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Des attentats anonymes à la bombe entretiennent l’insécurité

King Mswati III. Taurai Maduna/IRIN
Au Swaziland, aucun individu ou groupe n’a revendiqué la vague d’attentats contre des cibles gouvernementales et du parti de l’opposition, mais leurs actions créent un climat d’instabilité dans ce pays d’Afrique australe dépendant de l’aide.

« Les attentas à la bombe n’ont fait aucune victime pour l’instant, mais ils sont si fréquents maintenant et partout, que nous demandons, ‘ Que se passe-t-il au Swaziland ? ’ » a dit un chargé de programme d’une ONG à IRIN, sous couvert d’anonymat. Jusqu’ici, les attentats à la bombe n’ont pas interrompu les activités des organisations d’aide.

Le dernier monarque absolu d’Afrique subsaharienne dirige le Swaziland, où un mouvement croissant en faveur de la démocratie a demandé une réforme politique mais a reçu peu de soutien de ses voisins démocratiques, l’Afrique du Sud et le Mozambique.

Le roi Mswati III est actuellement membre de la Troïka du Sommet de l’Organe de coopération en matière de politique, défense et de sécurité de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC), il a mené les efforts de cette organisation pour rétablir les normes démocratiques à Madagascar, une île dans l’Océan Indien, après le transfert illégal de pouvoir qui a eu lieu en 2009.

La police du Swaziland a dit que les explosifs professionnels avaient explosé le 10 juin dans les toilettes du tribunal de police à Manzini, un carrefour commercial, et que le mois dernier les résidences de deux membres du Parlement avaient été la cible de bombes incendiaires, ainsi que les maisons de trois officiers de police durant des attaques séparées.

La maison du militant politique Alex LaNgwenya, située à Bhunya, à 80 kilomètres au sud de la capitale Mbabane, a explosé le 8 juin; les explosifs étaient si puissants que des maisons dans une résidence de travailleurs adjacente ont été endommagées.

M. LaNgwenya dirige la Confédération de la jeunesse du Swaziland (SWAYOCO) du Mouvement uni pour la démocratie (PUDEMO), un parti en faveur de la démocratie. Lui et les membres de sa famille ont tous survécu à l’attaque, et ils ont rejeté toute allégation disant que la bombe avait été fabriquée par le PUDEMO et qu’elle avait explosé par inadvertance dans les locaux.

En 2008, deux membres du PUDEMO ont été tués par une explosion sur un pont, à un kilomètre d’un des palais de Mswati. La police présume que les trois hommes impliqués - Musa Dlamini et un sud-africain, Jack Govender, qui ont été tués, ainsi qu’un autre sud-africain Amos Mbedzi, qui a survécu à l’explosion – avaient prévu de détruire le pont.

La loi sur la suppression du terrorisme de 2008 a été édictée peu après l’incident, et le PUDEMO et le SWAYOCO ont été interdits en tant qu’organisations terroristes. Plusieurs membres du PUDEMO et du SWAYOCO ont été accusés d’avoir mené des opérations d’attentats à la bombe et ont été emprisonnés. Toute personne jugée coupable d’appartenir à une organisation terroriste est passible d’une peine d’emprisonnement de 10 ans maximum.

Les attentats à la bombe ont gagné en intensité depuis 1995, lorsqu’une arme incendiaire a gravement endommagé le Parlement à Lobamba, à 20 kilomètres à l’est de Mbabane. Aucune personne ni organisation n’a jamais revendiqué cet attentat.

Mort en garde à vue

Sipho Jele, âgé de 34 ans, un des membres du PUDEMO libéré sous caution après avoir été arrêté en 2006 pour différentes charges d’attentats à la bombe, a été à nouveau arrêté le 1er mai 2010 parce qu’il portait un tee-shirt du PUDEMO. Il est mort durant sa garde à vue.

Le Réseau de solidarité du Swaziland basé en Afrique du Sud (SSN) a dit dans une déclaration le 14 juin que les forces de sécurité du Swaziland utilisaient les attentats à la bombe comme une couverture pour « effectuer des raids illégaux et des détentions arbitraires de militants politiques connus ».

Le SSN a dit que la police avait placé en détention plus de 10 membres du SWAYOCO, en avait arrêté d’autres pour des charges d’attentats à la bombe sur les deux maisons des députés, et avait fait une descente dans la maison de Mario Masuku, le président du PUDEMO, le 14 juin.

La question de l’identité des auteurs des attentats à la bombe a profondément divisé les Swazis ; certains affirment qu’il s’agit de l’œuvre des groupes d’opposition politique, alors que d’autres maintiennent que les incidents sont coordonnés par des éléments au sein même du gouvernement pour justifier un emploi plus large de la loi sur le terrorisme contre les militants en faveur de la démocratie.

« Nous sommes confiants dans le fait que, travaillant main dans la main avec l’ensemble de l’appareil de sécurité de la nation, nous obtiendrons des résultats positifs », a dit récemment le Premier ministre Barnabas Sibusiso Dlamini devant le Parlement. « Nous sommes sûrs que des arrestations auront bientôt lieu et qu’un message clair sera envoyé à tous [disant que] le terrorisme sous toutes ses formes ne sera pas toléré ».

jh/go/he/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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