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Le VIH encore plus dangereux pour les femmes enceintes

A heavily pregnant woman is given a routine check-up at a donor-funded health clinic in Monrovia on 20 February 2007. The health system has been devastated by more than a decade-long civil war. According to the World Health Organization, the average life Tiggy Ridley/IRIN
A Johannesbourg, la ville la plus peuplée d’Afrique du Sud, le VIH est la première cause de mortalité chez les femmes enceintes, d’après une étude sur la mortalité maternelle menée dans l’un des plus grands hôpitaux de la ville, sur une période de cinq ans.

L’étude (en anglais), publiée dans le numéro d’août 2009 de la revue Obstetrics and Gynaecology, a montré que le taux de mortalité maternelle était plus de six fois plus élevé chez les femmes séropositives (776 décès pour 100 000 naissances) que chez les femmes séronégatives (124 pour 100 000). Presque la moitié des 108 mères décédées entre 2003 et 2007 sont mortes de complications liées au VIH, les plus fréquentes étant la tuberculose et la pneumonie.

Même si la plupart des femmes décédées avaient un taux de CD4 (qui permet d’évaluer la résistance du système immunitaire) largement inférieur à 200 – le seuil au-dessous duquel on peut débuter le traitement – et étaient donc éligibles aux traitements antirétroviraux (ARV), l’introduction des thérapies, un an après le début de l’étude, n’a pas réduit la mortalité maternelle chez les femmes séropositives, car seulement deux d’entre elles avaient commencé un traitement.

« Le problème, ce n’est pas que les ARV ne réduiraient pas la mortalité », a déclaré Vivian Black, médecin du Reproductive Health and HIV Research Unit (département de recherche sur la santé reproductive et le VIH, RHRU) de l'Université de Witwatersrand à Johannesbourg, et auteur principal de l’étude. Parmi environ 2 000 femmes séropositives recevant un traitement ARV dans le cadre d’un programme du RHRU, un seul cas de mortalité maternelle a été observé.

L’étude met en avant les inégalités du programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (PTME), qui font que certaines femmes séropositives n’ont pas accès au dépistage et aux traitements.

Bien que le taux de dépistage du VIH ait plus que triplé pendant la période de l’étude, les auteurs considèrent que l’insuffisance du dépistage constitue toujours « la plus grande faiblesse du programme ».

En Afrique du Sud, entre 28 et 33 pour cent des femmes fréquentant les consultations prénatales sont séropositives, mais un grand nombre de femmes ignorent encore qu’elles sont contaminées, et n’ont pas accès aux soins nécessaires qui leur permettraient d’empêcher la transmission à leurs enfants et de préserver leur propre santé.

Si l’étude a identifié un lien entre la faible fréquentation des consultations prénatales et les forts taux de mortalité maternelle chez les femmes séropositives, Mme Black a également mis en avant le manque de services postnataux proposés aux mères séropositives, en particulier à celles qui ne sont pas éligibles aux ARV. « C’est pendant la période du post-partum [après la naissance] que surviennent la majorité des décès », a-t-elle indiqué à IRIN/PlusNews.

Mme Black souhaiterait que les programmes PTME soient développés de façon à prendre davantage en compte la santé maternelle à long terme. « Surveiller la santé d’une femme permet de réduire la probabilité de transmission du virus à son enfant, mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle il est important de faire attention à la santé des mères », a-t-elle expliqué.

Les résultats de l’étude viendront certainement alimenter le débat qui anime en ce moment le secteur du VIH/SIDA en Afrique du Sud, visant à déterminer s’il faut faire passer le seuil de CD4 de 200 à 350.

Le Conseil national de lutte contre le sida (SANAC) a recommandé ce changement, suite à des études récentes ayant montré que les patients qui débutaient le traitement plus tôt souffraient moins souvent de maladies liées au sida et présentaient un taux de mortalité plus faible. Cependant, le seuil ne passera à 350 que si le Conseil national de la santé, une institution chargée de conseiller le ministère de la Santé, approuve cette recommandation.

Les femmes enceintes séropositives présentent un risque de mortalité maternelle entre 1,5 et cinq fois supérieur à celui des femmes séronégatives, d’après des études citées dans le rapport de la RHRU. Il est donc particulièrement important qu’elles débutent le traitement ARV plus tôt.

Les auteurs concluent que les décès de la plupart des femmes séropositives participant à l’étude auraient pu être évités si elles avaient pu commencer la thérapie plus tôt et recevoir une prophylaxie au cotrimoxazole [antibiotique qui contribue à prévenir les infections opportunistes].

« Nous souhaitons [que le seuil de CD4 passe à] 350 pour tous », a déclaré Mme Black, « mais si ce n’est pas possible dans l’immédiat, nous serions heureux que la priorité soit donnée aux femmes enceintes et aux personnes atteintes de tuberculose ».

ks/he/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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