquer et informer la population au sujet des risques d’incendie », a dit Pieter van Lierop, expert forestier à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’un des 10 auteurs d’un rapport mondial sur les « méga-incendies ».

Le rapport – réalisé par la FAO et présenté à l’occasion de la 5e Conférence internationale sur les feux de forêt qui a eu lieu en mai dernier – se penche sur les incendies survenus récemment en Israël, en Russie, en Australie, au Botswana, en Grèce, aux États-Unis, au Brésil et en Indonésie et conclut que les hommes sont généralement à blâmer pour les avoir allumés, délibérément ou non.

Puisque la plupart des feux ne sont ni surveillés ni documentés, il n’existe aucun inventaire complet des feux de forêt survenus dans le monde.

Toutefois, d’après la base de données internationale sur les catastrophes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), EMDAT-CRED, 2 000 personnes ont été tuées et 49 milliards de dollars perdus dans 339 incendies de grande envergure depuis 1970, ce qui fait des feux l’une des catastrophes les plus ruineuses au monde.

« Il n’est pas suffisant d’investir dans les technologies de lutte contre les incendies. Il faut s’attaquer à l’utilisation des terres et modifier les politiques et les pratiques en matière de feu »
« Il semble que l’activité des incendies, ou la superficie totale brûlée chaque année, soit en augmentation dans de nombreuses régions du globe pour plusieurs raisons différentes, notamment le réchauffement climatique, les modifications dans la composition de la végétation et l’impact changeant de l’homme », a dit Bill de Groot, chercheur scientifique et chef d’équipe au sein du Service canadien des forêts (SCF). « Nous sommes préoccupés par [la fréquence] des méga-feux ou des feux de forêt qui entraînent des pertes humaines, de biens ou de moyens de subsistance ».

Si la météo, le vent et les conditions du terrain peuvent contribuer au risque d’incendie, la plupart des feux de forêt survenus au cours des dix dernières années sont imputables à l’homme.

Exemples récents

En 2008, après une saison particulièrement pluvieuse qui a favorisé la pousse d’une herbe abondante (un bon combustible), des feux allumés par l’homme se sont propagés dans la savane herbeuse de Ghanzi, au Botswana. Ils ont continué de brûler pendant 50 jours, détruisant plus de 3,6 millions d’hectares de pâturages appartenant à des tribus et de terres situées dans un parc national, bouleversant considérablement une économie locale fragile basée sur le tourisme et la collecte de chaume indigène.

En 1998, dans la province indonésienne de Kalimantan, des centaines de feux allumés délibérément pour le défrichage à grande échelle de terres destinées à des plantations de palmiers à huile et de bois à pulpe ont échappé à tout contrôle et détruit 9,7 millions d’hectares de forêts, émettant du même coup 700 millions de tonnes de gaz à effet de serre.

La même année, dans l’État de Roraima, au Brésil, des feux allumés pour défricher des terres ont brûlé pendant plus de 30 jours et détruit 11 000 hectares de forêts. L’accès routier limité, la sécheresse persistante et les vents forts ont contribué à leur propagation.

Gestion des terres, éducation des populations

Les pays industrialisés et les pays en développement mettent tout en œuvre pour prévenir ces incendies à grande échelle qui ne tiennent pas compte des limites des propriétés foncières et exigent l’implication de plusieurs juridictions de police et de services d’urgence et de lutte contre les incendies.

« Il n’est pas suffisant d’investir dans les technologies de lutte contre les incendies. Il faut s’attaquer à l’utilisation des terres et modifier les politiques et les pratiques en matière de feu », a dit Steve Pyne, historien de l’environnement et professeur à l’université d’État de l’Arizona.

Dans son rapport, la FAO félicite l’Australie pour avoir utilisé la mise à feu contrôlée afin de prévenir la propagation des feux de forêt dans le sud-ouest de l’Australie-Occidentale, un État qui présente un risque accru d’incendie. Dans les nombreux pays en développement qui ne disposent pas des infrastructures ou des technologies nécessaires pour mettre en œuvre cette mesure préventive toutefois, la prévention doit se faire au niveau local.

« L’éducation environnementale pourrait contribuer grandement à l’amélioration de la sensibilisation aux risques d’incendie dans les secteurs forestier et agricole », a dit José Carlos Mendes de Morais, spécialiste de la prévention des incendies auprès du Centre national de prévention des feux de forêt du Brésil, qui a étudié les incendies survenus dans l’État de Roraima.

« Nous essayons de travailler en collaboration avec les gouvernements nationaux et les communautés locales pour mettre en place des programmes communautaires de gestion des incendies », a dit M. Van Lierop, de la FAO, ajoutant qu’il est crucial d’accorder une attention particulière à la prévention au niveau local.

cm/nb/cb – gd/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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