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Des milliers d’habitants fuient la crise alimentaire dans le nord

[Burundi] Burundi women and children waiting for a food distribution outside the Bugabira administrator's office in the drought stricken Kirundo province. [Date picture taken: February 2006] Jocelyne Sambira/IRIN
Women and children waiting for food during a past distribution in Kirundo Province
La crise alimentaire qui menace la province de Kirundo (nord) a incité plus de 1 000 familles à fuir vers les pays voisins en quête de nourriture, selon les autorités.

Juvenal Muvunyi, gouverneur de Kirundo, a déclaré à IRIN le 15 janvier que 1 375 familles avaient fui vers la Tanzanie ou le Rwanda voisins en quête de vivres. « À Busoni, 307 familles ont quitté Gatare, 167 ont fui dans la zone de Gisenyi, 15 à Nyagisozi, trois à Murore et 17 sont parties à Mukerwa », a expliqué M. Muvunyi.

Parmi les communes de Kirundo qui ont été touchées par la crise alimentaire, on compte également Bugabira, où 340 familles ont été recensées et dans une moindre mesure Gitobe, qui en compte 276, ainsi que la commune de Kirundo (250). La province de Kirundo, autrefois considérée comme le grenier du Burundi, est confrontée à des pénuries alimentaires récurrentes en raison de faibles précipitations.

« Le problème découle de la consistance du sol. Si la pluie ne tombe pas pendant à peine deux semaines, le sol devient complètement sec et la récolte est perdue », a expliqué M. Muvunyi.

Selon Pierre Sinzobatohana, directeur général responsable de la mobilisation pour l’autonomie et de la popularisation de l’agriculture au ministère de l’Agriculture et du bétail, les premières pluies n’ont commencé à tomber que le 12 décembre à Busoni, à Bugabira et dans d’autres régions de la commune de Kirundo ; or, la saison des pluies doit normalement débuter en septembre.

« Avisé de la crise alimentaire qui touche la région de Bugesera, notamment Kirundo, le Programme alimentaire mondial [PAM] a dépêché une mission sur place la semaine dernière pour mener la première évaluation d’urgence des besoins alimentaires à Kirundo », a indiqué Rickie-Nelly Ndagano, chargée de communication publique au PAM, à Bujumbura.

« Une première aide d’urgence sera distribuée dans le courant de la semaine prochaine à un groupe ciblé de 16 400 ménages, soit environ 90 000 personnes », a-t-elle ajouté.

Une autre mission conjointe composée de représentants du PAM, du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) se trouve à Kirundo pour concevoir une intervention à court et à long termes face à la crise alimentaire récurrente qui déstabilise la région.

Les représentants des autorités de la province prévoient également de distribuer des fèves et de la farine de maïs, fournies par le gouvernement. En attendant, M. Muvunyi a appelé la population à rester sur place, la situation n’étant pas aussi alarmante qu’en 2003.

« Tous les partenaires du ministère de l’Agriculture devraient encourager les habitants de Kirundo à commencer à creuser et à se préparer pour la prochaine période des semailles », a recommandé M. Sinzobatohana.

Pénuries dans l’est

Des pénuries alimentaires ont également été signalées dans la province de Ruyigi (est), et les médias locaux ont annoncé que quelque 8 000 habitants avaient fui vers la Tanzanie en quête de nourriture.

Les représentants des autorités locales ont néanmoins minimisé la crise alimentaire, affirmant que seules quelques dizaines d’habitants quittaient la province pour chercher du travail en Tanzanie.

Pontien Hatungimana, représentant des autorités publiques de Ruyigi, a toutefois admis qu’en raison des faibles précipitations enregistrées dans certaines régions et des fortes pluies observées dans d’autres, la production avait été peu abondante.

Selon M. Hatungimana, 34 pour cent de la population de la commune de Kinyinya, qui compte quelque 12 000 ménages, a été touchée par la crise alimentaire.

« Les cultures de fèves et de maïs ont été entièrement détruites », a-t-il indiqué, en soulignant néanmoins qu’il ne fallait pas baisser les bras à l’approche de la prochaine récolte d’arachides et de maïs.

M. Hatungimana a appelé les organisations humanitaires à fournir des semences à la population de Ruyigi, afin qu’elle puisse se préparer à la prochaine période des semailles.

jb/mw/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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