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Un plan pour la reconstruction

IDP camp in Port-au-Prince Tamar Dressler/IRIN
Thousands are still living in tiny tents in the capital, Port-au-Prince
Avec 5,3 milliards de dollars de promesses de don à Haïti pour les deux prochaines années – largement au-delà des attentes – et neuf milliards supplémentaires pour couvrir les besoins à plus long terme, les moyens déployés semblent être à la hauteur des espoirs de Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations Unies, qui a appelé de ses vœux un « exercice radical de construction d’une nation à une échelle et dans des proportions inédites depuis des générations ».

Le « Plan d’action pour le relèvement et le développement national d’Haïti », présenté à la Conférence internationale des donateurs à New York le 31 mars, qui vise à préparer la reconstruction du pays après le séisme du 12 janvier, a des alliés de taille.

Parmi eux, on peut citer notamment Hillary Clinton, la Secrétaire d’Etat américaine, le Secrétaire général des Nations Unies, Robert Zoellick, président de la Banque mondiale, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international, Luis Alberto Moreno, président de la Banque interaméricaine de développement et Bill Clinton, envoyé spécial des Nations Unies en Haïti. Plus d’une centaine de pays ont participé à la conférence.

Certains observateurs s’étaient inquiétés, selon les mots de Mark Schuller, analyste d’Haïti, que la conférence ne soit « le même rituel d’approbation à l’aveuglette d’un processus précipité, dirigé par des acteurs étrangers, selon une approche descendante ».

D’après Myra de Bruijn, d’ActionAid en Haïti, la création du plan du gouvernement d’Haïti « n’a pas été transparente et n’est pas passée par une consultation de personnes ordinaires. ActionAid s’inquiète du caractère durable d’une telle stratégie de long terme qui n’est pas menée par et pour le peuple haïtien ».

Cependant, tout au long de la journée, les intervenants ont souligné à quel point il était important de collaborer avec le gouvernement et le peuple haïtiens pour atteindre les objectifs du plan. Selon Helen Clark, administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement, les Haïtiens doivent « être aux commandes » des efforts de relèvement. Michele Montas, ancienne porte-parole des Nations Unies, a présenté les résultats de 156 groupes de discussion organisés à travers le pays pour évaluer le ressenti des habitants. « [Ils] veulent avoir leur mot à dire dans le développement de leurs régions », a-t-elle dit.

A la tête des opérations

Catherine Ashton, Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères, a annoncé au président René Préval qu’il dirigerait les opérations. « M. le Président », a-t-elle dit, « c’est votre pays ».

Tel qu’il a été présenté, le plan comporte deux phases – une période de 18 mois se concentrant sur les besoins d’urgence, et une période de 10 ans consacrée à un « renouveau authentique ».

Une fois que les besoins élémentaires du pays auront été satisfaits, il sera possible d’entreprendre une amélioration des infrastructures, de l’éducation, de la gestion de l’eau et des terres, du développement économique et des soins médicaux. Par exemple, le plan appelle de ses vœux non seulement la réhabilitation et l’extension de l’aéroport de Port-au-Prince, mais aussi la création de deux aéroports plus internationaux à Cap-Haïtien et Les Cayes. Ce projet s’inscrit dans la démarche de « décentralisation » mise en avant par le plan.

« Il existe un consensus sur le fait qu’il faut répartir la population de façon plus équilibrée à travers le pays », indique le plan. « Les villes appelées à devenir des centres de développement doivent bénéficier d’un important travail de rénovation urbaine, pour pouvoir assumer leurs nouvelles vocations et fournir des opportunités de développement économique, de création d’emplois et de qualité de vie aux habitants, de manière à les inciter à rester dans la région ».

Une nouvelle Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti, qui doit être présidée par l’ancien président américain Bill Clinton et le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive, sera dotée de pouvoirs étendus pour coordonner et mettre en œuvre le plan.

Lors de son intervention, Bill Clinton a souligné l’importance de disposer d’une structure centralisée pour organiser les actions des nombreuses organisations humanitaires travaillant dans le pays, bien que certaines voix se soient élevées contre cette position au sein de la communauté humanitaire. Après que Sam Worthington, d’InterAction, qui intervenait au nom des ONG américaines, eut exprimé son soutien en faveur de cette idée, M. Clinton a noté qu’il s’agissait d’un événement « historique, car depuis des décennies, les ONG travaillaient indépendamment [les unes des autres] en Haïti ». A présent, a-t-il dit, elles devront travailler ensemble à partir d’une stratégie de cohésion.

Les participants à la conférence ont souligné l’urgence des besoins auxquels est confronté le peuple haïtien, notant que la saison des pluies approchait, et qu’environ un million d’Haïtiens vivant sous des tentes ou des cabanes pourraient être exposés à de nouveaux risques. Beaucoup ont aussi noté que les événements d’Haïti avait disparu des gros titres, et que les dons avaient par conséquent commencé à décliner. « Le sentiment d’urgence doit être maintenu », a dit Percival James Patterson, ancien Premier ministre de la Jamaïque, qui représentait la Communauté des Caraïbes, connue sous le nom de CARICOM.

Le président haïtien René Préval s’est cependant autorisé à exprimer un peu d’espoir. « Rêvons », a-t-il dit, « d’un nouvel Haïti ».

pd/mw/oa/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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