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Près de 450 millions de dollars de médicaments pour soigner les maladies « négligées »

Plusieurs firmes pharmaceutiques se sont engagées à fournir au Burkina Faso des lots de médicaments d’une valeur de quelque 450 millions de dollars américains pour lutter contre certaines maladies « négligées », responsables de la cécité ou d’autres formes d’infirmité chez des millions de personnes dans le pays, a révélé le ministre de la Santé.

Près de 4 000 travailleurs de la santé sont actuellement déployés à travers le pays pour assurer la distribution prochaine de ces médicaments et mener des opérations de sensibilisation et de prévention contre ces maladies, ont affirmé les responsables de la santé.

Ce programme national vise cinq des maladies que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) appelle des « maladies tropicales négligées » ou MTN : la filariose lymphatique, l’onchocercose, la schistosomiase, le trachome et les vers intestinaux.

S’il est vrai qu’au fil des années, le Burkina Faso a mené divers programmes visant à traiter certaines de ces maladies, le nouveau programme adopte une approche intégrée permettant de prendre en charge plusieurs de ces pathologies à la fois.

« Cette approche vise à coordonner notre lutte contre ces maladies négligées afin d’assurer que nos interventions soient plus efficaces, plus performantes, plus fiables et plus pérennes », a expliqué Alain Yoda, ministre de la Santé, devant la presse et les chefs de communauté à l’occasion du lancement du programme, le 8 janvier, à Diapaga, 400 kilomètres à l’est de Ouagadougou, la capitale.

« Le Burkina Faso et certains pays en voie de développement souffrent plus que d’autres de ces maladies, causes de décès, d’infirmités et d’autres souffrances pour la population », a-t-il affirmé. « Les médicaments existent, mais ils ne sont pas à la portée des malades ».

Un des médicaments de la firme Pfizer utilisés dans le traitement du trachome – deuxième cause de cécité au Burkina Faso après la cataracte – coûte environ 26 000 francs CFA (58 dollars) la dose, a confié à IRIN Seydou Touré, responsable national du programme MTN.

Pays enclavé, le Burkina Faso se trouve à la lisière sud du désert du Sahara et fait partie des pays les plus pauvres de la planète. Dans le dernier indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), il est classé 176e pays sur 177.

Selon l’OMS, bon nombre de MTN sévissent dans les zones où les systèmes d’assainissement sont inadéquats, l’eau insalubre et l’accès aux soins de santé de base limité. D’après les statistiques du gouvernement, seuls 10 pour cent environ des 13,7 millions d’habitants que compte le pays ont accès à un système d’assainissement adéquat.

Pour l’OMS, les MTN sont un « symptôme de la pauvreté et du dénuement », car elles sévissent au sein des communautés les plus pauvres et les plus marginalisées.

Si on les qualifie de maladies « oubliées », c’est parce qu’elles sont souvent moins visibles et qu’on ne leur accorde qu’une faible priorité par rapport à d’autres pathologies à fort taux de mortalité, alors qu’elles provoquent généralement des douleurs chroniques sévères et des infirmités permanentes, selon l’OMS.

La schistosomiase urinaire est une maladie parasitaire qui peut entraîner des lésions de la vessie et des reins. Selon le ministère de la Santé, elle touche environ trois millions de personnes au Burkina Faso, soit près de 25 pour cent de la population.

L’Agence américaine pour le développement international (USAID) soutient le programme MTN du Burkina Faso grâce aux dons de médicaments offerts par les firmes pharmaceutiques Pfizer, Merck et GlaxoSmithKline, certains de ces dons s’inscrivant dans le cadre du programme de donation Mectizan, de l’initiative de lutte contre la schistosomiase et de l’initiative internationale de lutte contre le trachome.

La contribution financière du gouvernement burkinabé à ce programme est de 200 millions de francs CFA (450 000 de dollars) – environ le tiers des coûts de fonctionnement.

La plupart des lots de médicaments offerts sont déjà arrivés dans le pays, selon M. Touré, le responsable pays du programme MTN. Au cours de la première phase du programme, qui durera jusqu’au début du mois de février, les travailleurs de la santé vont soigner environ 11 millions de personnes âgées de cinq ans et plus, atteintes de filariose lymphatique, d’onchocercose ou de vers intestinaux.

Pendant la deuxième phase, de février à la mi-mars, quelque 2,5 millions de personnes souffrant de trachome seront soignées. Enfin, pendant la troisième et dernière phase du programme, de mi-mars à fin mars, les travailleurs de la santé distribueront des médicaments à 6,6 millions de personnes atteintes de schistosomiase, a dit M. Yoda, le ministre burkinabè de la Santé.

En 2007, le gouvernement burkinabè et les bailleurs de fonds avaient lancé un projet pilote dans trois districts, en prévision du programme, a indiqué M. Touré.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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