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« Notre mère nous a vendus pour 60 dollars »

Adjoa Nyenyanu avait sept ans lorsque sa mère l’a vendue, avec ses trois jeunes frères et sœurs, à environ 60 dollars, pour qu’ils travaillent avec des étrangers dans des villages de pêcheurs situés le long du lac Volta, au Ghana.

« Ma mère m’a appelée un soir pour me dire qu’elle voulait m’inscrire à l’école mais qu’elle n’avait pas les moyens de me payer les frais de scolarité », s’est souvenue Adjoa. « Elle m’avait dit qu’une de ses amies, très riche, viendrait nous chercher le lendemain matin, et elle avait promis que la dame nous inscrirait à l’école si j’acceptais de la suivre ».

Pendant les cinq années qui ont suivi, Adjoa a passé ses journées à plonger dans le lac Volta pour relever des filets de pêche. Adjoa et ses jeunes frères et sœurs n’avaient droit qu’à un repas par jour.

Abena Nyenyanu, la mère d’Adjoa, a affirmé qu’elle avait reçu 600 000 cedis (64 dollars) pour laisser partir ses quatre enfants, mais qu’elle devait recevoir plus tard à peu près le double de ce montant.

A l’époque, Abena vendait de la bouillie pour subvenir aux besoins de sa famille, un petit commerce qui lui rapportait au mieux quelque 30 000 cedis (quatre dollars) par jour.

« J’étais dans une grande misère. Nous avions convenu que les [acheteurs] pouvaient disposer de mes enfants pendant cinq ans, mais qu’ils m’autoriseraient à leur rendre visite fréquemment », a dit Abena. « Je ne les ai plus revus jusqu’à ce jour. Je regrette mon acte et je me souviens d’avoir pleuré sans pouvoir m’arrêter lorsqu’ils sont partis. Je suis vraiment désolée. Je souhaite seulement qu’ils me pardonnent ».

Adjoa a raconté qu’elle vivait dans la peur permanente.

« On nous obligeait à plonger dans l’eau pour relever les filets jetés la veille », a expliqué Adjoa. « Chaque fois que [notre patronne] nous prenait en faute, elle nous battait avec une souche d’arbre ».

Adjoa et ses frères et sœurs ont retrouvé leur mère le 15 mai, dans le cadre d’un programme de réunification des familles mis en place par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au Ghana. Ils avaient été séparés de leur mère pendant cinq ans.

em/np/nr/ads/ail


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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