1. Accueil
  2. Southern Africa
  3. Angola

Rattraper le retard technologique avec l’aide de l’Inde

A child at a computer LCD International
Harnessing the power of technology
L’investissement dans les technologies de l’information (TI) peut aider l’Afrique à améliorer la gouvernance, à vaincre la pauvreté et à combler des lacunes critiques en termes d’infrastructures, en suivant l’exemple de l’Inde, d’après le vice-président du Forum économique mondial sur l’Afrique 2010 (FEM).

« Il n’est pas nécessaire de réinventer la roue », a dit à IRIN Ajai Chowdhry, également président et directeur général de HCL Infosystems en Inde, en marge de la récente conférence du FEM en Tanzanie. « L’Inde et l’Afrique ont des problèmes similaires, donc nous pouvons appliquer des solutions similaires. Tout cela a été testé en Inde, et nous avons à disposition le logiciel [permettant de] transférer les connaissances et l’expérience. »

Si l’utilisation des téléphones mobiles en Afrique a connu une hausse spectaculaire – de près de 550 pour cent entre 2003 et 2008, d’après la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) – et si le Kenya, par exemple, a ouvert la voie avec le système de paiement M-Pesa et la plate-forme de partage de l’information Ushahidi, le continent accuse un retard par rapport à d’autres régions en développement en termes d’utilisation d’Internet et de connectivité à large bande, d’après la CNUCED. Le financement des réseaux à large bande rapides nécessitera une coopération entre les gouvernements nationaux, les bailleurs et le secteur privé.

Le Rwanda, par exemple, travaille en collaboration avec des bailleurs, des organismes des Nations Unies et des entreprises privées pour réaliser sa « Vision 2020 », dans laquelle les TIC (technologies de l’information et de la communication) jouent un rôle central. Il y a 10 ans, seule une école possédait un ordinateur ; en 2006, plus de la moitié des écoles primaires et secondaires étaient équipées d’ordinateurs, et plus de 2 000 professeurs avaient été formés en TIC, d’après un rapport de la Banque mondiale.

Rendre les ordinateurs accessibles, en particulier dans des zones isolées, nécessite des modes de financement créatifs, a dit M. Chowdhry ; le gouvernement indien a distribué l’argent issu des dons sous forme de subventions s’élevant à 100 dollars par ordinateur, apportant ainsi « les ordinateurs jusqu’au village ».

Catalyseur de changement

Au début des années 1990, le gouvernement indien n’avait plus qu’un milliard de dollars dans ses caisses. Le Fonds monétaire international (FMI) a proposé une dérégulation et une ouverture de l’économie. Cette décision a eu pour effet positif la mise en place d’un système financier fort dans le pays, ce qui a permis à des personnes auparavant exclues du système bancaire d’avoir accès à des services financiers, grâce à la construction d’infrastructures urbaines dans des zones rurales.

De plus, des centres de connaissance centrés sur la santé, l’agriculture et l’éducation ont été créés dans les villages, ce qui a contribué à favoriser une croissance inclusive et à décourager les migrations des zones rurales vers les villes. Si le pays a connu des passages difficiles, notamment la crise financière mondiale de 2008-2009, il vise une croissance de 10 pour cent en 2011, un taux qui devrait permettre d’éradiquer la pauvreté absolue.

En parallèle, le gouvernement s’est efforcé de mettre en place des institutions efficaces, et d’améliorer la transparence en exploitant les ressources de la technologie. L’aboutissement de ces efforts est le droit fondamental de chacun à l’information, grâce auquel chaque citoyen peut remettre en cause tous les aspects du gouvernement. Après une opposition initiale forte, les officiels et les ministres du gouvernement s’adaptent à ce droit de regard.

« L’information est cruciale pour vaincre la pauvreté », a dit M. Chowdhry. « En Inde, gouvernance efficace est synonyme de gouvernance électronique ; notre objectif est l’accès à Internet pour tous, nous devrions en faire un droit au même titre que le droit à l’éducation, qui existe aujourd’hui pour tous. »

Investir dans l’avenir

Le taux de pénétration des réseaux à large bande est de trois pour cent seulement en Afrique, mais de récents investissements dans l’installation de câbles souterrains devraient accélérer leur propagation, ce qui facilitera l’accès à l’information dans les domaines de l’agriculture, de la santé, de l’éducation et des services financiers. Pour accélérer l’accès dans les foyers et les entreprises, des investissements massifs seront nécessaires, a dit M. Chowdhry, mais la ligne de crédit de cinq milliards de dollars à bas taux d’intérêt consentie à l’Afrique par le gouvernement indien via le groupe bancaire Export-Import Bank of India (EXIM) a à peine été exploitée au cours des 18 derniers mois.

Seuls les projets de grande envergure sont appelés à faire une demande, de préférence des projets visant à développer les TIC dans les écoles et les universités pour améliorer leurs capacités, car la formation dans le secteur tertiaire est particulièrement vitale pour le développement du continent et pour enrayer la fuite des cerveaux. Près de la moitié des habitants du continent ayant moins de 15 ans, l’éducation et les opportunités d’entreprendre constituent des besoins impératifs.

« L’entreprenariat [de la nouvelle économie] fera une grande différence en Afrique comme cela a été le cas en Inde », a-t-il dit à IRIN. Tous les investissements venant d’Inde sont privés, a-t-il ajouté, et les partenariats public-privé sont selon lui un élément crucial de l’investissement que l’Inde peut apporter au continent. L’Inde est déjà le pays qui propose le plus grand nombre de bourses aux étudiants africains, et la banque EXIM met en œuvre plusieurs initiatives politiques, dont le Pan-African E-Network, les conclaves sur les projets de partenariat Inde-Afrique et le sommet annuel Inde-Afrique, afin de resserrer les liens.

Lors du sommet de cette année, qui s’est tenu en mars à New Delhi, des projets d’une valeur de 9 milliards de dollars, portant sur le développement des infrastructures et les TI, ont été discutés.

mw/eo/il

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join