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Des inondations déplacent des milliers d’habitants au nord de Bujumbura

A view of Bujumbura, with Lake Tanganyika in the background, Bujumbura, Burundi, May 31, 2007. Activities such as human habitation and cultivation on slopes leads to increased soil erosion, which in turn lead to the filling up of Lake Tanganyika. Jane Some/IRIN
Des inondations causées par les pluies ont provoqué le déplacement de plus de 8 000 personnes, endommagé au moins 1 200 habitations, et détruit les cultures dans une commune située au nord de Bujumbura, capitale du Burundi, selon un responsable.

« Les pluies ont détruit de nombreuses maisons et un grand nombre de cultures ; d’autres sont encore inondées », a indiqué Moise Ndayisenga, administrateur de la commune de Buterere.

De nouvelles pluies sont tombées le 12 avril à Buterere – une région située à basse altitude - mais certaines zones restant inaccessibles, un état des lieux complet n’a pas encore pu être effectué pour déterminer l’ampleur du déplacement de population et des dégâts occasionnés, selon le responsable.

Le 12 avril, de nouvelles pluies torrentielles se sont abattues sur Maramvya, une zone habitée de Buterere ; elles ont provoqué le déplacement de 450 familles et détruit au moins 100 logements, a-t-il indiqué, ajoutant : « La moitié de la population de la commune de Buterere risque d’être plongée dans la misère ».

Les eaux ont atteint des zones auparavant épargnées, « et ont même coulé sur une route qui mène à l’aéroport international de Bujumbura », a-t-il expliqué.

Claude Niyonzima, un des sinistrés de Buterere, a rapporté que l’eau était montée à plus d’un mètre, inondant les habitations : « Les pluies ont attaqué les briques de terre de ma maison, qui se sont transformées en une pâte aqueuse, avant que ma maison s’effondre ».

« Les pluies ont abîmé mon vieux matelas, ma vaisselle, mes vêtements et ma farine de manioc », a raconté Sifa Nzeyimana, 36 ans, mère de trois enfants.

« ...Les pluies vont causer davantage de dégâts si on ne construit pas de canaux pour permettre à l’eau de s’écouler... »
Les déplacés dépendent de la charité pour se loger et se nourrir.

« J’ai trouvé refuge chez un ami. Je suis en bons termes avec mes voisins ; aujourd’hui, l’un d’entre eux me donne un plat, demain, un autre m’en donne un autre ; et on vit comme ça », a expliqué Mme Nzeyimana.

Sienu Ntakirutimana, une autre habitante de Buterere, a raconté qu’elle avait perdu tous ses biens, y compris le peu d’argent qu’elle avait réussi à économiser pour pouvoir nourrir ses cinq enfants ; aujourd’hui, ces derniers ne savent pas de quoi sera fait leur prochain repas.

« Parfois, nos amis ou nos voisins nous donnent un peu de nourriture, parfois, on passe la journée ou la nuit sans manger », a-t-elle expliqué.

Mme Ntakirutimana a expliqué qu’elle avait dû se séparer de certains de ses enfants, faute d’avoir pu trouver un refuge convenable pour l’ensemble de la famille : « J’ai laissé quatre de mes cinq enfants chez d’autres voisins, dont les maisons n’ont pas été détruites, bien que cela me pèse ».

Pas de système d’évacuation

D’après les habitants, la situation est aggravée par l’absence de canaux d’évacuation. « Les pluies vont causer davantage de dégâts si on ne construit pas de canaux pour permettre à l’eau de s’écouler », a expliqué Emmanuel Nsengiyumva, un autre déplacé, en écopant l’eau de sa maison.

Le Kinyankonge, un cours d’eau de la région, est sorti de son lit, comme il l’a déjà fait au cours de précédentes saisons des pluies, causant de nouvelles souffrances aux habitants ; ceux-ci ont demandé qu’un pont soit construit sur la rivière et que des fossés d’écoulement soient creusés.

Jean Marie Sabushimike, professeur de géographie à l’université du Burundi, a appelé au lancement d’un « plan urgent pour prévenir de telles catastrophes naturelles ».

A l’heure actuelle, pour prévenir les épidémies de maladies hydriques telles que le choléra ou la dysenterie, les représentants de la Croix-Rouge pulvérisent [du désinfectant] dans les villages de Buterere, où les latrines à fosse ont été détruites par les eaux de crues.

Les autorités sont également intervenues pour faire face aux inondations à Buterere : Immaculée Nahayo, ministre de la Solidarité nationale, s’est rendue auprès des déplacés pour leur distribuer de la farine de maïs, des couvertures et des ustensiles de cuisine.
Mme Nahayo a déclaré que le gouvernement distribuerait des plaques de tôle ondulée aux personnes dont les habitations ont été détruites.

bn-jb/js/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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