« Nous avons monté une équipe d’experts de la sécurité pour enquêter sur l’attentat à la bombe et nous en rendre compte d’ici cinq jours », a dit Abdulkadir Ali Omar, le ministre de l’Intérieur.
M. Omar a dit que le gouvernement avait des indices sur l’identité des auteurs, mais « qu’il ne nommerait personne jusqu’à ce que les investigations soient terminées ».
L’attaque dans un hôtel de la capitale, Mogadiscio, suspectée d’être un attentat-suicide, a coûté la vie à 23 personnes, y compris Ibrahim Hassan Adow, ministre de l’Enseignement supérieur, Ahmed Abdullahi Wayeel, le ministre de l’Education, et Qamar Aden Ali, le ministre de la Santé.
Selon des sources locales, le groupe islamiste Al-Shabab serait responsable de l’explosion. « Tout le monde ici [à Mogadiscio] croient qu’ils [Al-Shabab] sont derrière ça ».
Cependant, le porte-parole du groupe a rejeté toute responsabilité. Dans le passé, le groupe a revendiqué la responsabilité d’attentat suicide à la bombe dans le pays.
M. Omar a dit que le gouvernement était déterminé à ramener Mogadiscio sous contrôle. « Avec une aide appropriée de nos partenaires et amis, je suis confiant dans le fait que nous ramenions la ville sous un contrôle total ».
Ceux qui sont responsables de l’attentat à la bombe seront traduits devant la justice, a-t-il dit. « Ce ne sera peut être pas aujourd’hui mais je suis certain qu’ils feront face à la justice ».
Un officiel de la société civile, sous couvert d’anonymat, a dit que l’attaque avait créé tant de colère que les Somaliens « de tous les bords et de tous les clans la condamnaient. Je pense que cela a unit les gens ».
Shakhaudin Ahmed, un de ceux qui devaient recevoir son diplôme le 3 décembre, a dit à IRIN que ceux qui avaient perpétré l’attaque voulaient tuer « tout espoir d’un meilleur avenir pour les Somaliens, mais ils n’y arriveront pas ».
M. Ahmed, qui a été légèrement blessé, a dit qu’il retournait travailler à l’hôpital de Benadir « Je serai là-bas aujourd’hui, si Dieu le veut ».
Les chefs de la sécurité remplacés
Le 6 décembre, le gouvernement a annoncé une réorganisation des forces de sécurité. Le chef de la police, le général Abdi Hassan Awale Qeybdid, et le chef de l’armée somalienne, le général Yusuf Hussein Dhumal, ont été remplacés, selon Abdi Haji Gobdon, le porte-parole du gouvernement.
M. Gobdon, cependant, a nié que ces remplacements aient un lien avec l’attentat à la bombe. « Ces changements étaient programmés depuis quelque temps », a-t-il dit. « Cela n’a rien à voir avec ce qui s’est passé jeudi [3 décembre] ».
Photo: IRIN |
L’officiel de la société civil a dit que M. Qeybdid et M. Dhumal n’avaient pas « réussi à maîtriser » l’insécurité dans la ville et dans le pays en général.
« Ils étaient totalement incapables d’apporter un quelconque changement significatif à la situation sécuritaire », a-t-il dit. «Et même, la situation s’est dégradée sous leur mandat ».
M. Gobdon a dit que les dernières nominations faisaient parties d’un nouveau plan pour renforcer les forces de sécurité afin de leur permettre de combattre les insurgés, qui mènent une guerre sporadique contre les troupes gouvernementales.
M. Gobdon a dit à IRIN que les blessés les plus atteints avaient été évacués à Nairobi, au Kenya, pays voisin.
Les conflits et la sécheresse ont conduit le pays dans sa pire crise humanitaire depuis vingt ans. On estime que 3,6 millions de personnes – presque la moitié de la population – ont besoin d’aide, selon les Nations Unies.
Les Nations Unies estiment que le nombre de personnes déplacées par les combats entre les forces gouvernementales et les deux groupes d’insurgés islamistes a dépassé 1,5 million.
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