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Deux millions d’enfants souffrent de malnutrition

This unregistered baby born on the streets has little hope of living a normal human life. The government is currently pushing for all citizens to be issued birth certificates by 2009. Shamsuddin Ahmed/IRIN
Au Bangladesh, deux millions d’enfants âgés de six mois à cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, d’après une nouvelle enquête.

Un demi million de ces enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère, comme le révèle une enquête réalisée par le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’institut national de nutrition et de santé publique (IPHN).

Cette enquête, menée sur une période de trois mois, visait à évaluer la santé nutritionnelle de 4 175 enfants de moins de cinq ans dans 10 378 foyers.

Emaciation sévère

Des cas d’émaciation et d’émaciation sévère, qui définissent les niveaux de malnutrition, ont été rapportés. « Il s’agit un état qui nécessite une attention médicale immédiate », peut-on lire dans le rapport de l’enquête.

Selon le PAM, l’émaciation reflète « un processus récent et sévère qui conduit à une perte de poids significative, généralement associée à l’inanition et/ou la maladie ».

L’émaciation est calculée en comparant le rapport taille-poids d’un enfant avec celui d’une population de référence composée d’enfants sains et bien nourris.

Près de la moitié des enfants examinés dans le cadre de l’enquête (48,6 pour cent) ont été diagnostiqués comme présentant un retard de croissance, et 37,4 pour cent d’entre eux avaient également un poids insuffisant. L’enquête a révélé que la malnutrition qui sévit au Bangladesh est l’une des plus sévères d’Asie du Sud.

Une « urgence silencieuse »

« La situation de la malnutrition infantile dans ce pays est une urgence silencieuse », a déclaré Carel de Rooy, représentant de l’UNICEF au Bangladesh, lors de la présentation du rapport.

« La malnutrition est non seulement une cause directe de décès chez les enfants, mais également une cause sous-jacente de mortalité infantile. Elle affecte le développement de l’enfant, augmente le risque de décès des femmes pendant la grossesse / l’accouchement et contribue à la mortalité néonatale », a-t-il ajouté.

« La malnutrition a des répercussions sur la société au sens large ; elle affecte les performances scolaires, les frais médicaux et la productivité. Si rien n’est fait rapidement pour lutter contre le niveau actuel de malnutrition, il est peu probable que le Bangladesh atteigne de façon durable les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) », a averti M. de Rooy.

Severely malnourished children are repeatedly admitted for treatment at the
therapeutic nutrition centre in Leda, the site for undocumented Rohingyas
Photo: Jaspreet Kindra/IRIN
Des enfants sévèrement malnutris sont admis au centre de nutrition thérapeutique de Leda, dans le sud-est du Bangladesh, pour y être traités (photo d'archives)
Insécurité alimentaire


Par ailleurs, l’enquête a révélé qu’un foyer sur quatre souffre d’insécurité alimentaire, définie par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) comme un accès physique, social ou économique inadéquat à des aliments nutritifs sûrs et suffisants pour mener une vie active et saine.

La première finalité de l’enquête était d’évaluer l’impact de la flambée des prix alimentaires sur la santé nutritionnelle globale de la population en 2008.

L’enquête révèle que de 2005 à 2008, le revenu des foyers a chuté de 12 pour cent, alors que les dépenses alimentaires ont augmenté de 10 pour cent.

Suite à la montée en flèche des prix des biens de consommation courante, notamment les denrées alimentaires et l’essence, 7,5 millions de personnes supplémentaires sont venues grossir les rangs de ceux qui consomment moins de 2 100 calories par jour, l’apport minimal recommandé par le PAM, portant le total à 65 millions – ou 45 pour cent de la population totale.

La situation est tellement grave que d’après John Aylieff, représentant national du PAM au Bangladesh, « même la chute récente des prix alimentaires pourrait ne pas suffire pour résoudre cette crise, car les personnes défavorisées paient le lourd tribut de la crise financière mondiale actuelle ».

« La pression financière croissante exercée sur la population défavorisée a considérablement limité la diversité et la fréquence des rations alimentaires – qui ont été identifiées comme des facteurs clés de malnutrition infantile, dans la mesure où la consommation d’aliments appartenant à quatre groupes alimentaires minimum par jour est essentielle pour la nutrition des enfants », a indiqué M. Aylieff.

Les quatre principaux groupes d’aliments sont les produits carnés, les fruits et légumes, les produits laitiers et les céréales.

Au cours de ces derniers mois, les prix, et notamment ceux du riz, du blé et du poisson, aliments de base des Bangladais, ont été revus à la baisse.

Des soins insuffisants

D’après l’enquête, le manque de formation adéquate à la puériculture est l’un des principaux facteurs de malnutrition au Bangladesh.

Seule la moitié des mères interrogées étaient conscientes de l’importance de l’allaitement exclusif des nourrissons au cours des six premiers mois, tel que recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le PAM reconnaît la privation alimentaire chronique des personnes socialement vulnérables, les catastrophes naturelles, l’insuffisance des services sanitaires dont bénéficient les personnes défavorisées et les pratiques d’hygiène comme les facteurs les plus alarmants pour la sécurité alimentaire, autant de facteurs prévalant au Bangladesh.

as/ds/mw/db/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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