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De la hiérarchie verticale aux réseaux

Burundian IDP children gathering lost grain after food distribution Jean-Manuel Simoes
L’aide humanitaire est en train de changer: avec l’émergence de bailleurs « non-traditionnels » et de travailleurs humanitaires « non-professionnels », les décisions inhérentes à la réponse aux crises humanitaires ne sont plus exclusivement élaborées à New York, Genève, Washington, ou, plus généralement, en Occident.

Lors de la seconde conférence mondiale sur les études humanitaires à l’Université de Tufts à Medford, aux Etats-Unis, des analystes débattent pour voir comment ce réseau décentralisé émergent, qui défit le modèle traditionnel hiérarchique des bailleurs, peut être rendu « plus efficace et plus responsable », a dit Michael Barnett, un expert en ce domaine.

D’autres tendances se dessinent. M. Barnett, et des analystes comme Taylor Seybolt, directeur du Ford Institute of Human Security (l’Institut Ford pour la sécurité humaine) à l’université de Pittsburgh, observent les implications du modèle de la gestion économique qui s’applique de plus en plus fréquemment à l’aide humanitaire. D’importantes organisations humanitaires ont commencé à parler du secteur humanitaire en tant qu’« industrie » et des bénéficiaires en tant que « clients ».

Les théories autour de « la hiérarchie », « du réseau » et « des marchés » sont tirées de modèles économiques.

Mais l’émergence d’une culture d’entreprise au sein du secteur humanitaire ne fait pas bon ménage avec l’apparition d’un nouveau genre de travailleur humanitaire. « Des gens qui étaient heureux de signer des chèques aux organisations humanitaires veulent maintenant sauter dans un avion et livrer personnellement l’aide humanitaire aux communautés affectées, ce qui n’est pas nécessairement dans le meilleur intérêt du bénéficiaire, » a dit M. Barnett à IRIN.

Une partie de ses recherches indique que le nombre de ces bons samaritains agissant principalement pour des organisations confessionnelles et des églises, et se rendant dans des pays en développement, dépasse de loin les travailleurs humanitaires professionnels. « Mais il y a un manque de données fiables pour affirmer cela avec certitude ».

D’un autre côté, M. Seybold affirme qu’une plus grande offre de fournisseurs d’aide humanitaire n’est pas une mauvaise chose pour les bénéficiaires. Il a dit à IRIN que certains de ses étudiants qui effectuaient des recherches à Haïti après le tremblement de terre de 2010 ont trouvé que les gens préféraient aller dans un camp géré par l’acteur Sean Penn plutôt que dans le camp installé par les Nations Unies car le premier était plus propre et géré plus efficacement.

« Mais ce métier consiste à sauver des vies, et là on ne peut pas faire d’erreurs – on a besoin de responsabilisation et d’un haut niveau de professionnalisme », a dit Peter Walker, le directeur du Centre International Feinstein de l’université de Tufts, l’organisateur de cette conférence de quatre jours sur les études humanitaires.

Normes minimales

M. Barnett et M. Seybold reconnaissent tous les deux qu’il faut que tous ces acteurs émergents adhèrent aux normes minimales et au code humanitaire de conduite.

M. Walker affirme qu’en développant le professionnalisme humanitaire chez des individuels – que ce soit de la part d’un gouvernement donateur ou d’une certaine organisation qui a répondu à une crise – le système pourrait évoluer vers une approche réseau plus responsable. « Chaque individu serait alors responsable et redevable de comptes ».

La conférence de Tufts a débuté le 2 juin et a rassemblé plus de 400 experts pour parler des tendances émergentes dans le système humanitaire, et voir comment répondre au mieux aux besoins des gens affectés par des crises, naturelles ou causées par l’homme.

jk/oa/cb-sk/amz

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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