Le bilan officiel des victimes du cyclone dévastateur qui s’est abattu sur le Myanmar ce week-end s’est considérablement alourdi, puisqu’il s’élève désormais à plus de 15 000 morts, et des milliers de personnes seraient également portées disparues, à l’heure où les autorités militaires et les organisations humanitaires se débattent pour porter secours aux victimes de Nargis.
Des centaines de milliers de personnes seraient sans abri, sans vivres et sans eau potable, et les systèmes d’assainissement des cinq régions déclarées sinistrées se sont effondrés.
L’évaluation de l’ampleur totale des dégâts causés par le cyclone tropical Nargis, dont les vents, soufflant jusqu’à 190 kilomètres/heure, ont ravagé le Myanmar le 3 mai, a été laborieuse, les communications ayant été coupées et les routes, bloquées par la tempête.
Les équipes d’évaluation des Nations Unies, composées de membres birmans du personnel onusien, qui ne sont pas sujets aux restrictions de déplacement applicables aux travailleurs humanitaires étrangers, ont néanmoins commencé hier à se rendre dans les différentes régions touchées, pour mesurer les besoins humanitaires sur le terrain.
« Il faudra compter quelques jours pour dresser un bilan global », a expliqué Richard Horsey, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). « Les déplacements sont très difficiles. Ce n’est pas la bureaucratie qui fait obstacle aux déplacements, mais les arbres qui s’abattent sur les routes ».
Les équipes du Comité international de la Croix-Rouge ont lancé hier les premières distributions de matériel de secours à un certain nombre de victimes à partir des réserves à leur disposition à Yangon (autrefois connue sous le nom de Rangoon) et ailleurs au Myanmar (ancienne Birmanie), mais selon M. Horsey, il en faudra bien davantage compte tenu de l’ampleur de la catastrophe, et du nombre des victimes.
Boire de l’eau contaminée
Des centaines de milliers de personnes, aujourd’hui sans abri depuis que la tempête a rasé leurs cases fragiles de bambou et de chaume, doivent être hébergées et approvisionnées en eau potable d’urgence, les inondations ayant contaminé les réserves d’eau potable locales, a ajouté M. Horsey.
La région rizicole de l’Irrawaddy, où le cyclone a touché terre, serait la plus gravement touchée.
Les autorités du Myanmar ont discrètement déposé des demandes officielles auprès des Nations Unies et des gouvernements étrangers afin que ceux-ci l’aident à faire face à cette catastrophe humanitaire. Les responsables des Nations Unies et le gouvernement sont d’ailleurs en train d’envisager ensemble le meilleur moyen de porter secours aux populations, a indiqué M. Horsey.
Il s’agit notamment de déterminer comment acheminer de grandes quantités de matériels de secours, tels que des bâches ou des comprimés de purification de l’eau, sans être retardés par les procédures douanières, et de permettre l’obtention rapide de visas afin que les employés internationaux des Nations Unies puissent participer aux opérations de secours.
« Ils semblent ouverts à l’aide internationale », a poursuivi M. Horsey. « Des discussions ont lieu à New York et sur le terrain ; elles portent sur les besoins, sur ce que les Nations Unies peuvent apporter, et sur la manière d’acheminer cette aide jusqu’aux populations ».
À Yangon, première ville du Myanmar, les habitants luttent encore pour s’en sortir sans électricité, le réseau n’ayant pas été rétabli. Le 5 mai, les citadins faisaient la queue pour obtenir des bougies, de l’eau potable et du carburant, mais les réserves s’épuisent, et selon les commentaires qu’ils ont livrés aux journalistes birmans, les prix des denrées montent en flèche, en raison des craintes suscitées par l’imminence de pénuries.
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