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L’explosion de débris de munitions tue deux enfants

Deux enfants ont été tués et un troisième a été grièvement blessé le 12 juin à Maputo, la capitale mozambicaine, après avoir accidentellement mis le feu à un engin non explosé.

Plus de deux mois après l’explosion d’un dépôt militaire de munitions, ce nouvel accident fait craindre que de nombreux engins non explosés soient encore disséminés dans la ville.

Le 22 mars, l’explosion du dépôt de munitions de Malhazine, à 10 kilomètres du centre-ville, avait disséminé plus de 4 000 pièces d’artillerie dans 14 quartiers populaires de la ville. Cette explosion avait fait plus de 100 morts et 500 blessés et avait détruit des dizaines de maisons.

Les trois enfants –un de 11 ans et deux jumeaux de 13 ans – vivaient à Magoanine, à environ un kilomètre du dépôt de munitions, un des quartiers les plus durement touchés par les explosions de mars dernier. Selon le quotidien d’Etat Notícias, c’est le feu que les enfants ont allumé au-dessus de la bombe enfouie dans le sol qui a provoqué l’explosion.

L’accident du 12 juin s’est produit après que le ministre mozambicain de la Défense a annoncé que le quartier avait été débarrassé des restes de munitions de la précédente explosion, une opération qui, de l’avis de bon nombre d’observateurs, a parfois été bâclée.

Une opération de déminage bâclée ?

« L’opération à laquelle nous avons assistée était assez impressionnante », a expliqué Gilles Delecourt, directeur pays de Handicap International, une organisation non gouvernementale (ONG) spécialisée dans le déminage au Mozambique et qui a participé à la localisation des restes de munitions au cours des semaines qui ont suivi les explosions.

La méthode employée par l’armée, qui consistait à faire charger par des groupes de soldats des roquettes potentiellement explosives dans des camions à fond plat, n’était pas réglementaire, a indiqué M. Delencourt, mais « il s’agissait d’une situation d’urgence », a-t-il ajouté.

Certains observateurs ont été surpris qu’aucun n’accident ne se soit produit pendant les opérations de ramassage des restes de munitions et ont fait remarquer que, dans la précipitation, certains munitions non explosées étaient probablement passées inaperçues.

Selon l’hebdomadaire indépendant Zambeze, plusieurs explosions se seraient produites au cours des derniers mois, mais elles n’auraient fait aucune victime. Les équipes de déminage de l’armée étaient à nouveau à pied d’œuvre après l’accident du 12 juin.

Pour Dan Bridges, directeur pays de HALO Trust, une ONG britannique de déminage, « il sera difficile de déminer totalement le quartier sans un déplacement massif de la population et sans scruter chaque centimètre carré de terrain ».

Il est important que les autorités gardent le contact avec les habitants du quartier, a-t-il ajouté.

« Vous ne pouvez rechercher et traiter que les munitions qui sont répertoriées. Il faut donc une bonne cellule de renseignements, connue de la population, et une unité d’intervention d’urgence capable d’intervenir et de neutraliser ces munitions », a dit M. Bridges.

Au cours des semaines qui ont suivi les explosions de mars, une vaste campagne d’information a été menée auprès des habitants pour les inciter à signaler à l’armée toute présence de munitions sur leur propriété, et pour leur interdire de les manipuler eux-mêmes. Cependant, certains habitants se sont plaints qu’après les premières semaines, leurs appels sont restés sans réponse.

Des arsenaux vieillissants

L’accident de Malhazine révèle à l’attention de la communauté internationale l’incapacité du pays à neutraliser ou à se débarrasser des centaines de tonnes d’arsenaux militaires vieillissants hérités des 17 années de guerre civile au Mozambique, un conflit qui a pris fin en 1992.

Selon une source militaire, ces arsenaux devraient être transférés vers des zones isolées, ou détruits avec toutes les précautions d’usage, avant la fin de cette année.

Pour les autorités gouvernementales, les explosions du mois de mars sont dues aux fortes chaleurs. Avant cet accident, au moins 18 personnes ont trouvé la mort depuis 1985 suite à l’explosion de dépôts de munitions à Maputo et Beira, la deuxième ville du pays.

En décembre 2006, cinq personnes ont été tuées à Beira par une munition non explosée qui se trouvait enfouie dans le sol depuis l’explosion en 2003 du dépôt local de munitions.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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