Une déclaration a été faite à IRIN, en ce sens, au cours d’un entretien téléphonique avec Qari Yusuf Ahmadi, porte-parole principal des insurgés, depuis un lieu non-identifié.
« Nous ne sommes pas opposés à la vaccination contre la polio et nous n’avons pas empêché les vaccinateurs d’accéder aux zones sous notre autorité », a affirmé M. Ahmadi, ajoutant que le gouvernement et les forces étrangères ne devraient pas essayer de se servir des campagnes d’immunisation pour leurs propres intérêts militaires et politiques.
« Les vaccinateurs doivent nous consulter avant de lancer la procédure », a-t-il indiqué.
De tels propos peuvent sembler difficiles à croire, les Talibans ayant été accusés à maintes reprises, au fil des ans, de mener des attaques systématiques contre les centres de santé, la communauté humanitaire et le reste de la population civile.
Abdullah Fahim, porte-parole du ministère de la Santé (MS), semblait néanmoins reconnaître la véracité de cette déclaration des Talibans : « Nous n’avons reçu aucune information selon laquelle les Talibans auraient fait obstacle aux [campagnes] d’immunisation contre la polio ».
L’insécurité, due en bonne partie aux violences liées à l’insurrection, entrave la prestation de l’aide, les activités sanitaires et les efforts d’immunisation dans de vastes régions du pays, d’après les Nations Unies.
En effet, selon les Nations Unies et le MS, quelque 200 000 enfants, principalement dans les provinces instables du sud du pays, n’ont pas pu bénéficier des vaccinations contre la polio.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une bonne partie du territoire afghan est à l’abri de la polio depuis deux ou trois ans, à l’exception du sud touché par le conflit, où quatre cas de polio ont été signalés jusqu’ici, en 2009. Environ 31 cas avaient été recensés en 2008, et 17 en 2007.
Sept millions de vaccinés
Soutenu par les agences des Nations Unies, le MS a lancé une campagne nationale de lutte contre la polio les 15-17 mars, immunisant environ sept millions d’enfants de moins de cinq ans.
A Kandahar, Helmand, Zabul et Uruzgan, quatre provinces du sud du pays, plus de 150 000 enfants n’ont toutefois pas reçu toutes leurs doses de vaccin OPV3 en raison des restrictions d’accès, selon M. Fahim.
L’insécurité qui prévaut le long de la frontière perméable entre l’Afghanistan et le Pakistan, où 118 cas de polio ont été confirmés en 2008, et les mouvements de population à grande échelle entre les deux pays ont également compliqué les efforts déployés pour tenter d’éliminer le virus, endémique en Afghanistan, au Pakistan, en Inde et au Nigeria, selon l’OMS.
ad/ar/cb/nh/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions