M. Hien a expliqué à IRIN que les rapatriés, originaires du Burkina Faso, de Côte d'Ivoire, de Guinée et du Sénégal, a-t-il précisé, étaient arrivés dans la ville de Nadiago, au Burkina Faso (près de la frontière béninoise) à cinq heures du matin, le 30 janvier.
« On les a débarqués sans papiers, ni bagages. Leur expulsion est regrettable », a estimé M. Hien.
Selon le gouverneur, les migrants ont déclaré avoir été expulsés de Guinée équatoriale vers Cotonou, capitale économique du Bénin, avant d’être envoyés en camion au Burkina Faso.
Toujours selon le gouverneur, les rapatriés, tous des hommes, ont déclaré avoir été forcés de quitter la Guinée équatoriale, pays riche en pétrole.
Un des 30 premiers producteurs de pétrole du monde, d’après son gouvernement, l’île est une destination de plus en plus prisée par les migrants en quête d’un emploi.
A Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, un commissaire de la police aéroportuaire a déclaré à IRIN, sous couvert de l’anonymat, qu’il n’avait pas connaissance d’une expulsion récente de migrants.
Mais pour M. Hien, les migrants rapatriés récemment en sont une preuve plus que suffisante. « Il est tout à fait déplorable que nous les ayons découvert [dans ces conditions] à la frontière », s’est-il indigné.
M. Hien a expliqué à IRIN que les autorités publiques faisaient le nécessaire pour que 21 aspirants migrants, qui se sont déclarés burkinabés, puissent retourner chez eux ; pour les autres, les autorités prennent contact, actuellement, avec les ambassades concernées.
Parmi les accords internationaux visant à empêcher les expulsions massives figurent la Convention européenne de 1950 pour la protection des droits de l’Homme et des libertés, et la Convention des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles (1990).
Mais les gouvernements d’Afrique subsaharienne et les organismes internationaux de défense du droit des migrants continuent de signaler des cas d’expulsions massives par les forces de sécurité, à la fois en Europe et en Afrique.
Programme de travail
Quelque 4 000 ressortissants burkinabés travaillent à Bata et Malabo, les deux plus grandes villes de Guinée équatoriale, selon le ministère burkinabé des Affaires étrangères.
Le président Blaise Compaoré est allé rencontrer Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale en novembre dernier, pour débattre d’un programme de visas de travail temporaires pour les ressortissants burkinabés, selon le gouvernement du Burkina Faso.
« Cette expulsion ne compromet en rien le processus de cheminement vers un accord pour la migration légale entre le Burkina Faso et la Guinée équatoriale », a assuré Sibiri Michel Ouedraogo, inspecteur au ministère des Affaires étrangères.
Le Burkina Faso ouvrira bientôt un consulat à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, a-t-il ajouté. « Le plus gros problème, c’est que l’ambassade [du Burkina Faso] à Abuja [au Nigeria], qui couvre la Guinée équatoriale, ne peut pas s’occuper de tous ceux qui souhaitent immigrer [en Guinée équatoriale] ».
Les Nations Unies ont classé le Burkina Faso parmi les pays d’émigration : le nombre de migrants qui quittent le pays chaque année est supérieur au nombre de migrants qui y arrivent.
A l’heure actuelle, plus de 11 000 ressortissants burkinabés vivent au Gabon et quatre millions en Côte d’Ivoire, selon le ministère des Affaires étrangères.
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