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Sans papiers, ignorés et en lutte pour survivre

[Syria] Faisal Jemali and his family fled violence in Somali, but now struggle to make ends meet in Syria. [Date picture taken: 10/25/2006] Hugh Macleod/IRIN
Faisal Jemali et sa famille ont fui les violences en Somalie, mais ils ont maintenant du mal à joindre les deux bouts en Syrie (photo d’archives)
Des milliers de réfugiés et de demandeurs d’asile non iraquiens et non palestiniens en Syrie risquent d’être expulsés et de subir de mauvais traitements et ne peuvent recevoir l’aide dont ils ont besoin, selon des organisations d’aide aux réfugiés.

La plupart sont des Somaliens, mais il y a aussi d’importantes communautés d’Afghans, de Soudanais et d’Iraniens, ainsi que des Éthiopiens, des Érythréens et des Congolais, d’après les organisations travaillant sur place.

Il n’existe pas de chiffres exacts, mais les inscriptions faites par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) donnent une idée des proportions, sinon de la taille, des différentes communautés.

Les registres du HCR en Syrie comptent actuellement 3 500 réfugiés et 1 000 demandeurs d’asile somaliens, 1 000 réfugiés et 500 demandeurs d’asile afghans, 400 réfugiés et 600 demandeurs d’asile soudanais et 200 réfugiés et 200 demandeurs d’asile iraniens.

« Ces réfugiés [et demandeurs d’asile], dont la plupart vivent à Damas et dans la région du Damas rural, ont des conditions de vie très difficiles », a dit Farah Dakhlallah, porte-parole du HCR en Syrie.

La Syrie n’est pas signataire de la Convention de 1951 sur les réfugiés, mais elle permet aux étrangers en situation régulière d’accéder aux services publics. Cependant, l’absence de papiers prive certains des services d’éducation et de santé essentiels.

« Les réfugiés non iraquiens ont le même accès aux soins de santé que les Iraquiens et tous les étrangers en situation régulière ont le droit d’inscrire gratuitement leurs enfants dans les écoles publiques syriennes. Cependant, comme beaucoup de réfugiés non iraquiens n’ont pas de papiers, notamment pas de passeport, il est difficile pour eux d’avoir accès à ces services », a dit Mme Dakhlallah.

Nombre des réfugiés et des demandeurs d’asile sans papiers provenant de ces pays risquent d’être expulsés et doivent souvent verser des pots-de-vin pour éviter les problèmes.

« Je vis dans la peur des autorités, car je n’ai pas assez d’argent pour payer des pots-de-vin et je ne veux pas être expulsé », a dit un Somalien à Masaken Barzeh, un quartier de Damas où vivent de nombreux réfugiés venant de Somalie.

UNHCR staff register refugees at the Douma registration centre on the outskirts of Damascus. Registering with UNHCR ensures that the most vulnerable refugees receive aid.
Photo: M.Bernard/UNHCR
Une employée du HCR inscrit des réfugiés au centre d’inscription de Douma, à la périphérie de Damas (photo d’archives)
Un pouvoir limité


Le pouvoir limité des organisations d’aide aux réfugiés représente également un obstacle.

Toutes les organisations d’aide aux réfugiés en Syrie doivent être inscrites auprès du Croissant-Rouge arabe syrien (SARC) et, jusqu’à récemment, elles n’étaient autorisées à s’occuper que des Iraquiens. Bien que de nombreux réfugiés non iraquiens bénéficient indirectement des programmes destinés aux Iraquiens, il n’existe pas de services adaptés directement à leurs besoins.

Le SARC a récemment accepté que les services destinés aux Iraquiens soient étendus aux non-Iraquiens et des organisations telles que l’IECD, une organisation d’aide au développement française, ont changé leurs programmes en conséquence. Au centre de l’IECD à Jaramana, à la périphérie de Damas, cinq à 10 pour cent des bénéficiaires ne sont pas iraquiens.

Certaines organisations qui essayent de venir en aide aux non-Iraquiens ne sont pas inscrites et œuvrent donc illégalement, ont dit des travailleurs humanitaires.

Manque d’information

Chaque groupe ethnique fait face à des difficultés particulières, mais les recherches à ce sujet sont insuffisantes et le manque d’information est flagrant.

« Les besoins des Somaliens sont plus importants que ceux des Iraquiens, car ils sont plus pauvres », a dit un employé d’une organisation d’aide aux réfugiés de Damas qui a préféré garder l’anonymat.

L’allégeance tribale et les mutilations génitales féminines, ou excision, font partie des problèmes identifiés dans la communauté somalienne.

De nombreux Afghans sont arrivés dans les années 1980 et une nouvelle vague a suivi récemment à cause de la guerre. « Ils ont des problèmes de langue, car ils ne parlent ni arabe ni anglais », a dit l’employé de l’organisation d’aide aux réfugiés. « Et ils manquent de réseaux pour leur venir en aide ».

Quant aux Soudanais, les préoccupations concernent les difficultés économiques extrêmes et les violences et viols subis par les femmes au Soudan, ont dit des travailleurs humanitaires.

Nombres d’Ahwazis (Iraniens d’origine arabe) ont émigré vers la Syrie après avoir critiqué le régime iranien. En 2006, le HCR a fait part de ses inquiétudes concernant le refoulement de certains de ces réfugiés ou demandeurs d’asile par la Syrie.

« Souvent, ces réfugiés sont emprisonnés ou risquent d’être extradés, mais la Syrie ne fait rien pour les aider », a dit un diplomate engagé dans l’aide aux réfugiés qui a préféré garder l’anonymat. « Ils reçoivent de l’aide grâce aux ambassades, mais cela ne figure pas dans les chiffres officiels ».

sb/cb/gd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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