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Débordés et mal protégés

Chuma Ludidi receives a dose of a trial HIV vaccine from nurse, Thalefo Moyo at the Aurum Institute's Klerksdorp clinic. Kristy Siegfried/PlusNews
Tandis que les travailleurs de la santé en Afrique subsaharienne luttent pour gérer les surcharges de travail induites par le VIH/SIDA, une nouvelle étude vient rappeler que leurs besoins ont été largement négligés jusqu’à maintenant.

Les hôpitaux ne parviennent pas à protéger leur personnel des infections VIH et tuberculose (TB), et les travailleurs sanitaires manquent souvent d’un accès adapté à des services VIH/SIDA, selon une étude réalisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Kenya, Malawi, Zimbabwe, Mozambique et Ethiopie.

Cette étude, publiée le 3 décembre dans le cadre de la 15ème Conférence internationale sur le sida et les infections sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA) à Dakar, au Sénégal, a noté qu’en dépit du risque extrêmement élevé de contracter la TB dans les structures sanitaires, les mesures destinées à protéger les personnels étaient largement insuffisantes.

Mark Wheeler, consultant en politiques de santé, qui a présenté les résultats de l’étude, a révélé aux délégués que le risque d’être infecté par la tuberculose était 20 fois plus élevé pour les travailleurs de la santé que pour la population générale.

Le risque est même encore plus grand pour les personnels travaillant dans les unités TB : ils sont 80 fois plus exposés au risque. « Pourtant, les employeurs ne reconnaissent pas [ce risque] et ne fournissent pas de protection appropriée », a dit M. Wheeler.

Des mesures élémentaires de lutte contre la TB, comme fournir des mouchoirs aux patients tuberculeux pour couvrir leur bouche lorsqu’ils toussent ou construire des unités TB séparées des autres, ne sont pas mises en œuvres, bien que l’efficacité de ces interventions soit pourtant largement reconnue.

Le risque d’être infecté au VIH sur le lieu de travail peut être faible, mais l’étude a découvert que « la peur que cela arrive est répandue et très réelle » parmi les travailleurs de la santé, selon M. Wheeler.

Près de 70 pour cent des personnels ont dit qu’ils étaient mal protégés contre le VIH sur leur lieu de travail, dans la mesure où ils manquaient de gants, de savon, d’eau et de conteneurs adaptés pour stocker les seringues usagées.

Les piqûres de seringue accidentelles sont « extrêmement fréquentes » dans les pays en développement, mais entraînent un risque assez faible d’infection au VIH. Dans les faits, la transmission du VIH dans l’exercice de la profession compte pour 2,5 à quatre pour cent des infections au VIH parmi les travailleurs de la santé.

L’étude a noté que lorsque les personnels étaient exposés au virus sur leur lieu de travail, très peu d’entre eux choisissaient d’utiliser la prophylaxie post-exposition (PEP) comme mesure de prévention, parce qu’ils comprenaient souvent mal comment la PEP marchait et pensaient que s’ils l’utilisaient, ils seraient obligés de faire un test VIH.

Moins de 40 pour cent des quelque 1 000 travailleurs de la santé ayant participé à l’enquête étaient au courant des politiques destinées à les protéger de l’infection et de la discrimination sur le lieu de travail, a noté M. Wheeler.

Le docteur Yohannes Chanyalew, de l’Organisation internationale du travail (OIT), a dit aux délégués que les politiques pour les travailleurs de la santé sur le lieu de travail ne pouvaient plus rester « enfermées dans un tiroir », et a exhorté les employeurs à informer leurs personnels de leurs droits à se protéger du VIH.

M. Wheeler a reconnu qu’il y avait peu d’informations sur les niveaux d’infection au VIH parmi les travailleurs de la santé, mais qu’il était généralement admis que ces degrés d’infection étaient plus ou moins équivalents à ceux de la population générale.

Mwansa Nkowane, un responsable de l’OMS, a prévenu que le VIH et la TB figuraient parmi les principales causes de décès des travailleurs sanitaires, et a estimé qu’il était urgent de prendre des mesures pour leur fournir des services VIH/SIDA adaptés.

D’après Mme Nkowane, 17 pour cent des décès de travailleurs de la santé entre 1999 et 2005 au Botswana étaient liés au VIH. « Si aucune action n’est entreprise, cela pourrait atteindre 40 pour cent en 2010 », a-t-elle dit.

La peur de la discrimination liée au VIH a empêché de nombreux travailleurs de la santé d’aller se faire dépister au VIH ; bon nombre d’entre eux ne veulent pas être dépistés par des collègues. M. Wheeler a noté que le manque de confiance entre la direction et les personnels étant souvent élevé, la méthode choisie par les travailleurs était souvent de se dépister eux-mêmes.

Les taux d’accès aux ARV sont plus encourageants : 72 pour cent des travailleurs sanitaires considèrent que l’accès à ces traitements est facile, et les personnels sont plus disposés à prendre leur traitement dans leur propre centre sanitaire, bien que plusieurs d’entre eux aient souligné le besoin de mettre en place des consultations spéciales pour les employés.

kn/ks/he/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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