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Le sida se propage dans la région isolée de Karamoja

[Uganda] Karamajong warrior. IRIN
O governo queniano iniciou um ambicioso programa para acelerar o lançamento nacional da circuncisão masculina como medida de prevenção do HIV.
Il y a dix ans, le VIH/SIDA n’était pas connu des Karamajong, une communauté semi-nomade de la région instable de Karamoja, dans le nord-est de l’Ouganda. Différents rapports d’études nationales de séroprévalence ont indiqué que le taux de prévalence du VIH/SIDA à Karamoja était inférieur à un pour cent, mais selon les autorités sanitaires, il serait actuellement de l’ordre des trois pour cent. Pour le docteur Moses Ongong, le directeur des services de santé de Nakapiripirit, un des trois districts de Karamoja, l’augmentation du taux de prévalence est alarmante. «Nous assistons à une augmentation rapide [de la propagation du virus] dans la région et nous devons de toute urgence renforcer nos interventions, notamment dans le domaine de la prévention», a-t-il souligné. Les Karamajong sont des éleveurs, qui traditionnellement avaient très peu de contacts avec les communautés vivant à l’extérieur de leur région. En outre, ils étaient fidèles à leur partenaire : les filles restaient vierges jusqu’au mariage et les guerriers ne pratiquaient la polygamie que dans le cadre du mariage. En conséquence, ils étaient peu exposés aux dangers du VIH/SIDA. Les habitants des prairies semi-arides de Karamoja sont souvent confrontés à la sécheresse et à la famine. L’eau et les pâturages, qui sont signes de richesse et de statut social, encouragent les attaques et les conflits dans une société où les hommes sont honorés pour leur courage et la place qu’ils occupent dans la communauté. Le sacrifice du bétail, pratiqué depuis des générations à l’occasion d’une cérémonie ou lors d’une famine, se déroule de plus en plus dans la violence, les armes à feu ayant remplacé les armes traditionnelles. Les viols de femmes et d’enfants sont devenus monnaie courante lors des attaques. Ainsi, les guerriers entrent en contact avec des communautés qui enregistrent des taux de prévalence du VIH plus élevés que les leurs. Les parents craignent que leurs filles aient des relations sexuelles avec les soldats qui ont été déployés dans la région pour rétablir l’ordre et maintenir la paix. Ainsi, ils sont de plus en plus nombreux à donner leurs filles en mariage alors qu’elles sont encore très jeunes, car pour pouvoir être vendues à un bon prix, ces dernières doivent arriver vierges au mariage. En outre, la présence des troupes armées a accentué les risques de propagation de l’épidémie. La lutte contre la maladie est une tâche difficile à mener, notamment dans une société où règne la violence. La région de Karamoja est l’une des régions les moins développées d’Ouganda, où les systèmes de santé et d’éducation sont en piteux état. Compte tenu de l’arrivée tardive du VIH/SIDA dans la région, les efforts de prévention ont plus de dix ans de retard par rapport à ceux déployés dans le reste du pays. De plus, l’illettrisme constitue un obstacle à la promotion de la méthode ABC, qui prône l'abstinence, la fidélité et l'utilisation du préservatif. Seuls 35 pour cent des enfants Karamajong sont inscrits à l’école primaire et seulement un sur cinq va poursuive ses études jusqu’à l’école secondaire. «Les affiches et les brochures sont inutiles, à la place nous devons miser sur la parole», a expliqué le docteur Moses Ongong. Rares sont les agences de développement présentes à Karamoja. La plupart des séances de sensibilisation au VIH/SIDA, dans le district de Nakapiripirit, est menée par le Comité international de secours (IRC, en anglais) et l’Eglise ougandaise, qui s’oppose à la promotion de la contraception. «Nous entendons parler du VIH/SIDA, mais comment pouvons-nous savoir qui est infecté ?», s’est interrogé Samuel, un jeune homme de 25 ans qui vit à Karita, une ville située à deux heures de route au sud d’Amudat, la principale localité du district de Nakapiripirit, au cours de l’une des séances organisées par l’IRC. Abstinence ou préservatif, quelle est la meilleure solution? Samuel n’est pas convaincu que l’utilisation du préservatif peut protéger de l’infection au VIH. «On veut des rapports directs, on n’utilise jamais de préservatif. On ne sait même pas comment ça se met.» «La dernière fois qu’ils sont venus nous expliquer la manière d’utiliser les préservatifs, les jeunes les ont mis tout de suite, car ils avaient peur d’oublier», a déclaré Cassius Paulo, un habitant de Karita. Bien que les préservatifs soient acceptés par une grande partie de la population, il est difficile de s’en procurer à Nakapiripirit. «Une fois que vous quittez les services sanitaires et les régions commerciales, les préservatifs n’ont pas beaucoup de poids», a déclaré le docteur Patrick Sagaki, superintendant médical de l’hôpital d’Amudat. «La meilleure démarche dans la brousse, c’est l’abstinence, mais il est difficile de prévoir si les tribus peuvent pratiquer l’abstinence», a-t-il ajouté. La stigmatisation et la discrimination sont profondément ancrées dans l’esprit de la population. « A Karamoja, beaucoup craignent encore le VIH/SIDA», a expliqué un employé de l’IRC. «Si un membre de la communauté Karamajong révèle son statut sérologique, il sera rejeté par la communauté et moura tout seul chez lui.» On compte seulement trois centres de conseils et de dépistage volontaire à Nakapiripirit. L’Eglise ougandaise et l’IRC ont mis en place des cliniques ambulatoires, mais l’accès aux régions reculées est limité en raison des problèmes d’insécurité et d’un manque d’infrastructures. Le centre de conseils et de dépistage volontaire de l’hôpital d’Amudat a ouvert ses portes il y a trois ans, et il dépiste à l’heure actuelle jusqu’à 200 personnes par mois, notamment des femmes enceintes. «Le système de distribution d’ARV est de plus en plus efficace en Ouganda, en effet 70 pour cent des personnes qui ont besoin d’un traitement en reçoivent. Mais, à Karamoja, c’est une autre histoire», a souligné Richard Okech, le responsable du projet VIH/SIDA de l’Unicef dans l’est de l’Ouganda. Seuls 20 patients reçoivent un traitement ARV au centre de soins de Tokora, l’unique point de distribution d’ARV du district. A Nakapiripirit, l’équipement nécessaire aux tests de laboratoire afin de déterminer le stade de la maladie fait défaut. Ainsi, les médecins décident de mettre un patient sous ARV en se fondant non pas sur les résultats de tests sanguins, mais sur une présentation clinique, c’est-à-dire en observant l’aspect physique du patient. «L’épidémie est relativement nouvelle ici par rapport au reste de l’Ouganda», a déclaré le docteur Moses Ongong. «Nous ne savons pas encore comment nous y prendre.»

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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