« Les attaquants ont ciblé des gens qui cherchaient à manger », a dit à IRIN un travailleur humanitaire local à Akobo le 3 août. « La plupart des blessés avaient des blessures par balle ou par panga [machettes] ».
A la suite de l’attaque du 2 août, a-t-il ajouté, des populations sont parties vers l’ouest de la ville d’Akobo ou en direction de la frontière éthiopienne, dans l’espoir d’y être en sécurité et de « trouver de quoi manger ».
Les travailleurs humanitaires à Juba, la capitale du Sud-Soudan, ont dit que bon nombre des victimes étaient des femmes et des enfants. Certaines dépouilles mortelles ont été incinérées le 3 août.
Goi Jooyul Yol, commissaire du comté d’Akobo, a dit le 2 août que l’attaque menée à l’aube était survenue sur les rives du fleuve Geni à Mareng, à 40 kilomètres au sud-ouest d’Akobo.
« Les victimes, principalement des femmes et des enfants, campaient dans la région depuis trois semaines à la recherche de nourriture, formant [des camps] de pêche le long du fleuve Geni, surveillés par deux douzaines de policiers et militaires pour leur protection », a-t-il dit dans un communiqué.
Environ 65 civils et 12 militaires décédés ont été enterrés près du fleuve le 3 août. « Des dizaines d’enfants et de femmes sont toujours portés manquants, on pense que la plupart ont soit été tués, soit enlevés par les assaillants », a-t-il dit.
Photo: ReliefWeb |
La dernière attaque a privé plus de 19 000 personnes Lou Nuer déplacées à Akobo d’une aide alimentaire |
Cette attaque est la dernière d’une série de heurts sanglants dans la région. Le 12 juin, des affrontements ont éclaté près de Nasir, dans l’Etat du Nil supérieur au Sud-Soudan, lorsque des hommes de la branche Jikany du groupe ethnique Nuer ont attaqué une flotille de 31 bateaux, dont 27 transportaient des céréales et autres denrées du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, vers Akobo.
L’attaque a privé d’aide alimentaire plus de 19 000 personnes Lou Nuer, déplacées à Akobo après avoir fui des combats avec les Murle en avril, affrontements qui auraient fait quelque 250 morts.
Les heurts violents entre les Lou Nuer et les Murle, de même qu’entre les Lou Nuer et les Jikani Nuer du comté de Nasir, ont diminué après l’Accord de paix global signé en 2005 pour mettre un terme à la guerre entre le Nord et le Sud-Soudan.
Les rafles de bétail ont cependant augmenté, alimentées en partie par l’approvisionnement en armes légères, les conflits fonciers et l’amenuisement des ressources, selon des sources des Nations Unies.
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