« La population s’est dispersée en plusieurs petits groupes que nous avons pu identifier facilement par hélicoptère, entre 5 et 10 km à l’ouest de Tcheyi», a déclaré mercredi, depuis Bunia, la capitale de l’Ituri, Modibo Traoré, le responsable du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) en Ituri.
Les responsables humanitaires n’ont pas pu accéder aux déplacés en raison de la persistance des combats, a-t-il ajouté.
Il y a deux semaines, des milliers de personnes ont commencé à s’enfuir après que l’armée congolaise, appuyée par 500 Casques bleus des Nations unies, ait déclenché une série d’opérations visant à désarmer toutes les milices avant les élections générales prévues le 30 juillet prochain.
Ces opérations visaient particulièrement la coalition du Front de résistance patriotique en Ituri (FRPI) et du Mouvement révolutionnaire congolais (MRC), constituée d’éléments ayant appartenu à des milices armées dissoutes. Jusqu’à récemment, en l’absence de toute autorité de l’Etat, ces mouvements régnaient en maître dans la région.
Les derniers affrontements ont eu lieu dans la collectivité de Walendu Bindi, située entre Bunia et l’extrême sud du lac Albert, à proximité de la frontière ougandaise.
L’armée a indiqué avoir repris le contrôle de « plusieurs localités », comme Tchekele, Aveba, Kabona, Bunga et Tcheyi, situées entre 70 et 100 kms au sud de Bunia.
« Nous les[les rebelles] avons repoussés plus loin. Ils ont essuyé de lourdes pertes »,a déclaré jeudi le capitaine Olivier Mputu, porte-parole de l’armée.
53 morts ont été identifiés parmi les rebelles, sept morts et onze blessés ont été déplorés parmi les soldats.
Les rebelles empêchent les populations déplacées de retourner dans leur village, a-t-il expliqué. Seules sept personnes étaient restées dans le village de Tcheyi que l’armée a repris samedi dernier.
« Il s’agit de femmes et de personnes malades qui ne pouvaient pas fuir le village », a souligné Modibo Traoré.
Mardi dernier, les rebelles ont tenté de lancer une contre-attaque afin de reprendre le contrôle de Tcheyi, un village qui leur servait de base arrière dans la région.
Pendant des années, diverses milices se sont battues pour prendre le contrôle de l’Ituri, un district riche en minerais. Depuis la fin des années 1990, le conflit a fait au moins 50 000 morts parmi la population civile et des centaines de milliers de déplacés. Et malgré l’instauration d’un gouvernement de transition en 2003, aucune autorité de l’Etat n'a pu être exercée dans le district en raison notamment de la présence continue de milices armées.
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