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Le nouveau vaccin anti-méningite, une « révolution »

ECHO/MSF meningitis vaccination campaign, Gombe Claire Barrault/ECHO
C’est l’arrivée d’un nouveau vaccin anti-méningite, plus qu’une épidémie à grande échelle, qui a provoqué le mouvement de vaccination actuel à travers l’Afrique de l’Ouest. Selon les autorités sanitaires, ce vaccin représente une vraie « révolution » dans la prévention de cette maladie hautement contagieuse et mortelle.

Les travailleurs sanitaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger – les trois pays qui ont été sélectionnés pour introduire le vaccin – sont en train de se préparer pour les campagnes nationales prévues pour décembre, après une phase pilote limitée qui vient de se terminer.

« Ce vaccin, qui a pour cible la bactérie [méningocoque A], source la plus fréquente des épidémies, a pour but de prévenir les épidémies, et non pas d’attendre, puis de réagir », a dit à IRIN Mamadou Harouna Djingarey du Projet Vaccins Méningite (MVP) au Burkina Faso. Jusqu’à présent, les pays de cette région ne vaccinaient les communautés qu’une fois l’épidémie déclarée.

Des vaccinations de routine avec le vaccin polysaccharidique, utilisé jusqu’ici dans la région, n’étaient pas viables, parce que ce vaccin ne protège que durant deux à trois ans, et il n’est pas efficace chez les moins de deux ans.

Le tout récent vaccin antiméningococcique A conjugué a été développé par le Serum Institute of India en partenariat avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’ONG internationale PATH ; il assurera une protection pendant 10 ans.

« Réaliser un vaccin quatre fois plus fort que les vaccins existants, à 200 francs CFA la dose [0,40 dollar, par comparaison avec environ un dollar pour les vaccins précédents] et qui protégera les gens pendant 10 ans, c’est une véritable révolution dans la santé publique », a dit M. Djingarey.

« Cela va permettre aux pays d’éviter les grandes épidémies de méningite A et de préserver leurs ressources pour d’autres besoins de santé publique ». Les experts sanitaires notent que l’infection circulera moins avec ce nouveau vaccin, protégeant donc même les populations non vaccinées contre la maladie, l’un des plus grands problèmes sanitaires de la région.

Ce qu’on appelle la « ceinture de la méningite » de l’Afrique subsaharienne, du Sénégal à l’Ethiopie, enregistre les taux de méningite les plus élevés du monde et les épidémies se produisent en général durant la saison sèche, entre décembre et juin. En 2009, 14 pays africains ont notifié 88 199 cas de suspicion de méningite et au moins 4 050 morts, selon l’OMS.

Meningitis belt in Africa (<a href="http://www.irinnews.org/pdf/LM-2010-AFR_0224.pdf" target="_blank"><strong><font color=#006699>See larger version of map</strong></a>)
Photo: ReliefWeb
La ceinture de la méningite en Afrique
Cette année, la région a connu moins de cas jusqu’à présent mais davantage de morts, selon le MVP.

Différentes souches

La méningite A est la cause la plus fréquente des épidémies mais d’autres souches émergent certaines années, telles le W135 au Tchad en 2009 et la souche X au Burkina Faso au début de l’année.

Les pays doivent rester prêts à réagir avec des campagnes de vaccination pour lutter contre d’autres souches de méningite et en ce sens, la préparation reste un défi, disent les experts sanitaires.

Cependant la méningite A a toujours été le problème le plus grave, a dit Marie-Pierre Preziosi, responsable médicale de l’équipe de recherche et développement des produits au Département vaccination, vaccins et produits biologiques de l’OMS.

« La méningite A est responsable de presque toutes les épidémies du siècle dernier. Même si d’autres souches apparaissent… aucune autre n’a donc été aussi prééminente », a-t-elle dit à IRIN.

Manque de financement

Dans le passé, les contraintes financières ont menacé l’approvisionnement en vaccins anti-méningite et des fonds sont nécessaires pour déployer le nouveau vaccin, a ajouté Mme Preziosi. « Nous avons suffisamment de doses de vaccin antiméningococcique A conjugué pour démarrer les campagnes au Burkina Faso, au Mali et au Niger, mais il y a un trou de 475 millions de dollars dans le financement si nous voulons mener à bien ces opérations et élargir la vaccination aux autres pays de la ceinture de la méningite ».

Le Burkina Faso, Le Mali et le Niger ont été sélectionnés pour être les premiers pays à introduire le vaccin, parce que la méningite y est particulièrement prévalente et qu’ils ont la capacité de mener des campagnes de vaccination massive.

np/cb/og/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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