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Démarrage des travaux de construction du gazoduc

Map of Ghana
Les travaux de construction du gazoduc de 700 km qui acheminera le gaz naturel nigérian des champs pétrolifères du delta du Niger jusqu’au Ghana, via le Bénin et le Togo, ont démarré. Cette nouvelle source d’énergie moins onéreuse et plus fiable annonce de bien meilleurs jours pour des millions d’habitants d’ici fin 2006.

La société du Gazoduc de l’Afrique de l’ouest, fait partie du consortium West African Power, un ambitieux projet lancé en 2000 par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO). Ce projet vise à accroître le commerce des ressources énergétiques entre les Etats membres et à encourager les investissements dans le secteur de l’électricité.

La réalisation de ce gazoduc est estimée à 617 millions de dollars américains, selon les responsables du projet.

La Banque mondiale, qui participe à ce projet grâce à un prêt à taux avantageux de 40 millions de dollars américains, a indiqué dans un récent rapport que l’absence de sources d’énergie fiables constituait un frein important au développement de l’Afrique de l’ouest.

Les coupures d’électricité, que les habitants d’Accra, la capitale ghanéenne, appellent ironiquement « extinction des feux », sont quasi-quotidiennes.

Grâce au gaz qui sera fourni au pays à partir de fin 2006, expliquent les responsables du projet, le coût de l’énergie ne sera plus totalement lié aux fluctuations du marché mondial de l’énergie et un plus grand nombre de personnes pourra disposer d’une source d’énergie stable et bon marché.

Mais le prix de l’essence a augmenté de 50 pour cent cette année au Ghana, ce qui a entraîné une hausse du coût des transports et des denrées alimentaires et provoqué le mécontentement des 20 millions d’habitants que compte le Ghana.

« Ce projet nous permet d’avoir sur le long terme une source d’énergie bon marché qui remplacera le pétrole brut dont notre économie est beaucoup trop tributaire et dont les prix sont soumis aux fluctuations du marché », a indiqué le président ghanéen John Kufuor lors de la cérémonie de lancement des travaux de construction du gazoduc.

Le prix du baril de pétrole a connu une progression spectaculaire, passant de 40 dollars le baril, fin 2004, à 70 dollars, le mois dernier et le Ghana consacre une part très importante de son budget national à l’importation de pétrole brut destiné aux secteurs de l’énergie et du transport.

« Les cours mondiaux élevés et très fluctuants du pétrole brut risquent d’obérer les bons résultats de l’économie du pays. ”, a indiqué le ministre du Commerce et de l’Industrie, Alan Kyerematen, à l’occasion d’une récente conférence qui s’est tenue à Kumasi, la deuxième grande ville du pays.

Mais cela pourrait bientôt n’être qu’une histoire ancienne, a précisé le ministre de l’Energie. Grâce à la construction du gazoduc, a-t-il expliqué, le gouvernement pourrait épargner jusqu’à 2,5 milliards de dollars au cours des 20 prochaines années.

Le Ghana sera raccordé au pipeline de 678 km par le port de Tema, la principale zone industrielle située à la périphérie d’Accra, et par le port de Takoradi, à 350 km à l’ouest de la capitale.

Une bonne opportunité pour accélérer le développement économique du pays

« Tema est le principal centre de l’industrie ghanéenne de la pêche. Ses installations industrielles et ses usines seront aussi de très grandes consommatrices de gaz et nous estimons que sa consommation doublera au cours des deux prochaines décennies » a déclaré Kofi Asante Okai, le chargé des relations publiques du projet de construction du gazoduc.

Et même si le projet n’en est qu’à ses débuts, il a déjà des répercussions.

Selon l’Africa Confidential, une revue basée à Londres, le gouvernement ghanéen a pris le contrôle de la société d’aluminium de la Volta à Tema. Cette prise de contrôle n’a été possible que parce que les autorités misent sur un gaz bon marché pour faire fonctionner les fonderies.

Les nouvelles importations de gaz permettront aussi d’accroître la production de la centrale thermique de Takoradi, a indiqué le ministre de l’Energie. Cette centrale fonctionnait en dessous de ses capacités en raison du coût élevé du prix du pétrole brut, mais sa production devrait augmenter avec les nouvelles importations de gaz.

Le Ghana est tout à fait disposé à remplacer le pétrole brut par une source d’énergie fiable et bon marché.

Les réserves de pétrole découvertes jusqu’à présent dans les eaux territoriales ghanéennes ne sont pas suffisantes pour présenter un réel intérêt commercial. Et bien que le Ghana poursuive d’autres explorations sur son littoral, les experts du secteur prédisent que le nouveau gazoduc allègera considérablement la facture énergétique du gouvernement.

Selon la société anglaise IPA Energy Consulting, l’impact économique et financier du projet permettra au Ghana d’économiser 223 millions de dollars en remplaçant le pétrole par le gaz.

Le projet de construction du gazoduc présente aussi des avantages pour la préservation de l’environnement.

Le gaz, qui sera acheminé à travers le gazoduc, provient de la région du delta du Niger. Les gigantesques torchères sont visibles à des kilomètres à la ronde et selon l’organisation de protection de la nature, Friends of the Earth – Amis de la terre --, les flammes qui s’échappent en permanence de ces torchères dégagent plus de gaz à effets de serre dans l’atmosphère que tous les autres pays d’Afrique sub-saharienne réunis.

Le gouvernement nigérian a promis d’arrêter les torchères d’ici l’an 2010 grâce en partie à la vente de gaz via des installations de gazoduc, mais aussi à sa transformation en gaz naturel avec le concours financier de sociétés pétrolières multinationales.

Selon les statistiques fournies par le ministère ghanéen de l’Energie, les émissions de gaz à effet de serre seront réduites de 52 pour cent dès que le gazoduc sera opérationnel.

Quatre actionnaires principaux sont propriétaires de la société du gazoduc de l’Afrique de l’ouest et en assureront le fonctionnement : Chevron-Texaco West African Gas Pipeline Ltd, Nigeria’s National Petroleum Corporation, Shell Overseas Holding Ltd et la Ghana’s Takoradi Power Company Limited.

Le gazoduc – qui sera en partie installé le long des berges, à environ 15 à 20 kilomètres du littoral ouest-africain, et à l’intérieur des terres – desservira le Bénin, le Ghana, le Nigeria et le Togo avec une production journalière de 200 millions mètre cubes pouvant être portée à 470 millions de mètres pour faire face à la croissance prévisionnelle de la demande.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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