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Appel au rétablissement de la paix à Mindanao

Les agences des Nations Unies ont appelé au rétablissement de la paix dans le sud des Philippines, où les affrontements entre les forces du gouvernement et les rebelles séparatistes musulmans se sont intensifiés au cours des deux dernières semaines, faisant plus de 270 000 déplacés.

Dans un communiqué, le Comité permanent interorganisations (IASC) des Nations Unies a déclaré que la vie des populations civiles était menacée par les affrontements entre l’armée et le Front moro de libération islamique (MILF), qui attaque les communautés civiles de Mindanao, une île du sud des Philippines, et tente d’en prendre le contrôle.

« C’est avec une grande inquiétude que nous assistons aujourd’hui à la dégradation de la situation humanitaire dans plusieurs régions de Mindanao, conséquence de l’intensification récente du conflit », a déclaré l’IASC, le 22 août. « De nombreux civils ont trouvé la mort et bien d’autres sont en danger ».

« Les organisations membres de l’IASC, qui se réunissent pour coordonner les opérations de secours au nom de la communauté internationale en période de crise, appellent au calme et à la protection de tous les civils », a indiqué le Comité.

L’IASC est composé d’agences des Nations Unies, et notamment du Programme alimentaire mondial (PAM), du Programme des Nations Unies pour le développement, de l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ainsi que de certaines organisations non-gouvernementales (ONG).

Les unités rebelles du MILF, sous l’autorité des Commandants Umbra Kato et Bravo -deux irréductibles ayant rejeté à plusieurs reprises les pourparlers de paix avec le gouvernement- ont lancé de nombreuses attaques et pris le contrôle de nombreuses villes au cours des trois dernières semaines.

Selon les leaders du MILF, qui cherchent à prendre leurs distances avec ces attaques, celles-ci n’auraient pas été autorisées. La présidente Gloria Arroyo les a néanmoins qualifiées de fourbes, et les considère comme une violation manifeste de l’accord de cessez-le-feu signé en 2003.

Plus de 270 000 déplacés

Dans son dernier rapport, daté du 25 août, le Conseil national de coordination des catastrophes a indiqué que le nombre de déplacés internes s’élevait désormais à 272 867.

Si les autorités ont réussi à reprendre le contrôle des villes touchées et à repousser les rebelles, la plupart des déplacés ne veulent pas retourner chez eux, de peur d’être pris entre deux feux si les affrontements reprenaient.


Photo: Jason Gutierrez/IRIN
Rebelles du MILF dans la province Lanao del Norte, sur l'île de Mindanao
Le PAM distribue à l’heure actuelle plus de 650 000 tonnes de riz dans les régions touchées, et prévoit des distributions supplémentaires. La Croix-Rouge et l’UNICEF acheminent de l’eau et du matériel d’assainissement, mais il n’y a pas encore assez de toilettes portables pour couvrir les besoins [des déplacés], selon les autorités sanitaires.

Gilbert Teodoro, secrétaire de la Défense, a déclaré que les soldats du gouvernement cernaient progressivement les rebelles, mais il a recommandé aux populations de se préparer pour une bataille de longue haleine.

« Ils (les civils) peuvent rentrer chez eux en toute sécurité, à présent, mais nous comprenons le traumatisme dont ils souffrent », a déclaré M. Teodoro à la presse. « Nos soldats et nos forces de police font de leur mieux –plus que ce qu’on attend d’eux- pour mettre fin à cette situation le plus rapidement possible, mais il serait malhonnête de ma part de dire que ce sera bientôt terminé ».

Contre la création de nouvelles milices

Entre-temps, l’association internationale de défense des droits humains Amnesty International, a déconseillé au gouvernement de créer des milices civiles supplémentaires pour soutenir son offensive, menée contre les rebelles dans le sud.

Le 23 août, Sam Zarifi, directeur d’Amnesty pour l’Asie-Pacifique, a averti, dans un communiqué, que le déploiement de milices supplémentaires risquait de « déclencher une série de représailles », qui pourraient mettre d’autant plus en danger la vie des populations civiles.

M. Zarifi a déclaré que les deux parties prenantes au conflit devraient mettre un frein à leurs opérations et s’assurer que les populations civiles ne soient pas touchées.

Cet avertissement intervient à la suite de l’annonce, par le ministère de l’Intérieur, le 20 août, de l’envoi d’une cargaison secrète de fusils, qui permettra à des groupes de civils de s’armer pour contribuer à traquer les combattants du MILF.

jg/bj/cb/nh/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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