Le Népal est vulnérable à la hausse des température mondiales et a déjà eu à faire face aux conséquences des pluies irrégulières, des sécheresses et des inondations fréquentes, qui ont affecté sa sécurité alimentaire. Pour répondre à ces problèmes, le Népal a décidé d’expérimenter en 2010 avec une démarche partant de la base en utilisant des Plans d’action locaux pour l’adaptation dans 10 régions du pays.
Dans une étude commune sur les Plans d’adaptation locaux, Bimal Raj Regmi, un chercheur, et Gyanendra Karki, un responsable gouvernemental, ont dit que l’idée d’établir des plans d’action locaux provenait des Programmes Nationaux d’Action pour l’Adaptation (PANA).
Parce que le Népal a été l’un des derniers parmi les Pays les moins avancés (PMA) à développer son PANA, ont-ils indiqué, il a été en mesure d’y incorporer des éléments qui ne faisaient pas partie des plans d’adaptation des autres pays.
Ceux-ci incluent entre autres de meilleurs liens avec les processus de planification en matière de changements climatiques et l’intégration systématique des objectifs d’adaptation nationaux jusqu’au niveau local, de façon à ce que le PANA aille au-delà des consultations régionale et nationale pour tenir compte dans les plans d’action locaux des apports des communautés vulnérables.
Les plans d’action locaux sont développés par des personnes appartenant à divers secteurs d’un village ou d’un district qui identifient les risques climatiques, la vulnérabilité et les besoins locaux, et ont pour but d’accroître la résilience, sur la base de la situation et des évaluations géographiques faites par la communauté, à partir de leur connaissance de l’environnement local.
« Ceci est un point particulièrement crucial, car si les communautés sont incapables de distinguer les risques de changement climatique des autres risques qu’elles doivent affronter, les efforts destinés à renforcer les capacités d’adaptation pourraient manquer de précision et devenir inefficaces, » ont dit Regmi et Karki.
La démarche et le programme pilote népalais ont été cités récemment lors de la cinquième Conférence internationale sur l’adaptation communautaire au changement climatique au Bangladesh, au cours des discussion sur le passage à l’échelle de l’ABC.
Deux façons d’augmenter l’échelle
Les communautés s’adaptent depuis des siècles à la variabilité du climat, en utilisant quelquefois des méthodes artisanales et durables. Ces mesures sont connues sous le nom d’« adaptation autonome. »
Dans le sud du Bangladesh, qui est particulièrement sujet aux inondations, les communautés font pousser leur nourriture sur des îles flottantes faites de paille de riz et de jacinthes d’eau dans les champs inondés.
Aux limites du Sahara, les gens enterrent les céréales de base dans le sol dans des puits de stockage, pour pouvoir les manger en période de sécheresse ; dans d’autres régions, les éleveurs nomades ont l’habitude d’adopter un style de vie partiellement sédentaire quand la propagation du désert fait disparaître les pâtures.
Les ONG ont mis au point un certain nombre d’initiatives d’ABC. Celles-ci sont encore dans leur phase pilote, mais selon M. Huq, « bon nombre d’ONG comme Oxfam ont commencé à augmenter l’échelle de leurs projets pilote. »
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a lancé des projets pilotes d’ABC en Namibie, au Zimbabwe et en Ethiopie.
M. Huq, qui fait partie de l’équipe des universitaires travaillant sur la cinquième évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a dit que les contributions de la conférence serviraient de base aux chapitres sur l’adaptation de l’évaluation qui doit être publiée en 2014.
Au cours du symposium AfricaAdapt qui s’est récemment tenu en Ethiopie, les pays africains se sont concentrés sur es démarches partant de la base et le passage à l’échelle des réponses communautaires à l’adaptation.
« Avec 40 millions d’éleveurs nomades dans la région africaine, chaque éleveur doit d’une certaine façon faire preuve d’innovation pour s’adapter à la variabilité du climat, » a rapporté Fatema Rajabali, éditrice des questions climatiques d’Eldis, un portail d’information Internet fourni par l’Institut d’études dans le domaine du développement, qui a son siège dans le Sussex [au Royaume-Uni].
Au symposium, Yohannes GebreMichael de l’Université d’Addis-Abeba, a déclaré qu’« il faut reconnaître l’innovation au niveau local, car elle donne un point de départ aux communautés avec une démarche partant de la base pour soutenir l’adaptation aux changements climatiques et s’appuyant sur les capacités et les idées locales. »
jk/he – og/amz
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