1. Accueil
  2. Americas

« N’importe où sauf ici »

Port Jeremie, one of Haiti's several ports from where thousands of Haitians are waiting to board boats to travel to different parts of Haiti Phuong Tran/IRIN
Port Jeremie, one of Haiti's several ports from where thousands of Haitians are waiting to board boats to travel to different parts of Haiti
A travers les rues jonchées de débris de la capitale d’Haïti, les habitants transportent des matelas, des sacs de marins fermés par du fil électrique et de vieux sacs en tissus remplis d’ustensiles de cuisine. Quand on leur demande où ils vont, les réponses varient de leur village d’origine à « n’importe où sauf ici ».

Via la mer et la terre, l’exode est ralenti par le manque d’essence, d’argent liquide provenant d’un système bancaire mis à terre, un marché paralysé et la recherche des survivants. Les arrêts de bus improvisés à travers la ville sont un kaléidoscope de l’exil, les bus rouges et bleus transportent des affaires multicolores, emballées hâtivement.

La foule rassemblée au port a augmenté depuis le tremblement de terre du 12 janvier ; des milliers de personnes campent dehors, attendant le carburant qui leur permettra de partir. Au parc du Champ de Mars situé près de palais présidentiel détruit, des milliers de personnes jalonnent des emplacements avec des draps et des branches, des cuisinières, des tapis de fortune en toile de jute. Des jeunes discutent d’une proposition sénégalaise de fournir des terres pour réinstaller les Haïtiens dans leur « foyer » ancestral.

Destination : Cap-Haïtien, 250 kilomètres au nord

Haiti - Port Jeremie, Port au Prince, Port Hatien
Photo:
Carte de Haïti
Mamushka Lunesse, 17 ans: « Je ne sais pas où je vais. Tout ce que je sais c’est qu’il faut que je sois loin d’ici. N’importe où sauf ici. Quand j'y serai, je verrai quoi faire ».

Marie-Jeanne*: « Ce sera plus facile à la campagne – il y a plus de maïs là-bas. Comment pourrais-je me permettre de vivre à Port-au-Prince ? Ma maison est détruite. J’ai besoin de nourrir mes enfants ».

Jérémie, 300 kilomètres à l’ouest

Judith Saint Vil: « Je ne peux trouver aucune nourriture ici à Port-au-Prince. Je serai plus à l’aise à Jérémie. Quand j’essaye de dormir dehors, je vois toujours des murs s’écrouler autour de moi. Mon cœur s’emballe à chaque réplique. Je vois mes neveux et mes voisins morts, une explosion de feu à Texaco. J’ai quitté Jérémie il y a deux ans. Je ne suis pas sûre de ce que je vais faire là-bas, mais c’est plus dangereux de rester ici à Port-au-Prince. Nos maisons sont détruites, nous dormons dans les rues. Un jour, s’ils arrivent à reconstruire cette ville, je reviendrai. Mais pas avant ».

TRavelers head out of Port-au-Prince looking for somewhere safer
Photo: Phuong Tran/IRIN
Quitter Port-au-Prince
Milo Pierre : « Nous attendons de l’aide, mais nous n’avons pu trouver aucune aide. J’attends ici [depuis le 12 janvier] pour un bateau, mais aucun n’est parti. Je n’ai vu aucun représentant du gouvernement ici sur les quais. C’est comme si on nous avait oubliés ».

Sénégal, 6 000 kilomètres à l’est

En réponse à une proposition du président sénégalais Abdoulaye Wade selon laquelle des terres seraient données pour réinstaller ceux qui veulent être « rapatriés », des jeunes Haïtiens dans une tente communautaire installée dans le parc du Champ de Mars pèsent le pour et le contre :

« Nous sommes Africains alors nous devrions repartir là-bas. Peut-être que le continent peut mieux s’occuper de nous que notre gouvernement ici ».

« Est-ce que vous savez s’il y a des possibilités de faire des études en Afrique ? On ne peut aller nulle part ici en Haïti. Si l’Afrique nous reprend, on ira. On a besoin d’un nouveau départ ».

« Où est ce qu’on peut s’inscrire? J’ai entendu cette proposition à la radio. Quels sont les critères ? »

*nom d’emprunt

pt/mw/oa/sk/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join