1. Accueil
  2. Southern Africa
  3. South Africa
  • News

Une nouvelle politique VIH pour l’armée

[South Africa] South African soldiers IRIN
The South African National Defence Force has been stretched by peacekeeping commitments
L’annonce fin 2009 de l’approbation par le gouvernement d’une nouvelle politique VIH/SIDA dans les Forces de défense sud-africaines (SANDF) a été accueillie par les activistes de la lutte contre le sida et les activistes pour les droits humains comme une décision attendue depuis longtemps.

Une déclaration des SANDF en novembre 2009 avait souligné que la nouvelle politique prévoyait « le recrutement et le déploiement sélectif de personnels séropositifs » de l’armée et qu’elle se pliait à un jugement de la Haute Cour datant de mai 2009, jugement qui qualifiait d’inconstitutionnelle la précédente politique excluant les personnes séropositives du recrutement et du déploiement à l’étranger.

Le syndicat des Forces de sécurité d’Afrique du sud (SASFU), assisté par AIDS Law Project (ALP, une ONG sud-africaine de lutte contre le sida), avait intenté un procès devant la Haute Cour pour deux ses membres à qui ont avaient refusé des emplois et opportunités de déploiement à cause de leur statut de séropositif.

Le général Vejaynand Ramlakan, chirurgien général des SANDF, a dit que l’armée avait entrepris le réexamen de sa politique VIH/SIDA depuis longtemps. Il a cependant remarqué que les détails de ce nouveau système restaient classifiés, bien que des parties soient « du domaine public » et étaient déjà mises en œuvre.

« La raison [pour laquelle la nouvelle politique] a pris tant de temps est que nous sommes confrontés à la stigmatisation et aux peurs qui entourent le VIH/SIDA », a-t-il dit à IRIN/PlusNews. « Les militaires partagent les mêmes incompréhensions que la société en général. Nous devions consulter de manière large tous les commandants militaires et les convaincre de la nécessité de changer la politique existante, et de nous devions prévenir tout malentendu sur le fait de savoir si la préparation au combat serait affectée ».

Les autres forces de défense d’Afrique australe et le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies devaient aussi être consultés, ainsi que le Conseil national de lutte contre le sida (SANAC). La nouvelle politique devait aussi s’assurer que « les critères de santé des SANDF étaient à la mesure des tâches qu’ils avaient à accomplir ».

Dans le passé, les décideurs militaires avaient soutenu que les missions que devaient effectuer les soldats devaient prédominer sur les droits individuels des personnes vivant avec le VIH/SIDA, et que les demandes de déploiement à l’étranger et au combat pouvaient mettre en danger la santé d’un soldat séropositif ainsi que celle de ses collègues.

Ces arguments ont moins de poids maintenant que la thérapie antirétrovirale (ARV) a changé le VIH en une maladie chronique et gérable.

Pour en savoir plus
 Bataille gagnée pour des soldats séropositifs
 La politique de l’armée sur le VIH jugée illégale
 Une affaire judiciaire ravive le débat sur le dépistage du VIH
 Le VIH, un adversaire coriace pour les forces armées
Mettre en place la politique


Un avant-projet de la nouvelle politique, obtenu par l’ALP, dessine un système de classification des soldats selon leur état de santé et leurs besoins.

Un soldat séropositif qui est stable et asymptomatique, peut désormais être classé comme « G2K1 », ce qui signifie qu’il a une maladie chronique mais que l’on peut traiter, et qu’il peut être déployé « n’importe où et n’importe quand ».

Cependant, si les soldats séropositifs doivent être déployés à l’étranger, ils doivent avoir une numération de CD4 – qui mesure la résistance du système immunitaire - supérieure à 350, et une charge virale – quantité de virus dans le sang - indétectable. L’ALP a souligné que cela excluait toute personne qui n’était pas sous traitement, car seuls les antirétroviraux peuvent réduire la charge virale à un niveau indétectable.

S'khumbuzo Maphumalo, un avocat de l’ALP, a décrit cette condition comme irréconciliable, avec une accentuation de la non-discrimination des personnes séropositifs asymptomatiques. « De la façon dont nous le voyons, quelqu’un qui a une numération de CD4 très élevée ne tombera probablement pas malade », a-t-il dit à IRIN/PlusNews.

Une recrue séropositive doit aussi être sous antirétroviraux depuis trois à six mois avant de pouvoir demander à être déployée, et un échec du suivi du traitement peut constituer un motif pour être déclaré « temporairement inapte pour le déploiement et le terrain militaire ».

M. Ramlakan a confirmé qu’un soldat devait être sous antirétroviraux pour remplir les conditions pour un déploiement à l’étranger, mais il n’a pas voulu discuter des raisons d’une telle clause. Il a aussi noté que le personnel dont l’état de santé était mieux classé aurait la préférence pour un déploiement à l’étranger.

Le sergent Sipho Mthethwa, un planificateur d’opérations envoyé au Soudan pour six mois en octobre 2009, est le seul soldat séropositif dont on sait qu’il a été déployé à l’étranger, et il est l’un des deux impétrants du procès intenté par le SASFU.

De son téléphone portable depuis le Darfour, dans l’ouest du Soudan, M. Mthethwa a dit qu’il était « très, très heureux [au sujet de la nouvelle politique]. Maintenant j’ai l’impression d’être un membre à part entière de la SANDF parce que je fais tout ce que les autres ont le droit de faire ».

Il a dit qu’il était toujours traité de manière injuste par ses supérieurs. « Ils veulent juste s’assurer que je suis démoralisé, ou que je vais démissionner, ou que je tombe malade. Mais cela ne va pas arriver », a-t-il dit à IRIN/PlusNews, ajoutant qu’il était en forme et qu’il prenait ses antirétroviraux chaque jour.

M. Ramlakan a dit qu’une campagne pour informer les commandants d’unités et le personnel de santé au sujet de la nouvelle politique était en cours, mais Dan Mthembu, du SASFU, a dit à IRIN/PlusNews que son syndicat devait encore consulter la politique, ou pouvoir s’assurer qu’elle était mise en place correctement. « Nous devons nous assoir et travailler ensemble, mais nous avons été exclus du processus de mise en œuvre ».

ks/kn/he/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join