1. Accueil
  2. Southern Africa
  3. South Africa

Qui surveille le plus vaste programme de distribution d’ARV au monde ?

The number of people receiving ARVs in developing countries has more than doubled from 400,000 in December 2003 to about 1 million in June 2005, according to a report released by the World Health Organization (WHO) and UNAIDS. Georgina Cranston/IRIN
Working in the dark
Le plus vaste programme de distribution d’antirétroviraux (ARV) au monde pourrait opérer dans le noir, selon les résultats d’une étude très attendue sur le plan stratégique national de lutte contre le VIH/SIDA (NSP en anglais), publiés par le Conseil national sud-africain de lutte contre le sida (SANAC en anglais).

Certains résultats sont positifs. Par exemple, l'ébauche préliminaire élaborée par le SANAC indique que depuis le lancement du NSP en 2007, l’usage du préservatif a doublé, que le nombre d’adultes séropositifs sous traitement ARV a presque triplé et que 76 pour cent des femmes enceintes séropositives ont accès aux services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME).

D’autres sont moins glorieux. En effet, l’accès à la bithérapie antirétrovirale dans le cadre de la PTME pose problème et compte tenu du manque de suivi et d’évaluation, les décideurs pourraient opérer dans le vide, peut-on lire dans le rapport.

Mark Heywood, président-adjoint du SANAC, n'a pas été surpris par de tels résultats.

« Selon moi, le message à retenir est le suivant : les politiques sont bonnes, mais leur mise en œuvre demeure médiocre. Nous devons concentrer nos efforts sur la mise en œuvre et l’efficacité », a-t-il déclaré.

L’élaboration d’un nouveau NSP n’a pas encore débuté, mais M. Heywood a précisé que le plan actuel se poursuivrait jusqu’à la mi-2011. Le pays dispose ainsi d’une année complète pour formuler un nouveau plan et concentrer ses efforts notamment sur le programme national de conseil et de dépistage volontaire, lancé récemment et qui en est à ses balbutiements.

L’Afrique du Sud mène probablement le plus vaste programme de distribution d’ARV au monde : plus de 700 000 personnes reçoivent des ARV auprès d’établissements publics.

La bithérapie mise à mal par des manques de financement

Le programme national de conseil et de dépistage volontaire n’est pas le seul projet à en être à ses balbutiements. En effet, la bithérapie antirétrovirale dans le cadre de la PTME, selon laquelle les mères séropositives et leurs nouveaux-nés reçoivent une combinaison de deux médicaments (névirapine et zidovudine), a été introduite en Afrique du Sud en 2008. La bithérapie se révèle plus efficace que l’ancien traitement qui préconisait l’administration d’une seule dose de névirapine, et peut réduire les risques de transmission du VIH de la mère à l’enfant jusqu’à cinq pour cent.

Bien que les provinces aient adopté la bithérapie et qu’il existe des travailleurs sanitaires dûment formés afin de prescrire le traitement, certains districts continuent d’administrer une seule dose de névirapine aux mères et aux bébés, car trouver les fonds pour acheter les doses de névirapine et zidovudine constitue un défi, souligne le rapport.

L’étude de 452 pages met également l’accent sur le manque de données relatives aux bébés nés avec le virus. Cependant, selon les chiffres avancés par le ministère de la Santé, près de 40 pour cent des nourrissons exposés aux dangers du VIH courraient le risque de contracter le virus en raison de services de PTME insuffisants.

Le flou du suivi et de l’évaluation

Toujours selon le rapport, les données insuffisantes sur les mères, les nouveaux-nés et les patients séropositifs en attente de traitement ne constituent que la partie émergée de l’iceberg. Le NSP actuel s’était fixé 17 buts et 65 objectifs, et il devait mener à bien un enchevêtrement de 300 interventions. En outre, 35 « indicateurs primaires » n'ont pas été pris en compte dans les plans nationaux de lutte contre le VIH, notamment ceux en lien avec la réduction de la pauvreté et l’accès à l’eau potable.

Compte tenu de la multitude de buts et d’objectifs, il est difficile de mesurer les succès remportés par l’Afrique du Sud. Une foule d’information sur le VIH/SIDA est recueillie afin de répondre aux exigences en matière d’établissement de rapports du gouvernement. Toutefois, les différences au niveau de la qualité, de l'envergure et de la disponibilité ont lancé des défis de taille à ceux qui essayaient de mettre en œuvre des interventions de lutte contre le VIH fondées sur des données probantes.

Des points faibles similaires en matière de suivi et d’évaluation ont été également soulevés dans le Rapport consolidé de l’équipe de soutien intégré du gouvernement (Integrated Support Team (IST) Consolidated Report), commandité par l’ancienne ministre de la Santé Barbara Hogan, en réponse à la pénurie d’ARV dans la province de Free State en 2009.

L’équipe a noté qu’une profusion de modèles de rapport et des requêtes d’information parallèles avaient entraîné une « lassitude à l’égard du recueil d’informations » et une baisse de la qualité.

Ronel Visser, directrice de Health Link, la branche chargée de la gestion de l’information ainsi que du suivi et de l’évaluation de Health Systems Trust, un organisme de recherche, a estimé que l’Afrique du Sud avait accompli de gros progrès, notamment en ce qui concerne la simplification des exigences en matière d’établissement de rapports.

Toutefois, des emplois en gestion de l’information non pourvus, une incapacité à mettre en place des logiciels et des systèmes de technologie de l'information dans bon nombre d’établissements et des professionnels de la santé surchargés auxquels on confie la tâche supplémentaire de recueillir des données sont autant de facteurs ayant entraîné un manque de capacités en suivi et évaluation.

Mme Visser a déclaré que combler ces lacunes prendrait du temps. Toutefois, elle garde espoir : le gouvernement est conscient du problème et le SANAC a appelé à la mise en place d’un système de gestion de l’information qui permettrait le recueil quotidien de données au premier échelon du système de santé.

« Le VIH est une maladie complexe qui requiert un système de gestion de l’information capable de suivre la gestion de maladie de chaque patient », a-t-elle dit à IRIN/PlusNews.

L’étude exige de la part du SANAC et des conseils provinciaux de lutte contre l’épidémie une capacité accrue en matière de suivi et d’évaluation. Elle appelle également à la création d’un seul système multi-sectoriel d’établissement de rapports géré par le SANAC afin d’améliorer la qualité de l’information relative à la planification et à la gestion, dans le but de combattre la maladie.

llg/kn/he/cd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join