« Le fait que la campagne de mobilisation à grande échelle sur l’usage du préservatif ne s’adressait pas aux personnes aveugles et sourdes compromettrait non seulement les efforts visant à combattre le VIH/SIDA, mais également les changements de comportement au sein du reste de la population », a dit Jacques Sindayigaya, coordinateur des programmes VIH au sein de l’ONG Handicap International. « Nombre de personnes handicapées sont sexuellement actives et peuvent avoir par conséquent des rapports sexuels non protégés ».
Les trois mois de campagne ont essentiellement fait appel à la radio et aux annonces publicitaires (panneaux et plus de 200 000 affiches) afin de diffuser des messages. La campagne a pris fin en février et, selon des sources gouvernementales, a permis de sensibiliser un plus grand nombre d'habitants. Toutefois, tant que certains groupes de la population ne sont pas pris en compte par de tels programmes, les changements de comportement seront restreints, a souligné M. Sindayigaya.
Cyriaque Kanimba, un jeune artisan de 28 ans atteint de cécité qui travaille à Kigali, la capitale rwandaise, a confié ne pas comprendre les messages.
« Je vis avec ma cécité depuis ma naissance. J’avais l’habitude d’écouter les émissions de radio, mais j’ai également besoin qu'une personne me décrive les préservatifs et m’explique comment les utiliser », a-t-il dit.
Avec l’aide de la Commission nationale de lutte contre le sida (CNLS) et de Handicap International, le groupement rwandais des associations de personnes handicapées dans la lutte contre le sida (UAHLS) a été en mesure de lancer quelques activités de sensibilisation au VIH spécialement conçues pour les personnes handicapées, notamment une formation de pairs éducateurs sachant communiquer en langage des signes.
Toutefois, selon l’UAHLS, de nombreux obstacles persistent afin de lutter contre le VIH parmi les personnes handicapées au Rwanda, dont un taux d’analphabétisme élevé ; un manque d’harmonisation du langage des signes et de faibles connaissances du Braille ; la crainte d’être victime d’une double stigmatisation lorsqu’on est à la fois séropositif et handicapé ; des travailleurs sanitaires ne pouvant communiquer efficacement avec des patients atteints de cécité ou de surdité ; et un manque de données nationales sur le VIH/SIDA et le handicap.
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