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Les survivants aux inondations déterminés à se prendre en charge

Flood victims believe they must build their own lives again Abdul Majeed Goraya/IRIN
Pulling together in DIY recovery
Dans la vallée de Swat, dans le nord-ouest du Pakistan, point de départ des inondations qui ont ravagé le pays début août, le choc a laissé la place à une nouvelle détermination parmi les communautés afin de se remettre sur pied.

« Nous n’avons vraiment pas d’autre choix que de faire cela. Les températures dans cette vallée montagneuse vont bientôt chuter à moins 10 ou moins 15 degrés Celsius ; il neigera, beaucoup de nos maisons sont endommagées et nous avons perdu les literies et les vêtements chauds. Nous devons agir maintenant pour survivre », a dit Zewar Khan, 40 ans, dans son village près de la ville de Kalam, dans le nord de Swat, une des zones les plus durement touchées.

Avec des dizaines d’hommes de cette région, Zewar Khan a aidé à construire une route de 50 kilomètres menant à Kalam, permettant d’accéder à d’autres villes de la région – ce qui est essentiel pour le transport des vivres, des médicaments et d’autres biens au cours de l’hiver. « La route est difficile à certains endroits, mais elle est praticable », a dit M. Khan à IRIN. Cinquante ponts ont été détruits dans la région, et ils ont été reconstruits – au moins de manière rudimentaire – par des hommes travaillant avec des pioches, des pelles et à mains nues.

« Les ingénieurs de l’armée travaillant dans la région nous ont aidés, mais ils avaient beaucoup d’autres choses à faire. On a réalisé que c’était entre nos mains ».

« Ces gens ont fait un travail formidable », a noté Muhamad Zubair, ingénieur bénévole, 40 ans, qui a offert ses compétences techniques quand il a pu se rendre dans la région, depuis sa maison à Mingora, la ville principale de la vallée de Swat.

Les femmes constituent une part essentiel de l’effort de relèvement, tricotant des pulls, travaillant ensemble dans les villages pour coudre et matelasser des couvre-lits avec de la ouate de coton, et pour fabriquer des vêtements chauds pour les enfants. « Nous avons perdu tout cela quand les flots d’eau ont déferlé dans nos maisons. Nous en avons besoin maintenant, surtout pour les enfants, et c’est bien de jouer un rôle pour reconstruire des vies », a dit Jamila Bibi, 30 ans.

Des organisations comme Oxfam GB ont encouragé ces initiatives, comme un moyen de surmonter les traumatismes. « Il est important que les gens se prennent en main et ne dépendent pas juste des autres pour tout faire à leur place. C’est important psychologiquement et pratiquement lors d’une situation d’urgence de cette ampleur », a dit à IRIN Anwar Kazmi de la Fondation caritative Ehdi, qui a été active à travers le Pakistan.

La charité commence à la maison

Le sous-financement de l’effort humanitaire international et les limites de la réponse gouvernementale ont rendu l’entraide dans le relèvement encore plus importante. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), seuls 945 millions de dollars ont été reçus, sur la somme d’1,9 milliard de dollars demandé par le Plan de réponse d’urgence aux inondations au Pakistan – un peu moins de 50 pour cent des besoins.

« Les gens et les organisations aident, mais nous devons aussi nous aider nous-mêmes autant que nous pouvons », a dit Wasim Rehman, un charpentier, à Matta, dans le Swat. Il a dit que dans sa région, des équipes s’étaient formées pour construire des maisons « collectivement et rapidement ».

Des organisations internationales d’aide humanitaire sont conscientes des épreuves de l’hiver qui approche, surtout pour les déplacés qui sont toujours dans les camps. « Il est difficile de prédire le nombre de gens susceptibles de rester dans les camps durant l’hiver ; cependant, étant donné la lenteur à laquelle se retire l’eau, nous croyons que les camps vont probablement rester là pour deux ou trois mois de plus, particulièrement à Sindh », à dit à IRIN Duniya Aslam Khan, assistante à l’information publique au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Le HCR a commencé à distribuer des colis pour l’hiver et fournira des couvre-lits supplémentaires, des couvertures et d’autres articles pour se tenir au chaud. L’agence construit des abris temporaires pour les familles pour fournir au moins une pièce chaude à temps pour l’hiver. Le projet fournira aussi des latrines, des cuisines et des murs de démarcation.

Dans la province nord de Khyber Pakhtunkwa (KP), la construction est en cours et dans l’ensemble du pays 40 000 abris seront bâtis pour aider les victimes des inondations les plus vulnérables. A Balochistan, l’organisation prévoit d’achever 16 000 abris d’ici le 31 décembre. « Cent quatre-vingt abris en tente à Utror et au Lower Swat, 50 à Mohib Banda et 10 à Lower Dir ont été mis en place dans le KP. Le travail est en cours pour 133 unités à Utror et il devrait s’achever bientôt », a dit Mme Khan.

La santé est un autre sujet d’inquiétude. « Nous nous préparons pour la saison froide hivernale et les risques associés pour la santé, comme les maladies respiratoires aigües et les complications qui en résultent, comme la pneumonie. Un pré-positionnement de médicaments et de 55 millions de tonnes de couvertures et des suppléments nutritionnels dans les communautés touchées par les inondations, paralysées par la neige et vulnérables dans la vallée d’Upper Swat et le district de Buner, est en cours ; ciblant près de 27 000 enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes et allaitant », a dit Waqiur Rehman, chargé de la communication de l’agence internationale Merlin.

« Nous apprécions toute aide extérieure, y compris les semences fournies par les Etats-Unis, mais les Pachtounes [la population majoritaire au KP] sont des gens fiers et nous sommes déterminés à nous prendre en charge », a dit Souleiman Khan, 60 ans, à IRIN.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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