« Selon le présent rapport, il semble que le virus n’ait pas été transmis », a indiqué Issa Makumbi, directeur de l’épidémiologie et de la veille épidémiologique au ministère de la Santé, le 25 mai.
Une fillette de 12 ans est décédée le 6 mai dans le district de Luwero, à 75 kilomètres à peine de Kampala, la capitale densément peuplée du pays. Les responsables de la santé avaient alors averti que d’autres cas seraient déclarés mais à ce jour, il s’agit du seul cas confirmé de la souche Ebola Soudan, qui entraîne le décès dans 50 à 60 pour cent des cas.
L’Ebola est une maladie mortelle qui se caractérise par des fièvres, des diarrhées, de graves hémorragies et une faiblesse intense. Elle se transmet par contact direct avec les sécrétions corporelles des personnes infectées.
Selon M. Makumbi, l’intervention rapide de la Force opérationnelle nationale « a porté ses fruits » car elle a permis de sauver un grand nombre de vies.
La première épidémie déclarée en Ouganda, dans le district de Gulu (nord), en 2000 avait fait 224 morts sur 425 personnes infectées. L’Ebola Soudan resurgissait pour la première fois depuis plus de 20 ans. Cette épidémie d’Ebola est à ce jour la plus grave jamais recensée.
La deuxième épidémie s’était déclarée en 2007, faisant 37 morts dans le district de Bundibugyo, dans l’ouest ; il avait fallu plusieurs mois aux responsables de la santé pour l’identifier, selon Salim Wakabi, chercheur spécialiste du virus Ebola dans le cadre du projet Walter Reed de l’université Makerere (MUWRP).
« Il s’est écoulé environ trois mois entre le premier décès et le moment où le ministère a finalement déclaré “Vous savez quoi ? On a une épidémie d’Ebola” », a expliqué M. Wakabi.
D’après M. Makumbi, il s’agissait en effet d’une toute nouvelle souche (désormais baptisée souche de Bundibugyo), ce qui explique ce retard. Cette souche, moins apparente que la souche Soudan, est facile à confondre avec le paludisme.
Trois semaines se sont déjà écoulées depuis le début de cette troisième épidémie de fièvre contagieuse et incurable ; au 42e jour, les responsables pourront en déclarer la fin, a indiqué M. Makumbi.
Selon ce dernier, la rapidité de l’intervention s’explique par une meilleure prise de conscience du problème et par la veille constante assurée par les responsables de la santé, ainsi que par les capacités du laboratoire de pointe du Uganda Virus Research Institute (UVRI) d’Entebbe, où la maladie peut être diagnostiquée rapidement.
Qui fait quoi |
Aperçu des rôles : L’OMS- assistance technique ; |
« De plus en plus de gens s’habituent à l’infection, ils sont assez courageux pour aller sur le terrain examiner les cas », a-t-il expliqué.
A la recherche d’un vaccin
Le laboratoire de l’UVRI est un des rares du continent où l’Ebola peut être dépisté ; l’Ouganda est en outre le premier pays d’Afrique à tenter de mettre au point un vaccin contre ce virus.
L’équipe du MUWRP, qui dirige les recherches, ne fait pas partie des unités d’intervention d’urgence, mais elle est à l’origine d’un effort déployé à long terme en vue de trouver la source du virus, et son remède possible. L’équipe du MUWRP s’efforce également de déterminer les différents facteurs qui permettent à certaines personnes ayant contracté le virus Ebola de survivre, et mène des recherches sur les effets du virus, à long terme, sur la santé des personnes infectées.
« Enormément de gens se sont présentés lorsque nous avons commencé l’essai du vaccin parce qu’ils savent bien que nous avons ce problème chez nous », a indiqué M. Lutwama.
L’Ebola est en effet une « pandémie émergente » en Ouganda, a expliqué M. Makumbi ; pour en déterminer la source (que l’on retrouve rarement), il faut une coordination et un engagement à long terme entre plusieurs partenaires. « L’Ebola devient comme le choléra : de temps en temps, il resurgit », a-t-il dit.
Si les primates sont la source d’infection humaine la plus courante, leur taux de mortalité élevé porte à croire qu’ils ne sont pas le réservoir naturel du virus.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le réservoir « semble se trouver dans les forêts pluvieuses du continent africain et dans le Pacifique Ouest », mais il reste inconnu, malgré de nombreuses études.
Selon M. Wakabi, le vaccin mis au point en Ouganda (s’il est efficace) ne sera pas prêt avant cinq ans. L’année dernière, un vaccin expérimental mis au point aux Etats-Unis s’est avéré efficace pour soigner la maladie, mais uniquement lorsqu’il était administré dans les 30 minutes suivant la transmission du virus.
Ce vaccin a été jugé peu utile pour freiner les épidémies, mais il pourrait permettre de sauver la vie des prestataires de santé infectés au travail.
pc/am/mw – nh/amz
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions