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Graves dégâts dans les rizières suite aux fortes inondations

Garbage still lies strewn everywhere in Manila in the aftermath of tropical storm Ketsana, as seen from the remains of this riverside restaurant in suburban Marikina, east of the capital city Jason Gutierrez/IRIN
Manila, one of the most dense metropolises globally, is ill-prepared for a big quake
Vues du ciel, les vastes étendues de terres cultivées dans le centre des Philippines ressemblent aujourd’hui à de grands marais d’eaux brunes stagnantes. D’après des sources officielles, les inondations détruisent petit à petit la production des rizières, et le pays risque de subir une pénurie de riz.

Selon le gouvernement, les graves inondations provoquées par la tempête tropicale Ketsana le 26 septembre ont non seulement fait près de 300 morts et affecté plus de trois millions de personnes, mais aussi causé des dégâts considérables dans le secteur agricole. L’agriculture représente le secteur le plus important de l’économie des Philippines.

Portant un second coup à la région, le « super typhon » Parma a dévasté le nord de l’île de Luzon le 3 octobre, tuant au moins 15 personnes et inondant la zone traditionnelle de culture de riz, noyant des plants qui allaient être mûrs pour la récolte.

Des zones étendues de la province de Cagayan, frappées de plein fouet par le typhon, sont toujours sans électricité ni systèmes de télécommunications. Des routes ont en outre été bloquées par des glissements de terrain et des inondations, après que des cours d’eau sont sortis de leur lit.

D’après l’estimation initiale du Conseil national de coordination des catastrophes, l’agriculture a subi des dégâts représentant une perte de 5,5 milliards de pesos (117 millions de dollars), ce chiffre risquant d’être revu à la hausse lorsque le gouvernement aura achevé l’évaluation finale.

« Des rizières importantes ont été touchées », a déclaré Bellaflor Angara, gouverneur de la province d’Aurora, dans le centre de Luzon. « Nous nous efforçons de rétablir une situation normale, mais nous nous attendons à ce que cela prenne du temps ».

Arthur Yap, ministre de l’Agriculture, a averti que les dégâts dans le secteur agricole pourraient affecter les stocks de riz du pays d’ici l’année prochaine, ce qui obligerait la présidente Gloria Arroyo à procéder à des importations d’urgence afin d’éviter une pénurie qui aggraverait la crise.

« De nombreux systèmes d’irrigations ont [été détruits] et nécessitent des réparations urgentes », a dit M. Yap lors d’une réunion de son cabinet, d’après une source d’IRIN. Le ministre a également recommandé que des semences de qualité supérieure soient distribuées en masse afin de remplacer les cultures détruites, tout en reconnaissant que les rizières inondées ne seraient à nouveau exploitables qu’après un certain temps, a indiqué la source.

« Nous devons aider nos agriculteurs. La Présidente a d’ailleurs ordonné que des semences de riz soient distribuées gratuitement aux cultivateurs », a dit aux journalistes Cerge Remonde, porte-parole de la Présidente.

M. Yap a pour sa part estimé que le pays, qui compte 92 millions d’habitants, était assuré de disposer de stocks de riz suffisants jusqu’à décembre, mais qu’une pénurie pourrait survenir au premier semestre 2010.

Manila - A father carries his daughter on his back as they wade through putrid, brown flood water in suburban Pasig district in Manila. At least 246 people were killed by tropical storm Ketsana on 26 September
Photo: Jason Gutierrez/IRIN
Un père porte sa fille sur ses épaules pour traverser les eaux brunes et putrides qui ont inondé le district de Pasig, dans la banlieue de Manille
Des autorités dépassées


Le dispositif gouvernemental de réponse aux catastrophes a été dépassé par ces deux typhons successifs, et Mme Arroyo a dû déclarer un « état de catastrophe » dans le pays entier, permettant ainsi aux gouvernements locaux de mobiliser rapidement les fonds de réserves pour financer la reconstruction.

Les Nations Unies ont en outre lancé, le 3 octobre, un appel éclair de 74 millions de dollars ; plus de 400 000 personnes sont toujours hébergées dans des camps d’évacuation de fortune, tandis que de vastes zones périurbaines restent totalement inondées.

L’aide internationale est acheminée progressivement dans le pays, mais dans les régions qui, pour des raisons logistiques, sont encore difficiles à atteindre, la répartition de l’aide génère des conflits.

La région est de Manille reste en grande partie chaotique.

Des montagnes de déchets pourrissent le long des routes, tandis que les habitants campent par centaines sur les terrains des écoles publiques. Les efforts pour reprendre les cours et rétablir un emploi du temps normal dans les écoles ont été vains : les survivants sont nombreux à utiliser les bâtiments scolaires comme abris, car ils y trouvent un accès à l’eau courante et des toilettes.

« L’OIM [l’Organisation internationale pour les migrations] a fixé comme objectif que tous les dons destinés à la gestion des camps soient utilisés en priorité pour aider directement le ministère de la Protection sociale à gérer les camps et à favoriser le retour des populations dans leurs communautés », a déclaré Ida Mae Fernandez, administratrice régionale de programme à l’OIM.

D’après les organismes météorologiques nationaux, le typhon Parma était encore le 5 octobre presque stationnaire à l’est de Luzon, et pourrait effectuer un demi-tour si un autre typhon – Melor – le repoussait vers le territoire philippin.

Melor devrait entrer sur le territoire maritime des Philippines en fin de journée le 5 octobre, apportant de nouvelles pluies et de nouvelles épreuves au pays déjà dévasté, avant de poursuivre sa route vers le nord, en direction du Japon.

jg/ey/mw/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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