« Environ 300 pilleurs venus du Pokot Nord [une région voisine] ont pris d’assaut la région, la veille du 1er décembre », a rapporté George Ayonga, commissaire de la région du Turkana Central.
Lorengippi se situe à quelque 200 kilomètres de la ville principale de Lodwar. « Deux hommes, quatre femmes et deux enfants ont été tués », a indiqué M. Ayonga.
Cinq autres personnes ont été grièvement blessées, selon la Société de la Croix-Rouge kenyane (SCRK). « Leur intention [aux pilleurs] était de voler et de tuer », a-t-il expliqué, les 300 pilleurs ayant également ciblé les femmes et les enfants au cours de la rafle.
Quatre des pilleurs ont été tués par des habitants de la région, qui ont riposté à cette attaque, bien coordonnée, selon M. Ayonga.
« Bien que nous menions de nombreuses activités de sensibilisation à la paix et à la réconciliation, cela ne semble pas porter ses fruits », a-t-il déploré.
Les vols de bétail et les contre-attaques sont monnaie courante dans cette région essentiellement peuplée d’éleveurs, surtout entre les Turkana et l’ethnie voisine des Pokot, et les attaques sont d’autant plus fréquentes pendant les vacances scolaires. La libre circulation des armes à feu n’a fait qu’ajouter à l’insécurité qui règne dans la région.
D’après M. Ayonga, la plupart des individus impliqués dans la rafle étaient des jeunes. « Environ 200 personnes ont été déplacées hors du Manyatta [un kraal] à Lorengippi », a indiqué à IRIN Titus Mung’ou, directeur de communication par intérim de la SCRK.
Selon les estimations, quelque 2 000 têtes de bétail (des chameaux, des ânes, des moutons, des chèvres et des bovins) ont été volées au cours de l’attaque ; les habitants ont également perdu des biens et des vivres. La plupart comptent sur les rations alimentaires que leur distribue l’Etat.
Selon M. Mung’ou, les populations touchées, qui souffrent déjà des conséquences d’une sécheresse prolongée, ont besoin de recevoir d’urgence des produits alimentaires et non-alimentaires, et notamment d’être temporairement hébergées. Selon des études récentes, certaines régions du Turkana Central affichent des taux de malnutrition aiguë globale de pas moins de 22,5 pour cent.
« Il faudrait assurer la sécurité des populations pour leur permettre de retourner dans leur manyatta », a-t-il noté.
Des forces de sécurité ont été déployées dans une autre zone de la région pour décourager de nouvelles attaques. Le 2 décembre, le climat était encore tendu dans la région, où les corps sans vie des victimes gisaient encore au même endroit, selon la SCRK.
Selon la tradition, les Turkana de la région n’enterrent pas leurs morts. L’inhumation des victimes est organisée avec l’aide de la SCRK et du personnel religieux.
aw/mw/nh/ail
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions