1. Accueil
  2. East Africa
  3. Somalia

Le nombre de déplacés a franchi la barre du million et demi

Internally displaced people waiting for food being distributed by the UN World Food Programme in Jowhar, Somalia, September 2007. Thousands of Somalis, who fled the violence in the capital, are facing yet another humanitarian crisis, this time a debilitat Manoocher Deghati/IRIN
IDPs at a WFP food distribution point in Jowhar, Somalia. September 2007
Le nombre de Somaliens déplacés en raison du conflit et de la sécheresse a atteint 1,55 million, malgré une baisse, ces deux derniers mois, du taux de déplacement depuis la capitale, Mogadiscio, d’après les Nations Unies.

Roberta Russo, porte-parole du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), a dit à IRIN le 7 septembre que des centaines de familles fuyaient toujours la ville, malgré une baisse significative depuis début juillet. Près de 95 000 personnes auraient été déplacées « au cours des deux derniers mois », dont 77 000 venaient de Mogadiscio.

Les Nations Unies estiment que jusqu’à 3,8 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population, ont besoin de recevoir une aide humanitaire de toute urgence.

« Les personnes déplacées font partie des premières victimes de cette crise », a indiqué Mme Russo.

Les déplacés, dont la majorité sont des femmes et des enfants, vivent dans des conditions catastrophiques, a dit la porte-parole de l’UNHCR.

La plupart du temps, c’est l’insécurité qui les oblige à fuir, bien que la sécheresse et le manque de moyens de subsistance soient également cités parmi les causes de déplacement, affirme-t-elle.

Ali Sheikh Yassin, vice-président d’Elman, une organisation de défense des droits humains basée à Mogadiscio, a expliqué à IRIN que les habitants continuaient à fuir Mogadiscio « parce que l’insécurité ne diminue pas : au contraire, elle augmente. A l’heure où nous parlons, des gens sont en train de partir, et je suis sûr que beaucoup d’autres vont les suivre. Il n’y a aucune raison de rester. Pas de paix et pas d’espoir de paix ».

Location map on Somalia Mogadishu Displacement
Photo: ReliefWeb
Somalie : Les déplacements depuis Mogadiscio
D’après lui, la situation porte à croire que les violences – entre les forces du gouvernement et les troupes de maintien de la paix de l’Union africaine (AMISOM) d’un côté, et deux groupes d’insurgés (Al-Shabab and Hisbul Islami) de l’autre – vont aller en s’empirant.

« Toutes les parties au conflit se préparent pour ce qu’elles pensent être la dernière bataille, mais « dernier » ne veut plus rien dire en Somalie », a déclaré M. Yassin.

Selon lui, les plus gros perdants de cette bataille seront les civils. « Aucun des deux camps ne tient compte de ce qui peut arriver aux populations civiles ; par conséquent, il faut s’attendre à une forte augmentation des déplacements au cours des prochains mois ».

D’après Jowahir Ilmi, directeur de Somali Women Concern (SWC), une ONG (organisation non gouvernementale) locale, les déplacés de Mogadiscio se rendent encore dans la région d’Afgoye, à 30 kilomètres au sud de Mogadiscio. « Nous enregistrons de nouvelles arrivées tous les jours. Malheureusement, même le mois du Ramadan n’a pas permis d’obtenir une trêve ».

Les affrontements de Mogadiscio, qui n’ont pas cessé depuis que les troupes éthiopiennes se sont retirées du pays en décembre 2008, ont fait des milliers de morts et de blessés, et provoqué le déplacement de centaines de milliers d’habitants de Mogadiscio et de certaines régions du sud et du centre de la Somalie.

M. Yassin a indiqué que les combats se propageaient à l’extérieur de la capitale.

« Jusqu’à récemment, les déplacés ne venaient que de Mogadiscio, mais aujourd’hui, dans certaines régions du centre du pays, les affrontements ont gagné presque toutes les villes », a-t-il raconté. « De Jowhar [centre-sud] à Harardhere [en direction du nord-est], les gens sont chassés par les violences ».

D’après lui, les sécheresses récentes auraient également contribué à provoquer ces déplacements. De plus en plus d’éleveurs touchés par la sécheresse se dirigeraient vers les villes pour y chercher de l’aide, après avoir perdu tout leur bétail. « Le seul problème, cette fois, c’est que les habitants des villes sont aussi mal en point qu’eux, et ne peuvent donc pas les aider », a ajouté M. Yassin.

Il a lancé un appel d’urgence aux organisations donatrices, les invitant à étendre leur action aux déplacés des régions éloignées et souvent inaccessibles.

Cependant, beaucoup d’organisations humanitaires n’ont pas accès aux populations qui auraient besoin de leur aide.

« L’accès est très limité à cause de l’insécurité dans les zones accueillant la plupart des déplacés », a expliqué M. Russo.

ah/mw/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join