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Préparation aux catastrophes par SMS

Jeff Merlville using his cell phone at his father's streetside stand where he sells candy, snacks and Digicel and Voila cell phone credit. Pétionville, Port-au-Prince, Haiti. August 2010 Ben Depp
« Les canalisations et les tranchées autour de chez vous sont elles propres et déblayées ? ». Des centaines de milliers de Haïtiens reçoivent ce message par SMS le matin, suivi l’après-midi par des conseils pour déblayer les décombres : ceci fait partie d’un projet de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).

Désormais courant dans la réponse aux catastrophes, le SMS a été largement utilisé après le séisme du 12 janvier 2010 afin de localiser les personnes ensevelies et de sauver des vies. Après le désastre, les agences humanitaires ont commencé à envoyer des messages concernant la distribution de la nourriture et des secours d’urgence.

« Et maintenant, nous l’utilisons pour la préparation aux catastrophes », a expliqué à IRIN Sharon Reader de la FICR en Haïti.

Haïti, vulnérable aux tempêtes dévastatrices et aux inondations, se rapproche de l’apogée de la saison des ouragans.

Dans la série de la FICR sur la préparation, qui dure une semaine et est diffusée en créole, la langue locale, on trouve par exemple les questions suivantes : « Avez-vous remarqué quels sont les endroits inondables de votre voisinage ? », « Où pouvez-vous obtenir des renseignements avant, pendant et après une urgence ? », « Savez-vous ce qui provoque les glissements de terrain ? »

Chaque question est suivie quelques heures plus tard de conseils, qui tiennent compte des personnes qui vivent encore sous des tentes : « Si vous vivez sous une tente, attachez solidement les cordes, les bâches et les parties exposées au vent et à la pluie ».

Les glissements de terrain demeurent un énorme risque pour 1,3 million de personnes qui vivent encore sous des tentes ou dans d’autres logements provisoires dans la capitale. Les habitants des camps sont extrêmement vulnérables aux inondations et aux glissements de terrain, rappelle le Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) dans son dernier bulletin du 17 juillet.

Selon la FICR, ces messages de préparation, qui ont débuté le 24 août, sont envoyés à tous les abonnés de téléphones portables de Voilà, par l’intermédiaire d’une plate-forme mise en place spécifiquement pour la Croix-Rouge. Voilà est l’un des plus grands fournisseurs de télécommunications d’Haïti et a développé une plate-forme Internet qui permet à la Croix-Rouge d’envoyer ses SMS via le réseau qui couvre tout le pays.

L’Organisation internationale des migrations, qui supervise la gestion des camps, et le service haïtien de la Protection civile ont l’intention d’élargir la campagne de préparation par SMS, selon OCHA.

En mars, la FICR a envoyé des messages SMS à des millions de personnes, pour annoncer une campagne de vaccination contre la rougeole, la diphtérie et le tétanos. Une des améliorations sur laquelle travaillent la FICR et le fournisseur de téléphonie mobile devrait permettre à la FICR d’indiquer un point sur une carte et de pouvoir toucher toutes les personnes se trouvant dans un certain rayon, a expliqué Mme Reader.

« C’est vraiment important, ce moyen de contacter les gens », a dit à IRIN Reginald Barbier, étudiant à Port-au-Prince, la capitale.

« En général, on a ce genre d’information à la télé et à la radio, mais certains n’y ont pas toujours accès, alors que pratiquement tous les Haïtiens ont un téléphone portable ».

Dans le message final de cette série de préparation d’une semaine, la FICR donne un numéro d’appel gratuit, le *733, « pour davantage d’information sur la façon dont votre famille et vous-même pouvez vous préparer à une urgence ». Cette ligne fournit des messages pré-enregistrés, qui sont changés régulièrement, sur la préparation aux catastrophes, la santé, l’hygiène et d’autres sujets, a ajouté Mme Reader. Actuellement, la ligne, reçoit, a-t-elle dit, environ 500 appels par jour.

Calixte Jocelyn invested in a generator and charges telephone batteries for a small fee at the Jean-Marie Vincent camp for displaced families in Port-au-Prince. March 2010
Photo: Nancy Palus/IRIN
Calixte Jocelyn recharge les batteries de téléphone pour une somme modique dans un camp de familles déplacées à Port-au-Prince (photo d’archives). Les Haïtiens disent que quasiment tout le monde a un portable
D’autres ONG, dont Oxfam, ont mis en place des lignes téléphoniques pour répondre aux questions et recevoir des retours d’information. Oxfam a reçu plus de 1 400 appels entre mars et mai sur une ligne ouverte par l’organisation pour que les Haïtiens puissent faire un retour d’information sur les efforts de secours, selon Julie Schindall d’Oxfam.

« Cette ligne est disponible à tous… N’importe qui peut appeler, et même rester anonyme si besoin est », a-t-elle dit à IRIN. « Nous mettons des pancartes dans les camps où nous travaillons, pour attirer l’attention sur ce numéro et encourager les gens à appeler, soit pour un retour d’information soit pour poser leurs questions ».

A la recherche de terrains

La FICR utilise également les SMS pour essayer de répondre à ce que les travailleurs humanitaires considèrent comme l’un des défis essentiels du déblaiement et du relèvement d’Haïti : le manque de terrains.

Selon OCHA, « le problème le plus important pour les agences [responsables du logement] est toujours le manque de terrains disponibles pour construire, parce que les terres sont bloquées soit par les décombres soit par des questions de propriété foncière ».

La FICR fait actuellement, pour la première fois, une évaluation par SMS concernant l’hébergement, a dit Mme Reader. Une série de questions et de réponses par SMS doit identifier les personnes qui possèdent un terrain ou qui ont de la place pour un logement.

« Ce projet devrait non seulement contribuer à décongestionner un camp, mais aussi réduire les tensions en dirigeant ceux qui n’ont pas de terrain vers une ligne gratuite de la Croix-Rouge qui fournira les détails sur les plans d’hébergement dans l’enceinte du camp ».

Elle a ajouté que des évaluations par SMS sortants/entrants fourniraient une liste de personnes et de contacts, permettant de poursuivre une enquête plus approfondie.

« Cela n’évite pas en fin de compte d’avoir à rencontrer les gens et d’aller regarder les terrains et les documents fonciers », a dit Mme Reader. « Mais c’est plus rapide que de devoir passer de tente en tente avec un bloc-notes ».

Selon elle, le high-tech c’est très bien, mais pour s’assurer que la communication passe correctement, il s’agit de trouver la meilleure démarche adaptée à la situation. « Si c’est une réunion municipale ou un panneau d’affichage, c’est très bien aussi ».

np/cb/og/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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