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Des dépenses en nourriture insuffisantes

Sorghum is one of the two main staples in Sudan's North Kordofan region.
Jaspreet Kindra/IRIN
Sorghum is one of the two main staples in Sudan's North Kordofan region.
Selon un article de l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), un groupe de réflexion basé aux États-Unis, « L’Afrique doit aujourd’hui faire face au problème du déficit en nourriture à long terme qu’a rencontré l’Inde au début des années 1960 ».

À cette époque, l’Inde a effet été confrontée à une grave crise alimentaire.

D’après un article consacré aux tendances dans le domaine des dépenses publiques consacrées à l’agriculture en Afrique, les pays africains n’allouent pas suffisamment de fonds à l’agriculture et la productivité globale du continent est en baisse depuis le milieu des années 1980.

« Depuis les années 1960, l’Afrique a perdu du terrain sur le marché mondial. Sa part dans les exportations agricoles mondiales a régressé, passant de 6 pour cent dans les années 1970 à 2 pour cent en 2007 », indique l’article intitulé Public Spending for Agriculture in Africa: Trends and Composition [Dépenses publiques dans l’agriculture en Afrique : tendances et répartition].

Il a été rédigé par des chercheurs qui travaillent en collaboration avec les Systèmes Régionaux d'Analyse Stratégique et de Gestion des Connaissances (ReSAKSS) de l’IFPRI.

Il est primordial de consacrer des fonds à la production de nourriture en Afrique, où plus de 70 pour cent de la population vit dans les zones rurales et dépend de l’agriculture pour se nourrir et s’assurer une source de revenu.

Dans les prochaines décennies, le nombre de personnes à nourrir va également augmenter en Afrique. Selon les prévisions des Nations Unies, la population de l’Afrique subsaharienne devrait croître plus rapidement que celle d’autres régions du monde d’ici 2050, augmentant de 910 millions de personnes, soit 108 pour cent. La population de l’Asie de l’Est et du Sud-Est devrait quant à elle augmenter de seulement 228 millions, ou 11 pour cent.

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Objectif : 10 pour cent


En 2003, le continent a adopté le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) et les pays se sont engagés à consacrer 10 pour cent de leur budget à l’agriculture.

Selon le PDDAA, seul huit pays africains ont atteint ou dépassé cet objectif de 10 pour cent.

Les conditions climatiques changeantes pourraient également compromettre la sécurité alimentaire en Afrique. Le Niger fait partie des huit pays qui ont consacré les 10 pour cent requis pour assurer leur sécurité alimentaire, mais les sécheresses ont plongé plus de trois millions de personnes dans l’insécurité alimentaire et le Niger s’est à nouveau retrouvé sur la liste des pays dépendants de l’aide alimentaire sur laquelle il ne figurait plus depuis 2004.

Les autres pays qui ont réussi à atteindre l’objectif des 10 pour cent sont l’Éthiopie, le Burkina Faso, le Mali, le Ghana, le Sénégal, le Zimbabwe et le Malawi.

Les fonds débloqués par les gouvernements pour l’agriculture ont augmenté de 75 pour cent entre 2000 et 2005, mais l’objectif fixé par le PDDAA « n’a pas été atteint en raison d’un point de départ très bas et de la tendance à la baisse d’avant 2000 », a indiqué l’article de l’IFPRI.

Les chercheurs ont utilisé un autre instrument de mesure – le produit intérieur brut (PIB) agricole – afin d’estimer le montant des fonds que les pays ont consacré à l’agriculture. Babatunde Omilola, coordinateur des ReSAKSS, a expliqué la manière dont le calcul a été effectué. « Cette mesure des dépenses des gouvernements dans le domaine de l’agriculture détermine l’importance du secteur dans l’économie générale et prend en compte des facteurs tels que les revenus générés et leur impact dans le domaine de la réduction de la pauvreté ».

« Ces dernières décennies, à l’exception du Botswana, de la Zambie et du Zimbabwe, les pays africains ont consacré moins de 10 pour cent de leur PIB agricole à l’agriculture ».

L’Afrique consacre entre 5 et 7 pour cent de son PIB agricole à la production de nourriture, alors que l’Asie en dépense de 8 à 10 pour cent. Il faut toutefois savoir que les dépenses varient considérablement d’un pays africain à l’autre. « Ainsi, le Botswana avait le pourcentage le plus élevé en 2005 avec 60 pour cent, tandis que la Côte d’Ivoire et le Ghana ont dépensé moins de 2 pour cent la même année ».

Entre-temps, les dons consacrés à l’agriculture en Afrique ont sensiblement diminué – de 15 pour cent dans les années 1980 à 4 pour cent en 2006- mais le montant des fonds d’aide que les pays consacrent à la production de nourriture varie également considérablement. En 2007, le Botswana et le Nigeria ont consacré moins de un pour cent de l’aide reçue à l’agriculture. Toutefois, le Burkina Faso a alloué 8 pour cent de l’aide totale reçue à l’agriculture en 2006.

Les dépenses par pays 

How African spends on agriculture (<a href="http://pictures.irinnews.org/images/2010/originals/201006210934210123.jpg" target="_blank"><strong><font color=#006699>See larger version of graph</font></strong></a>)
Photo: Regional Strategic Analysis and Knowledge Support System
Résultats obtenus par les pays africains dans la réalisation de l’objectif du PDDAA – résultats basés sur l’estimation des ReSAKSS' en 2010

jk/cb/gd

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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