Suite à un appel aux donateurs, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) en Guinée a récemment doublé ses fonds – qui s’élèvent désormais à 390 000 dollars – dédiés au financement de projets de santé, d’éducation et de formation professionnelle destinés à quelque 3 300 Ivoiriens du camp de Kouankan II, dans la région de N’zérékoré, dans le sud-est de la Guinée. Avant cet apport de fonds, l’UNHCR avait annoncé que ses ressources disponibles pour Kouankan II ne dureraient pas au-delà de mi-2009.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui avait prévu de cesser de fournir de l’aide à Kouankan II à la fin de l’année 2009, a décidé de prolonger son action jusqu’en décembre 2010, d’après le PAM en Guinée. Les Ivoiriens de Kouankan II reçoivent des rations mensuelles de céréales, d’huile, de haricots et de sucre.
La planification de l’aide aux réfugiés ivoiriens en Guinée a beaucoup été influencée par les annonces d’élections présidentielles en Côte d’Ivoire, qui auraient entraîné par la suite un retour de la plupart des réfugiés, d’après Pierre Njouyep, directeur de l’UNHCR à N’zérékoré. Mais les élections ont été annulées deux fois, et il n’est pas certain qu’elles aient lieu à la nouvelle date prévue, le 29 novembre.
Photo: Nancy Palus/IRIN |
Distribution d’aide alimentaire du PAM au camp de réfugiés de Kouankan II, dans le sud-est de la Guinée |
Les fonds supplémentaires affectés à Kouankan II devraient être utilisés pour financer des projets agricoles ou générateurs de revenus, des médicaments, des bourses d’études, la réhabilitation des bâtiments scolaires du camp, et le développement des compétences des résidents, dans le cadre d’un centre de formation professionnelle.
Les Ivoiriens de Kouankan II demandent depuis longtemps que les activités de formation soient maintenues dans ce centre malgré le départ, en décembre 2007, de l’ONG (organisation non gouvernementale) Service jésuite des réfugiés, qui finançait et gérait le centre.
Pas prêts à rentrer
D’après B. Toualy Apolinaire, un Ivoirien vivant à Kouankan II, beaucoup de résidents du camp ne sont absolument pas prêts à retourner en Côte d’Ivoire.
« Nous n’avons pas choisi de devenir des réfugiés », a-t-il dit à IRIN depuis N’zérékoré. « Mais beaucoup d’entre nous, moi y compris, avons assisté à des violences inimaginables, et nous ne pouvons tout simplement pas rentrer du jour au lendemain, surtout dans ce contexte d’incertitude permanente ».
A présent, l’incertitude a gagné le camp de réfugiés, a dit M. Apolinaire à IRIN. Les tensions que connaît la Guinée suite à la répression sanglante du 28 septembre suscitent des inquiétudes chez les Ivoiriens, qui craignent de nouveaux bouleversements et d’éventuelles répercussions sur leur propre communauté.
N’ayant pas encore été informé que l’aide alimentaire allait être prolongée, M. Apolinaire a déclaré : « Si l’aide alimentaire devait cesser à la fin 2009, beaucoup de gens se retrouveraient dans une situation critique ici ».
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